À peine arrivé, Lecornu impose sa vision politique : un gouvernement sans dialogue avec le Rassemblement National.

Sébastien Lecornu négocie avec Renaissance, LR et Horizons… mais zappe le Rassemblement National

POLITIQUE

Dans les salons feutrés de Matignon, sous les moulures républicaines et les dorures du pouvoir, le temps s’était figé quelques heures plus tôt. François Bayrou, empêtré dans une crise politique grandissante, avait quitté le poste de Premier ministre, précipité vers la sortie par une majorité introuvable et des tensions internes explosives. Emmanuel Macron, comme à son habitude, n’avait pas tremblé. Il avait choisi. Un nom. Un fidèle. Un profil militaire. Un homme du terrain, mais aussi des coulisses : Sébastien Lecornu.

Le 9 septembre 2025, la France découvre son nouveau Premier ministre, 39 ans, ex-ministre des Armées. Moins de quatre heures après sa nomination, il entame un ballet de consultations politiques à Matignon. Renaissance. LR. Horizons. Trois piliers d’une majorité fracturée, désunie, mais encore utilisable. Le décor est planté. La stratégie aussi.

Mais un détail frappe. Froid. Tranchant. Le Rassemblement National n’a pas été convié. Aucune invitation. Aucune main tendue. Aucune chaise autour de la table.

Une République amputée d’un pan électoral ?

C’est dans ce silence volontaire que tout commence. À 14H30, Gabriel Attal (représentant de Renaissance) et François Patriat (président du groupe au Sénat) franchissent la porte de Matignon. Une heure plus tard, c’est au tour des Républicains, puis d’Édouard Philippe et Claude Malhuret pour Horizons. Tous les visages connus de la Macronie élargie se succèdent. Sourires, poignées de main, échanges feutrés. Une mise en scène parfaitement rodée.

Mais dans les couloirs de l’Assemblée Nationale, une absence fait du bruit : Celle du premier groupe d’opposition, fort de millions d’électeurs, majoritaire dans bien des territoires, en tête dans les sondages. Le Rassemblement National, ni convié ni consulté, reste à la porte.

Le choix du mépris comme ligne politique ?

Dans les rangs du RN, le ton monte. Les élus dénoncent une « stratégie de l’exclusion », un « coup d’État institutionnel » camouflé derrière des consultations partisanes. « On dialogue avec tout le monde sauf avec nous, les premiers représentants de la France périphérique », souffle un député RN. Sur les réseaux sociaux, les militants parlent de « censure démocratique« , « mépris des urnes« , « déni du suffrage universel« .

Et pourtant, Lecornu avance, imperturbable. Il incarne la continuité d’un système qui refuse d’intégrer le RN à ses discussions, tout en martelant les mots “rassemblement” et “cohésion nationale” à chaque prise de parole. Un paradoxe politique flagrant.

Une prise de pouvoir rapide, mais orientée

En recevant Renaissance, LR et Horizons – les seuls invités – Sébastien Lecornu a posé une équation claire : « Je ne dialogue qu’avec ceux qui acceptent les règles de notre jeu parlementaire. » 

Traduction ? Le RN n’en fait pas partie.

Mais cette posture interroge : Est-il possible d’ignorer encore longtemps un parti qui, dans bien des villes, des régions et sur les bancs de l’Assemblée, domine ? En refusant le dialogue, Lecornu n’éteint pas l’incendie populiste, il y jette de l’huile.

Une fracture qui s’aggrave

Sur les bancs du Rassemblement National, l’exclusion ne surprend plus. « Ils veulent gouverner entre eux. Comme si nous n’existions pas. Comme si des millions d’électeurs ne comptaient pour rien », déclare une figure RN en off. Ce sentiment de dépossession alimente une colère sourde, un ressentiment croissant dans une France déjà fracturée entre élites parisiennes et populations rurales, entre diplomates du pouvoir et citoyens abandonnés.

Sébastien Lecornu, en évitant volontairement le RN, choisit une stratégie risquée : Celle du bloc central, miné par ses divisions, mais qui se refuse à toute forme d’ouverture vers l’opposition la plus visible.

Renaissance, LR, Horizons… mais pour faire quoi ?

Lors de ces premières réunions, les thèmes abordés sont vastes : Budget 2026, réformes institutionnelles, sécurité, immigration. Rien de révolutionnaire. Mais dans les communiqués, aucun mot sur la nécessité d’un dialogue élargi. Aucun mot sur les oppositions. Aucun mot sur ce fameux « pacte démocratique » que tous les présidents successifs prétendent vouloir rebâtir.

Lecornu fait le choix de la continuité. Il s’entoure des soutiens historiques de Macron. Il tente de souder ce qu’il reste d’un centre en miettes. Mais il bâillonne volontairement l’opposition, refusant d’inviter à sa table le parti qui monte, qui structure une alternative et qui, qu’on le veuille ou non, représente aujourd’hui une part centrale du paysage politique français.

Silence radio à l’Élysée

Du côté d’Emmanuel Macron, pas un mot sur l’absence du RN aux consultations. Le Président joue la montre, espérant que Lecornu saura contenir les tensions sans trop de vagues. Mais en réalité, cette décision est tout sauf anodine. Elle révèle la stratégie élyséenne : Gouverner avec une minorité solide, quitte à ignorer les grondements démocratiques venus du peuple.

Un symbole qui restera

Cette exclusion du RN restera comme le premier marqueur politique du mandat Lecornu. Une ligne rouge. Un mur symbolique érigé entre le pouvoir et ceux qui contestent son hégémonie.

