« Clémentine, infirmière de nuit depuis quinze ans, s’est toujours accrochée à ces rares jours fériés pour souffler un peu… Mais que deviendront ces instants volés au chaos si l’État les transforme en heures de productivité ? Combien valent encore nos jours de repos ? »
Clémentine, 43 ans, infirmière de nuit à Limoges, n’a jamais compté ses heures. Les week-ends, les nuits, les jours fériés… Elle les a souvent passés au chevet des autres. Mais ce Lundi de Pâques 2026, ce sera peut-être la dernière fois qu’elle pourra profiter d’un moment de calme avec ses enfants. La question la hante : Un jour férié peut-il vraiment être réduit à une ligne comptable dans un budget national ?
Le jour où le calendrier de la République vacille
Le 15 juillet 2025. Ce jour-là, la chaleur étouffante de l’été n’a rien calmé du tumulte politique qui couve depuis des semaines. François Bayrou, haut-commissaire au Plan et Premier ministre de la République française, monte à la tribune de l’Assemblée Nationale avec un dossier explosif sous le bras : Le projet de loi de finances 2026.
Son objectif ? Réduire drastiquement le déficit public et contenir une dette qui s’envole.
Dans ce plan de rigueur inédit, 43,8 milliards d’euros d’économies sont visés. Mais au milieu des gels budgétaires, des restrictions sur les aides sociales et des hausses ciblées, une annonce fait l’effet d’une bombe symbolique : La suppression de deux jours fériés en France.
Les jours fériés visés : Deux piliers de l’histoire nationale
Bayrou le dit avec calme mais fermeté : « Le lundi de Pâques n’a plus la dimension religieuse qu’il avait autrefois. Quant au 8 mai, il s’inscrit dans un mois de mai gruyère, souvent synonyme de ralentissement économique. »
Derrière ces mots se cache une réalité comptable : Chaque jour férié non travaillé coûterait entre 2,4 et 2,8 milliards d’euros à l’économie française, selon plusieurs rapports sénatoriaux. Ainsi, supprimer deux jours permettrait à l’État de récupérer entre 4,8 et 5,6 milliards d’euros par an, notamment via l’impôt sur le revenu, la TVA et les cotisations sociales générées par l’activité.
Bayrou n’invente rien : Ces estimations ont déjà été évoquées dans le passé, notamment lors de la réforme des retraites ou des débats sur la compétitivité française face à l’Allemagne. Mais cette fois, ce n’est plus une hypothèse : C’est une proposition inscrite dans un document budgétaire officiel.
Ce que l’État y gagnerait (vraiment)
Concrètement, l’économie réalisée ne se limite pas à des chiffres froids :
- Hausse de la productivité pour les entreprises, en particulier dans l’industrie et les services.
- Moins d’interruptions logistiques et de délais pour les marchés internationaux.
- Plus de recettes fiscales liées à la consommation et au travail.
- Moins de congés payés posés en complément des ponts.
Mais attention : Ces projections ne prennent pas toujours en compte les réalités sociales. Car dans de nombreux secteurs (hôpitaux, transports, sécurité), les jours fériés sont déjà travaillés. Et dans d’autres (bâtiment, artisanat, TPE), l’impact économique est marginal.
Un choc pour les salariés et pour l’Histoire
Le 8 mai, jour de la capitulation nazie en 1945, n’est pas une fête anodine. C’est un pilier de la mémoire collective française. En 1975, Valéry Giscard d’Estaing avait tenté de le supprimer : L’opinion publique s’était soulevée, et la mesure avait été annulée quelques années plus tard.
Quant au lundi de Pâques, s’il est d’inspiration chrétienne, il est aussi devenu, pour des millions de Français, un moment de rassemblement familial au printemps, un temps de respiration hors du tumulte.
Les syndicats ont immédiatement dénoncé une attaque contre « un héritage culturel et social », rappelant que les jours fériés sont aussi des repères symboliques dans la vie des citoyens.
Réactions politiques : Un clivage explosif
La droite républicaine et le Rassemblement National y voient une trahison : « On nous vole notre histoire au nom des chiffres ! », tonne Jordan Bardella, président du RN.
La gauche, elle, crie à l’hypocrisie : « Pourquoi commencer par les salariés ? Pourquoi ne pas toucher aux niches fiscales des plus riches ? » s’emporte Manuel Bompard, député LFI.
Même les centristes, soutien naturel de Bayrou, se montrent circonspects : « Ce type de réforme demande un vrai débat national, pas une mesure budgétaire prise en catimini. »
Dans les coulisses du pouvoir : Un pari politique à haut risque
Bayrou joue gros. Très gros. Faute de majorité absolue, il devra convaincre à la fois les Macronistes modérés, une partie de la droite, et quelques élus indépendants. Sinon, une motion de censure pourrait faire tomber son gouvernement dès l’automne, lors du vote du budget.
Mais l’homme assume. Dans une interview accordée à France Inter, il déclarait :
« La dette est une bombe à retardement. Chaque seconde, nous empruntons 5 000 euros supplémentaires. Si nous ne faisons rien aujourd’hui, ce sont nos enfants qui paieront demain. »
Et vous, que perdrez-vous vraiment ?
Clémentine, notre infirmière de Limoges, n’a jamais fait de politique. Mais dans son planning du printemps prochain, deux croix pourraient disparaître. Deux moments en famille. Deux souffles dans une vie où les nuits sont longues, les patients nombreux, et la reconnaissance rare.
Comme elle, ce sont des millions de salariés qui devront peut-être renoncer à ce qui, pour beaucoup, ressemble à une bulle d’oxygène dans un quotidien saturé.
Alors, à la question « Combien cela rapporterait-il à la France ? », on pourrait répondre : environ 5,5 milliards d’euros.
Mais à celle de « Combien cela coûtera-t-il aux Français ? », la réponse, elle, ne tiendra jamais dans un tableau Excel.
📌 En résumé
- Jours concernés : Lundi de Pâques et 8 mai
- Gain estimé pour l’État : entre 4,8 et 5,6 milliards d’euros par an
- Motivation officielle : réduction du déficit public (43,8 Mds d’€ visés en 2026)
- Contestation : opposition politique, syndicats, société civile
- Risque politique : motion de censure probable à l’automne
👉 Et vous, êtes-vous prêt à travailler un 8 mai pour sauver les finances publiques ? Ou pensez-vous que certains jours devraient rester sacrés, quoi qu’il en coûte ?