Nathalie : « Et si un simple trajet en train devenait le début d’un cauchemar kafkaïen, même quand tout semble en règle ? »
Le voyage d’une mère et de son fils… qui vire à l’absurde
Ce dimanche 3 août 2025, Myriam, 51 ans, sourit à l’idée de passer une belle journée avec son fils Axel. Leur destination ? Provins, charmante cité médiévale d’Île-de-France, parfaite pour s’évader quelques heures de l’agitation parisienne. Rien ne laissait présager que leur retour tournerait à l’absurde. Et encore moins que Myriam serait verbalisée de 100 euros pour… un billet qu’elle avait pourtant bien acheté.
Tout commence à la gare de l’Est. À 14h30, Myriam ouvre l’application SNCF Connect sur son téléphone et règle un billet à 2,50 € pour son trajet Provins–Paris. Elle opte pour un billet numérique, comme elle le fait depuis des années. Un son se fait entendre au moment de la validation. Elle est convaincue que tout est en ordre.
Mais c’est au moment de remonter dans le train que les ennuis commencent. Les contrôleurs montent à bord à Provins, quelques minutes avant le départ du train pour Paris. Soudain, l’un d’eux s’arrête devant elle, lui demande son titre de transport.
Myriam tend son téléphone avec assurance. Mais le contrôleur fronce les sourcils. Il scanne l’écran, hésite, regarde son terminal. Il secoue la tête : « Madame, je n’ai pas de trace de validation. Vous n’êtes pas en règle. »
« Mais j’ai mon billet, je l’ai payé ! »
La surprise laisse place à l’incompréhension. Myriam tente de lui montrer la preuve d’achat sur son téléphone, le son entendu à la borne, l’heure de la validation. Rien n’y fait. Le contrôleur, implacable, dresse un procès-verbal pour « absence de titre de transport valide« .
À ses côtés, Axel, son fils, sort son téléphone et filme la scène, abasourdi par l’attitude de l’agent. Il tentera de lui expliquer que tout était bien en règle, que sa mère a effectué l’achat dans les délais, via les canaux officiels. Le contrôleur n’en démord pas : « Sans preuve de validation, vous êtes en infraction. »
Ce que Myriam ignorait, c’est que la SNCF exige une validation électronique du billet numérique sur une borne physique située sur le quai, même après l’achat sur mobile. Une étape supplémentaire que peu d’usagers connaissent ou comprennent. Surtout quand l’application émet un son semblant confirmer l’opération.
Le billet à 2,50 € qui devient une amende de 100 €
À son retour, Myriam reçoit par courrier une amende de 50 €, majorée ensuite à 100 €, faute de paiement dans les délais. Elle tente de faire appel via le service client SNCF. Mais elle ne parvient pas à retrouver le dossier sur la plateforme en ligne.
Elle est alors contrainte d’envisager un recours auprès de la médiatrice de la SNCF, comme l’indique le site MarieFrance.fr, qui relaie les propos d’Axel et de sa mère, ainsi que les éléments fournis par RMC.
La SNCF, interrogée par RMC, affirme que la borne de validation à Provins fonctionnait parfaitement ce jour-là, et que 17 autres usagers ont validé leur billet sans problème. Elle évoque la possibilité que Myriam n’ait pas un téléphone compatible avec le NFC, ou que l’application ne soit pas à jour. Mais dans ce flou technologique, c’est l’usager de bonne foi qui paie.
Le sentiment d’injustice et de mépris
Depuis cet incident, Myriam affirme qu’elle ne prendra plus le train pour Paris. Elle se sent trahie, humiliée, accusée de fraude alors qu’elle avait fait toutes les démarches nécessaires.
Son fils Axel, toujours choqué, a décidé de médiatiser l’affaire. Il dénonce un excès de zèle, un manque de pédagogie, et surtout une profonde inhumanité. « Ma mère n’a rien volé. Elle a payé. Ce n’est pas à nous de deviner les dysfonctionnements techniques ou les subtilités de validation. »
Une affaire symptomatique d’un système trop rigide
Ce cas n’est pas isolé. De nombreux voyageurs témoignent chaque année d’amendes reçues malgré leur bonne foi : Tickets mal validés, horaires flous, erreurs d’appli, ou même absence de réseau pour afficher un billet.
L’automatisation des contrôles et la montée en puissance du tout-numérique imposent aux usagers une connaissance technique qu’ils ne sont pas toujours censés maîtriser. La SNCF, de son côté, applique une politique de tolérance zéro, souvent dénoncée par des associations comme la FNAUT.
Et maintenant ?
Myriam attend la réponse de la médiatrice. Elle espère non seulement l’annulation de l’amende, mais aussi la reconnaissance d’une erreur du système, qui confond rigueur et rigidité.
Mais surtout, elle souhaite que cette affaire serve d’exemple : Un billet numérique devrait être aussi fiable qu’un ticket papier. Un son entendu à la borne ne devrait pas devenir une source de piège. Et un agent de contrôle devrait pouvoir faire preuve de discernement.
👉 Cette histoire, relayée par MarieFrance.fr, interroge notre confiance dans le numérique, notre liberté de voyager, et le sens du mot “justice” dans les transports publics.