Le rapport Carnegie Politika, relayé par TF1info, expose l’ampleur de l’épidémie de VIH au sein de l’armée russe depuis 2022.

Explosion des cas de VIH dans l’armée russe depuis le début de la guerre en Ukraine : Les chiffres alarmants révélés

SANTE

Le mal du siècle refait surface… au cœur de l’armée russe

Dans les plaines dévastées de l’est de l’Ukraine, où les bombes pleuvent et les chairs explosent, une autre guerre, silencieuse et pernicieuse, se joue dans les veines des soldats russes. Elle ne se gagne ni par les armes, ni par les chars. Elle infecte, contamine, propage. C’est celle du VIH.

Depuis le lancement de l’ »opération spéciale » de Vladimir Poutine en février 2022, les chiffres de contamination par le virus de l’immunodéficience humaine au sein des forces armées russes ont explosé dans des proportions alarmantes.

Un rapport récemment publié par le think tank Carnegie Politika, et relayé par le site TF1info.fr, évoque une réalité glaçante : Le nombre de cas diagnostiqués de VIH dans l’armée russe aurait été multiplié par 13 à la fin 2022, et par 20 à la fin 2023, comparé aux niveaux d’avant-guerre.

Des soldats en sursis, des corps fragilisés

Tout commence par des témoignages épars de médecins militaires. Des transfusions sanguines réalisées dans l’urgence, avec du matériel parfois non stérilisé. Des rapports sexuels non protégés entre soldats ou avec des prostituées locales dans les zones occupées. L’usage de drogues en piqûre pour supporter l’horreur du front.

Puis les chiffres arrivent. Terribles. D’après le Military Medical Journal, cité par le Times, l’augmentation du nombre de cas s’élevait déjà à x5 en quelques mois dès l’automne 2022.

Le phénomène ne s’arrête pas. Il empire.

Un tabou d’État dans une Russie ultra-conservatrice

En Russie, le VIH reste un sujet largement tabou. Le Kremlin n’aime pas qu’on en parle. Pire : il interdit aux ONG de prévention d’agir, en les accusant de faire de la « propagande homosexuelle » ou de nuire à l’image du pays. Des associations comme celle d’Elton John, qui œuvrait depuis des années dans les zones sensibles, ont été déclarées « indésirables ».

Résultat ? La prévention est quasiment inexistante. Les préservatifs ne sont pas distribués en masse. Les campagnes de sensibilisation sont rares, voire supprimées. Les soldats sont donc abandonnés à eux-mêmes.

Et la guerre en Ukraine n’a fait qu’accélérer cette dynamique funeste.

L’enfer du front : Promiscuité, stress, drogue

Un soldat nommé Sergueï (nom changé) raconte anonymement à un médecin militaire :

« On nous disait que l’on mourrait peut-être demain, alors pourquoi se protéger ? On partageait les seringues, on couchait sans réfléchir. »

Les conditions de vie sur le front ne permettent aucune précaution. L’eau manque, l’hygiène est précaire. Les hôpitaux de campagne sont débordés. Parfois, faute de sang disponible, les dons sont faits sans contrôle suffisant.

Ce cocktail explosif se traduit en statistiques : Une augmentation de 2 000% des cas dans certaines unités.

Un désastre démographique et stratégique

L’épidémie n’est pas qu’un drame humain. Elle devient un problème militaire.

Les soldats contaminés voient leurs forces décliner, leurs traitements sont coûteux, leur espérance de vie réduite. Cela fragilise l’armée russe dans sa durée et son efficacité. Un colonel anonyme confie à Carnegie :

« Ce n’est pas l’ennemi qui nous tue le plus vite. C’est ce qu’on ramène dans notre sang. »

D’après les estimations de l’ONG russe « La Vie +« , près de 30 000 personnes en âge de travailler meurent chaque année du sida en Russie, rendant cette épidémie bien plus meurtrière, à long terme, que la guerre elle-même.

Des zones de l’est ukrainien contaminées

Le rapport évoque aussi la contamination croisée dans les territoires occupés : Des populations locales en contact avec des soldats russes voient le VIH progresser, sans que les autorités d’occupation ne mettent en place de prévention.

La guerre devient un vecteur de transmission. Et l’ombre d’une épidémie régionale plane sur les oblasts de Donetsk et Louhansk.

La réponse du Kremlin : Silence, censure et indifférence

Officiellement, rien n’est reconnu. Le Kremlin nie les chiffres. Aucun plan d’action n’est mis en œuvre.

L’armée russe continue de recruter massivement, sans dépistage systématique. Ceux qui présentent des signes de maladie sont simplement écartés… ou envoyés en première ligne.

Un médecin militaire ayant requis l’anonymat témoigne :

« On ferme les yeux. Mieux vaut mourir d’une balle que d’un virus, disent-ils. »

Un avenir sanitaire sombre pour la Russie post-guerre

La Russie, déjà frappée par une crise démographique, pourrait bien voir les effets de cette épidémie lui exploser au visage dans les années à venir. Car une fois revenus du front, les soldats contaminés ramèneront le virus dans les casernes, dans les villes, dans leurs foyers.

Et comme toujours, les plus pauvres, les plus jeunes, les plus précaires, en seront les premières victimes.

📌 L’épidémie que personne ne veut voir

Ce rapport de Carnegie Politika, relayé par TF1info.fr, est un cri d’alarme. Il met en lumière un phénomène ignoré volontairement par les autorités russes, mais qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur le long terme, tant pour la santé publique que pour la stabilité du pays.

La guerre en Ukraine tue. Mais parfois, ce ne sont pas les bombes. Parfois, c’est un virus, transmis dans l’ombre, qui se propage bien plus loin que les lignes de front.

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