Élodie : « Comment continuer à sourire devant des millions de fans quand, au fond de soi, on tremble à l’idée de franchir sa porte, de peur d’être encore une fois agressé ? »
« J’en peux plus, j’ai peur de sortir, de bouger » : L’agression glaçante de Greg Yega, figure des Marseillais, en pleine rue à Marseille
Le samedi 30 août 2025, la nuit tombait sur Marseille, et avec elle l’illusion d’une ville festive et insouciante. Mais pour Greg Yega, star de téléréalité connue pour son sourire et son rôle emblématique dans l’émission Les Marseillais, cette soirée s’est transformée en cauchemar. Alors qu’il profitait d’un moment simple dans sa ville natale, il a été pris à partie par trois individus qui, selon son témoignage relayé par Midi Libre et Le Parisien, lui ont d’abord demandé de l’argent avant de le frapper sans pitié.
Le récit de l’influenceur glace le sang. Trente ans à peine, un million d’abonnés qui suivent chacune de ses aventures, mais une réalité brute : L’insécurité. « Je leur ai dit que je n’avais pas d’argent, et l’un d’eux m’a mis un coup de coude en traître », explique-t-il. Le coup, d’une brutalité soudaine, l’a désorienté. Quelques secondes plus tard, alors qu’il tentait de garder contenance en parlant avec d’autres personnes, un second agresseur a profité de son inattention : « Je discutais tranquillement et un autre a profité que je tourne la tête pour me frapper. Je suis tombé KO. »
La scène, insoutenable, a été filmée. Et au lieu de provoquer l’élan de solidarité qu’une telle violence devrait susciter, elle est devenue un spectacle numérique partagé en ligne. Greg Yega, encore sous le choc, déplore avec amertume l’indifférence de certains témoins : « Ce qui me choque le plus, c’est la personne qui filme. Elle me voit tomber en direct, rigole, et se permet d’envoyer ça aux blogueurs avant de partir comme si de rien n’était. C’est ça, le plus dramatique. »
Transporté à l’hôpital par les pompiers, il a été pris en charge rapidement. Dans son malheur, il salue leur professionnalisme : « Les pompiers se sont bien occupés de moi. » Mais au-delà de la douleur physique, c’est une douleur psychologique qui s’installe. L’homme qui se faisait appeler « Bebew » par ses fans vit désormais dans la peur. « Je crois que c’est ma dixième agression. J’en peux plus. J’ai peur de sortir, de bouger. J’aimerais vivre comme tout le monde, mais je n’y arrive pas. »
Ces mots résonnent comme un cri d’alarme. Derrière la notoriété et les paillettes de la téléréalité se cache un jeune homme usé par la répétition des violences. Une notoriété qui, au lieu de le protéger, semble l’exposer. Chaque sortie devient une épreuve. Chaque regard croisé peut dissimuler une menace.
La scène reflète aussi une époque où les smartphones sont devenus les témoins froids de la souffrance humaine. Là où, autrefois, les passants se précipitaient pour aider une victime, certains préfèrent aujourd’hui capturer l’instant pour le diffuser sur les réseaux. Comme si la douleur des autres devenait un contenu parmi d’autres, à consommer sans remords.
Greg Yega, affaibli mais combatif, a tenu à rassurer sa communauté. Sur Instagram, il a écrit quelques mots à destination de ses abonnés : « Je vais bien les bebew. » Une façon de dire qu’il se relève, même si à l’intérieur, la blessure est bien plus profonde qu’une simple contusion.
À travers ce drame, c’est toute une question qui s’ouvre : Comment protéger ceux qui sont surexposés médiatiquement ? Comment redonner confiance à un jeune homme qui ne demande qu’à vivre normalement, à marcher dans sa ville sans craindre un coup venu de nulle part ? Marseille, la ville de son cœur, est devenue pour lui un terrain miné, où chaque pas peut virer au drame.
