Élodie : « Je me demande, comment des ingénieurs de Lausanne et Zurich peuvent-ils rendre l’accès aux voies rapides plus équitable pour tous, et surtout, sans favoriser les riches ? Est-ce vraiment possible de contourner les embouteillages sans que cela coûte une fortune ? »
C’est un matin gris à Lausanne, comme tant d’autres en ce début de septembre. Les voitures sont à l’arrêt sur la voie rapide, l’angoisse monte parmi les automobilistes. Leurs horloges tournent, les rendez-vous manqués se multiplient, et chaque minute passée dans cet embouteillage interminable devient un fardeau.
C’est alors que Marie, une cadre dynamique, se met à rêver : Et si un système existait pour sortir de cet enfer, pour que l’urgence prime enfin sur l’argent ? Un système qui permettrait à ceux qui en ont le plus besoin de passer en premier ? Ce rêve n’est plus si lointain grâce à l’ingéniosité de quelques cerveaux brillants de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et de Zurich (EPFZ).
Le projet Karma, né dans les laboratoires de ces deux prestigieuses institutions, pourrait bien révolutionner la manière dont les villes modernes gèrent les embouteillages. Les ingénieurs suisses ont mis au point un système innovant basé sur des crédits non monétaires, distribués à tous les automobilistes de manière équitable. Un jour, vous pourriez être en retard pour un rendez-vous crucial. Le lendemain, vous prenez votre temps pour profiter du paysage. C’est là que le système Karma entre en jeu : Plutôt que de payer pour passer en premier, vous utilisez des crédits gratuits que vous avez en stock. Ces crédits, précieux comme des diamants dans le trafic, ne peuvent pas être achetés ou échangés contre de l’argent. Ils sont distribués à chacun, quel que soit son revenu.
Une révolution dans la mobilité urbaine
La plupart des grandes agglomérations ont cherché à gérer les embouteillages à travers des systèmes de péages. L’idée semble simple : Faire payer plus cher l’accès aux routes aux heures de pointe. Toutefois, ce type de solution favorise les plus riches, ceux pour qui quelques euros de plus ne représentent rien. Pendant ce temps, les travailleurs à bas revenu sont contraints de partir plus tôt, de subir les transports en commun bondés, ou d’arriver en retard.
Mais Karma propose quelque chose de radicalement différent. Ce système distribue des crédits à chaque automobiliste, sans distinction de revenu. Le concept est simple : Plus vous avez une urgence réelle, plus vous êtes prêt à dépenser ces crédits pour avoir accès à une voie rapide en cas de bouchon. Marie, qui doit absolument arriver à temps à une réunion cruciale, peut choisir d’utiliser ses crédits aujourd’hui. Mais si demain elle n’est pas pressée, elle les garde précieusement pour une situation plus urgente.
L’équité au cœur de la technologie
Kenan Zhang, l’une des chercheuses à la tête du projet, est catégorique : « Ce système permet de prioriser les vraies urgences sans discrimination économique. Il est mathématiquement prouvé que ce modèle réduit les embouteillages de manière aussi efficace qu’un système payant, mais il est plus juste et respecte mieux la vie privée des utilisateurs. »
Le système Karma fonctionne donc comme une sorte d’enchère, non pas d’argent, mais de crédits gratuits. Plus il y a de demande pour la voie rapide, plus il faudra débourser de crédits. Ainsi, on ne se retrouve pas à privilégier les plus riches, mais bien ceux qui ont la plus grande urgence.
Un modèle applicable à grande échelle ?
Le rêve des ingénieurs suisses semble réaliste, mais comment cela pourrait-il se traduire dans la pratique ? Un tel système implique une gestion fine des flux de véhicules, une coordination efficace entre les automobilistes et l’administration des transports. Des questions restent en suspens : Comment garantir la transparence du système ? Comment s’assurer que chaque automobiliste respecte les règles du jeu ?
Les agglomérations modernes sont déjà équipées de technologies avancées : Caméras, capteurs de trafic, et systèmes de péage automatisés. Le défi serait donc d’intégrer le modèle Karma dans ces infrastructures existantes. Imaginez-vous, sur votre smartphone, recevant un message indiquant combien de crédits il vous coûterait de prendre la voie rapide. Il vous suffirait de valider votre passage, sans aucune transaction financière.
Et si c’était l’avenir des routes ?
Le projet Karma n’en est encore qu’à ses balbutiements, mais il suscite déjà un vif intérêt chez les urbanistes et les autorités locales. Pour eux, ce système pourrait représenter une nouvelle manière de concevoir la mobilité urbaine. Plutôt que de punir les conducteurs avec des amendes ou des taxes supplémentaires, Karma propose une approche humaniste, où chacun a les mêmes droits, les mêmes chances. Il ne s’agit plus de savoir qui peut payer le plus, mais qui a la plus grande urgence.
Si ce modèle venait à s’implanter dans des villes comme Paris, Londres ou New York, il pourrait bien révolutionner la manière dont nous percevons les embouteillages et la mobilité. En réduisant le stress quotidien lié aux trajets, Karma permettrait à chacun de se concentrer sur l’essentiel, tout en respectant un principe fondamental : L’équité.
Un avenir prometteur
En attendant que ce système soit mis en place, les chercheurs continuent d’affiner leurs modèles mathématiques et d’étudier les implications pratiques. Mais une chose est sûre : Karma pourrait bien être la clé pour débloquer les routes congestionnées de nos villes modernes, sans laisser personne derrière.
Et vous, que feriez-vous avec vos crédits Karma ?