En ne conviant pas le Rassemblement National à ses premières consultations, Sébastien Lecornu ne fait pas qu’un choix tactique : il dessine une ligne de fracture idéologique qui risque de hanter les mois à venir. Une fracture entre deux visions de la République. L’une qui se veut centriste et rationnelle. L’autre qui réclame d’être enfin écoutée.

Un gouvernement qui choisit ses interlocuteurs, mais pas la démocratie

En ce 9 septembre 2025, Matignon a vu défiler les visages de la majorité présidentielle… et ignoré ceux de la première force d’opposition. L’histoire retiendra peut-être moins les noms que l’absence. Car en politique, le symbole est parfois plus fort que la loi. Et cette exclusion, ce refus de dialogue, pourrait bien marquer un tournant majeur dans la fracture démocratique française.

👉 SOURCE : Article du site Public Sénat.

12 thoughts on “Sébastien Lecornu négocie avec Renaissance, LR et Horizons… mais zappe le Rassemblement National

  1. Tous les jours j’entends « égalité », « représentation », « dialogue ». Mais ça vaut que pour certains. Le RN est mis de côté parce qu’il fait peur. Pas parce qu’il est incompétent. Ça en dit long sur ce pays…

  2. Lecornu exclut le RN ? Tant mieux. Comme ça les gens verront qui sont les vrais ennemis de la démocratie. Un jour ou l’autre, ils devront nous écouter. Ou partir.

  3. J’ai voté RN. Oui. Et alors ? Parce que je suis Français. Et j’ai le droit de vouloir de l’ordre, du respect, une vraie politique. Mais Lecornu préfère parler aux losers de LR qu’à ceux qui représentent le vrai peuple. Ça m’écoeure.

  4. Je n’ai jamais été politisée. J’ai toujours voté pour « le moins pire ». Cette fois, j’ai voté RN parce que c’est les seuls qui parlent vrai. Et là, on me fait comprendre que mon vote ne vaut rien. J’ai mal à ma France.

  5. Ils parlent de République, de démocratie… mais ils écartent le parti que le peuple soutient. Alors leur république, elle marche sur une jambe. Et elle va tomber.

  6. J’ai voté RN parce que je veux qu’on protège les mères seules, les enfants, les Français oubliés. Et là, je vois Lecornu faire ses réunions avec des gens qui vivent dans un autre monde. Et nous ? On reste dehors. C’est injuste.

  7. Renaissance, LR, Horizons… ils tournent en boucle dans leur entre-soi. Mais les millions d’électeurs RN, eux, on les raye de la carte. Ils nous crachent à la gueule, mais ils pleurnicheront quand ça pètera.

  8. J’ai donné 30 ans de ma vie électorale aux Républicains. Aujourd’hui je les regarde s’agenouiller devant Macron pendant que Lecornu fait ses réunions entre copains. J’ai claqué la porte, et je suis parti au RN. Et croyez-moi, je ne suis pas le seul.

  9. Le Rassemblement National est soutenu par des millions de Français. Mais pour Matignon, ça vaut rien. On n’est pas invités, pas consultés. Et après ils osent parler de démocratie ? Faut arrêter de prendre les gens pour des cons.

  10. On est bons à se lever à 5h du matin, à bosser les week-ends, à galérer pour finir le mois… mais quand il faut parler politique, on disparaît. Lecornu ignore le RN ? Eh bien il ignore la moitié de la France ! Moi j’ai voté pour eux, et j’en suis fière. Ce mépris-là, il va finir par se payer.

  11. Moi j’ai voté Les Républicains pendant 30 ans. J’étais gaulliste, attaché à la droite classique, au respect des institutions, au travail, à la nation.

    Mais depuis Sarkozy, on a vu la trahison arriver petit à petit. Ils ont bradé leurs idées pour plaire à Macron. Et maintenant, ça saute aux yeux. Lecornu devient Premier ministre et il consulte Renaissance, LR, Horizons… Mais il n’invite même pas le RN ?

    Pourtant, c’est le premier parti d’opposition en France aujourd’hui. On est des millions à avoir voté pour eux. Moi le premier. Parce que ce sont les seuls qui parlent vrai, les seuls qui défendent encore la France. Et là, on nous fait comprendre qu’on n’existe pas, qu’on dérange. C’est un mépris inacceptable.

    J’ai jamais été d’extrême droite, mais j’en ai assez d’être pris pour un idiot. Ce gouvernement fait semblant de dialoguer, mais refuse d’entendre le peuple réel. Je regrette pas une seconde d’avoir quitté LR pour le RN. Eux au moins ne reculent pas.

  12. Franchement, j’en ai ras-le-bol. On est des millions à voter pour le Rassemblement National, à chaque élection. Des millions. Et pourtant, quand vient l’heure des grandes décisions, des négociations, des réunions à Matignon, on n’est même pas invités à la table. Comme si notre voix ne comptait pas. Comme si on était des sous-citoyens.

    Sébastien Lecornu reçoit Renaissance, LR, Horizons… mais pas le RN ? C’est une insulte à la démocratie. C’est quoi ce pays où le premier parti d’opposition est volontairement écarté ?

    J’ai voté pour le RN, pas parce que je suis extrémiste, mais parce que je suis père de famille, que je bosse dur et que j’en peux plus des promesses creuses. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on me crache à la figure. On paie nos impôts, on respecte les lois, on va voter… et on est ignorés. Alors, à quoi bon ? Macron a beau changer de Premier ministre, la stratégie reste la même : ignorer le peuple. Mais tôt ou tard, ils devront écouter. Parce que nous, on est là. Et on lâchera pas.

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