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« Toujours plus de migrants » : La subvention de 130 000 euros à SOS Méditerranée scandalise au conseil municipal de Marseille

SOCIETE

Vendredi 20 septembre 2024, le conseil municipal de Marseille s’est transformé en véritable champ de bataille verbal. La raison ? Une subvention de 130 000 euros accordée à SOS Méditerranée, une ONG reconnue pour ses interventions en mer visant à secourir les migrants en détresse. Ce geste humanitaire n’a pourtant pas fait l’unanimité, surtout du côté de l’opposition.

Depuis plusieurs années, SOS Méditerranée se trouve au cœur d’une controverse politique. Ses missions de sauvetage, aussi vitales soient-elles, suscitent des critiques acerbes de la part de ceux qui estiment que ces opérations encourageraient indirectement les flux migratoires et les réseaux de passeurs. C’est dans ce contexte tendu que le conseil municipal de Marseille, sous la houlette du maire divers gauche Benoît Payan, a pris la décision de renouveler son soutien à l’ONG.

Une première subvention annulée, une nouvelle votée

Cette subvention a été au centre des débats pour une raison particulière : En 2021, une première aide financière avait été attribuée à SOS Méditerranée, mais celle-ci risquait d’être annulée par la justice. Pour anticiper ce possible revers, la municipalité a décidé de la retirer formellement avant de voter une nouvelle enveloppe de 130 000 euros.

Malgré les réticences de la droite, la majorité de gauche a soutenu fermement cette initiative. Pour le maire Benoît Payan, il s’agit avant tout d’une question de valeurs : « On vous parle de vie humaine et vous nous parlez d’euros. On a un problème moral et éthique qui nous différencie« , a-t-il déclaré face à l’opposition.

« Toujours plus de migrants » : Une opposition vent debout

Les débats ont été particulièrement vifs du côté des élus du Rassemblement National (RN). Bernard Marandat, représentant de ce parti au conseil municipal, n’a pas mâché ses mots : « Vous voulez toujours plus de migrants« , a-t-il lancé à la majorité, avant de dénoncer ce qu’il considère être une obsession. Selon lui, SOS Méditerranée « favorise les flux de migrants, les mafias de passeurs et donc augmente le nombre de morts en Méditerranée. »

Sébastien Jibrayel, adjoint socialiste au maire, a rapidement répliqué, visiblement agacé par la tournure du débat : « Continue de lire ton torchon« , a-t-il lancé, provoquant la colère de Marandat qui lui a rappelé de ne pas le tutoyer. Le ton est monté encore d’un cran quand Stéphane Ravier, sénateur ex-Reconquête, est venu prêter main-forte à l’opposition. Pour lui, l’aide apportée aux migrants est synonyme d’encouragement à la fuite : « Quand on vient d’un pays en guerre, on la fait, on défend son pays« , a-t-il martelé.

La droite s’indigne d’une hausse de subvention de 400%

Pierre Robin, élu des Républicains (LR), a quant à lui mis l’accent sur l’aspect financier de la subvention. Selon lui, cette aide à SOS Méditerranée aurait connu une hausse spectaculaire de « 400% en quatre ans« , une augmentation difficilement justifiable selon l’élu, surtout quand l’ONG aurait, d’après lui, « deux millions d’euros d’excédent. »

Face à ces critiques, la majorité de gauche est restée campée sur ses positions, arguant que l’argent public devait également servir à soutenir des initiatives humanitaires, même en période de restrictions budgétaires. « Il ne s’agit pas seulement d’un débat financier, mais d’une question de dignité humaine« , a résumé un conseiller de la majorité.

Un vote malgré l’opposition

Malgré l’opposition de la droite, la majorité de gauche a réussi à faire passer ce vote, réaffirmant ainsi son soutien à SOS Méditerranée. Ce nouveau financement devrait permettre à l’ONG de poursuivre ses missions de sauvetage en mer, malgré les polémiques.

Cette décision met une fois de plus en lumière les divergences profondes qui existent au sein du conseil municipal de Marseille, où la question migratoire continue de diviser. Pour certains, il s’agit avant tout de protéger des vies humaines. Pour d’autres, il s’agit d’une gestion irresponsable des fonds publics, alimentant une crise migratoire dont ils estiment que les conséquences sont mal maîtrisées.

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