Crimes de guerre russes : suivez pas à pas le récit de Vladyslav, détenu 679 jours, témoin direct d’un sadisme organisé par ses geôliers.

Guerre en Ukraine : Les Russes torturent « par plaisir sadique », raconte Vladyslav, prisonnier pendant 679 jours

CHOC

Il s’appelait Vladyslav. Un prénom courant dans cette Ukraine à la fois belle et meurtrie, tiraillée depuis des années entre un désir de paix et une réalité de guerre brutale. Il avait vingt-quatre ans lorsque tout a basculé. Vingt-quatre années à rêver de liberté, de dignité, de souveraineté. Mais le 29 avril 2022, c’est une toute autre réalité qui s’est abattue sur lui. Une réalité faite de chaînes invisibles, de murs sans fenêtres, de silences pesants et de cris étouffés.

Il était soldat dans les forces ukrainiennes, en poste dans la région de Kherson, quand il fut capturé par les forces russes. Le début d’une descente aux enfers qui allait durer 679 jours.

L’arrestation : La fin d’une vie libre

Ce matin-là, le soleil se levait sur la steppe. Vladyslav et ses compagnons avançaient prudemment dans une zone récemment reprise aux Russes. Mais c’était un piège. Une embuscade savamment organisée. En quelques secondes, les tirs ont fusé, les cris ont éclaté, la poussière a envahi l’air. Vladyslav s’est retrouvé à terre, encerclé. Désarmé. Capturé.

Il n’était plus un soldat. Il était désormais un « numéro », un objet de haine, un corps que l’on pouvait briser à loisir.

Le transfert : Vers l’inconnu et l’oubli

Les yeux bandés, menotté, Vladyslav fut jeté à l’arrière d’un véhicule militaire. S’en suivirent des jours de transfert, sans eau, sans nourriture, sans paroles humaines. Juste des ordres aboyés, des coups s’il levait la tête. Il fut conduit à Simféropol, en Crimée occupée. Une prison. Mais pas une prison officielle. Un centre de détention secret, où les droits de l’homme n’avaient jamais mis les pieds.

Là, il découvrit l’univers carcéral russe dans sa forme la plus sauvage, la plus sadique, la plus déshumanisante.

Les premières tortures : Briser l’âme

Dès son arrivée, les coups pleuvent. Sans motif. Pour l’accueillir, disent-ils. On le frappe à la tête, aux côtes, dans les parties génitales. On le prive de sommeil. On l’humilie. On le force à marcher nu devant les autres prisonniers. On le filme. Puis, on recommence. Chaque jour.

Ses geôliers semblent prendre plaisir à la douleur, comme des enfants cruels jouant avec un insecte. Ils rient, ils inventent des jeux : Combien de temps peut-il tenir sans hurler ? Jusqu’à quel point peut-il saigner sans perdre connaissance ?

L’isolement : L’autre forme de torture

Mais le pire, ce n’est pas la violence. Le pire, c’est le silence. Treize mois d’isolement complet. Aucun contact. Aucun miroir. Aucun reflet. Juste un mur blanc, une lumière blafarde, et un vide qui ronge.

Vladyslav ne sait plus qui il est. Il oublie son visage. Il oublie sa voix. Il doute même de son existence. C’est un fantôme dans une cage, un être sans nom que l’on veut faire disparaître, non pas physiquement, mais psychologiquement.

Prisonnier Ukrainien torturé

Le sadisme organisé : Une politique de la cruauté

Rien n’est laissé au hasard. Les tortures sont régulières, méthodiques. Ce n’est pas de la violence spontanée, c’est un système. Chaque acte est planifié. Un jour, ils lui écrasent les doigts. Un autre, ils lui plongent la tête dans une bassine d’urine. Parfois, ils le forcent à assister à des simulacres d’exécution.

« Tu n’existes plus », lui répètent-ils. « Même ta mère t’a oublié. »

Mais Vladyslav, au fond de lui, s’accroche à une image : Celle de sa mère, justement. De ses bras. De son sourire. Il s’accroche à cela pour survivre.

La faim : Un autre ennemi

La nourriture est rare. Une bouillie grise, parfois périmée. L’eau est souillée. Vladyslav maigrit, perd ses dents, sa peau se couvre de plaies. Il est malade, mais aucun soin ne lui est proposé. Parfois, on le prive de nourriture pendant plusieurs jours, simplement pour le plaisir de le voir ramper.

La tentative d’effacement : Refaire l’histoire

À plusieurs reprises, ses tortionnaires lui font signer de faux aveux. Il doit dire qu’il est un « terroriste », un « espion », qu’il a trahi sa patrie. Tout est filmé. Monté. Diffusé. La propagande russe se nourrit de ces images truquées.

Mais Vladyslav sait que la vérité est plus forte que leurs montages.

La libération : Un retour à la lumière

Le 6 mars 2024, contre toute attente, Vladyslav est libéré dans un échange de prisonniers. Il ne comprend pas tout de suite. Il pense à une nouvelle mise en scène. Mais non. C’est réel. Il retrouve l’air libre. Le ciel. Des visages amis.

Mais le monde qu’il retrouve n’est plus le même. Il ne peut plus dormir. Il tremble dès qu’une porte claque. Il sursaute à chaque cri. Il est vivant, oui, mais à quel prix ?

Le témoignage : Résister par les mots

Aujourd’hui, Vladyslav parle. Il raconte l’enfer. Il veut témoigner pour les autres. Pour ceux qui sont encore là-bas. Pour ceux qui ne peuvent pas parler. Il veut que le monde sache. Que la guerre, ce ne sont pas que des cartes et des chiffres. Ce sont des corps brisés, des esprits détruits, des hommes qu’on tente de réduire à néant.

Il n’est pas un héros. Il est un survivant. Et son témoignage est une arme. Une lumière contre l’oubli.

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