Caroline, une jeune infirmière en première ligne de la lutte contre les maladies infectieuses, est préoccupée. Alors que l’OMS déclenche son plus haut niveau d’alerte face à la résurgence inquiétante de la variole du singe en Afrique, elle se demande : « Le vaccin que j’ai reçu contre la variole me protège-t-il réellement contre cette nouvelle souche plus mortelle de la variole du singe ? Combien de temps suis-je protégée ? Dois-je envisager un rappel ? »
L’OMS déclenche une alerte mondiale face à la variole du singe
Mercredi dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé la mise en place de son plus haut niveau d’alerte sanitaire mondiale face à une inquiétante résurgence de la variole du singe, désormais connue sous le nom de mpox, en Afrique. Cette décision fait suite à la détection d’une nouvelle souche du virus, le clade 1b, qui s’est propagée avec une rapidité alarmante, principalement en République Démocratique du Congo (RDC) et dans ses pays voisins.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Aujourd’hui, le comité d’urgence s’est réuni et m’a fait savoir qu’à son avis, la situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale. J’ai accepté cet avis. » Cette déclaration souligne la gravité de la situation, d’autant plus que ce nouveau clade du virus semble se propager par le biais de réseaux sexuels, rendant sa maîtrise encore plus complexe.
Une nouvelle souche plus mortelle
La souche clade 1b, responsable de la recrudescence actuelle, est plus virulente que les souches précédentes. Depuis janvier 2022, on dénombre près de 38 465 cas recensés dans 16 pays africains, avec un bilan tragique de 1 456 décès. L’Afrique a connu une augmentation de 160% des cas en 2024 par rapport à l’année précédente, ce qui a conduit l’OMS à tirer la sonnette d’alarme.
Mais ce n’est pas la première fois que l’OMS réagit ainsi. En 2022, une épidémie de mpox portée par le clade 2b avait déjà conduit l’organisation à prendre des mesures similaires. Cependant, le clade 1b actuel, avec son taux de mortalité plus élevé, présente un risque encore plus important pour la santé publique mondiale.
Le vaccin contre la variole : Une protection efficace ?
Avec l’annonce de cette urgence sanitaire mondiale, une question revient sur toutes les lèvres : Les personnes vaccinées contre la variole sont-elles vraiment protégées contre cette nouvelle souche de la variole du singe ?
Le vaccin utilisé contre la variole, le MVA-BN (Modified Vaccinia Ankara-Bavarian Nordic), a été développé pour offrir une protection croisée contre le virus de la variole du singe. Des études antérieures ont montré qu’il était efficace à environ 85% contre les souches de mpox, y compris le clade 2b. Cependant, la nouvelle souche clade 1b présente des caractéristiques légèrement différentes qui pourraient potentiellement réduire l’efficacité du vaccin.
Combien de temps le vaccin est-il efficace ?
La durée de protection offerte par le vaccin MVA-BN reste une question cruciale. Les données actuelles suggèrent que l’immunité conférée pourrait durer plusieurs années, mais les études sont encore en cours pour déterminer avec précision la durée de cette protection, en particulier contre la nouvelle souche clade 1b.
Certaines personnes pourraient nécessiter des rappels, surtout si elles appartiennent à des groupes à haut risque ou si elles ont été vaccinées il y a plus de trois à cinq ans. Les autorités de santé surveillent de près l’évolution de l’épidémie pour ajuster leurs recommandations en matière de vaccination.
Faut-il un rappel de vaccination ?
Face à la menace croissante du clade 1b, la question du rappel vaccinal se pose avec insistance. Pour l’instant, l’OMS et les autorités de santé nationale n’ont pas encore émis de directive claire sur la nécessité d’un rappel pour les personnes déjà vaccinées. Toutefois, les experts recommandent une vigilance accrue et suggèrent que les personnes ayant reçu leur dernière dose il y a plusieurs années devraient envisager une évaluation de leur statut immunitaire.
Les scientifiques continuent d’étudier le comportement du virus et la réponse immunitaire des personnes vaccinées pour déterminer la nécessité d’une dose de rappel. Il est probable que, si l’épidémie continue de se propager, les autorités pourraient recommander un rappel, surtout pour les populations les plus vulnérables.
La vigilance reste de mise
La résurgence de la variole du singe, portée par une nouvelle souche plus mortelle, est un rappel brutal de l’importance de la vigilance en matière de santé publique mondiale. Bien que le vaccin actuel offre une protection substantielle, la nature évolutive des virus nécessite une surveillance constante et, potentiellement, des ajustements dans les stratégies de vaccination.
Caroline et d’autres professionnels de la santé doivent rester informés des dernières recommandations de l’OMS et des autorités locales. Pour l’instant, l’accent est mis sur la surveillance épidémiologique, la prévention, et la protection des populations les plus à risque. La situation est en constante évolution, et il est crucial de suivre les mises à jour pour adapter les mesures de protection en conséquence.