Clara : « J’ai arrêté l’alcool depuis six mois, mais j’aimerais bien boire une bière sans alcool entre amis. Est-ce que je risque vraiment de replonger si je choisis une 0,0 % ? »
Bières sans alcool : Le mensonge que personne ne vous dit !
Depuis quelques années, les rayons des supermarchés se remplissent de bières dites « sans alcool ». Mais derrière cette appellation rassurante, une réalité souvent méconnue demeure : La plupart de ces boissons contiennent bel et bien de l’alcool, même en très petite quantité.
Alors, faut-il s’inquiéter ? Et surtout, peut-on vraiment parler d’une bière « zéro » ?
Une appellation trompeuse encadrée par la loi
En France, la réglementation autorise une boisson à être qualifiée de « sans alcool » dès lors que son titre alcoométrique volumique est inférieur à 1,2 % d’alcool. Autrement dit, une bière à 0,9 % reste légalement « sans alcool », même si elle en contient.
Certaines marques affichent d’ailleurs fièrement la mention « 0,0 % », mais cette précision n’est pas obligatoire. Pour obtenir un produit à 0,0 %, les brasseurs doivent recourir à des procédés de désalcoolisation complexes et coûteux, impliquant une distillation sous vide ou une filtration membranaire.
Pourquoi trouve-t-on encore de l’alcool ?
L’alcool provient naturellement de la fermentation du malt et du sucre. Même lorsque cette fermentation est stoppée très tôt, il subsiste toujours des traces d’éthanol. C’est la raison pour laquelle certaines bières dites « sans alcool » contiennent en réalité entre 0,2 et 0,9 % d’alcool.
Ces taux minimes peuvent sembler négligeables, mais pour certaines personnes — notamment celles en sevrage, les femmes enceintes ou les conducteurs soumis à une tolérance zéro —, ils peuvent représenter un risque réel.
Les bières à 0,0 % existent, mais…
Des marques comme Heineken 0.0, Tourtel Twist ou Kronenbourg Blonde Zéro affichent une teneur réellement nulle. Cependant, ces bières ont un goût légèrement différent : Plus sucré, moins amer, parfois jugé plus « plat ». Les brasseurs ont dû trouver un compromis entre goût, sécurité et authenticité.
Ce que disent les nutritionnistes
Selon plusieurs spécialistes, consommer une bière « sans alcool » contenant moins de 1 % reste sans danger pour la majorité des adultes. En revanche, pour les personnes abstinentes, le simple goût ou la sensation de la bière peut réactiver le désir de boire, entraînant une rechute.
« Le danger n’est pas tant dans le taux d’alcool que dans le geste et l’odeur », expliquent plusieurs addictologues.
La confusion des consommateurs
Beaucoup pensent à tort que « sans alcool » équivaut à zéro alcool. Ce flou marketing profite à l’industrie, qui séduit un public en quête de sobriété, sans pour autant rompre complètement avec la culture de la bière. Résultat : La consommation de bières sans alcool a doublé en cinq ans en France.
En résumé
Non, la plupart des bières dites « sans alcool » ne sont pas totalement dépourvues d’éthanol. Seules celles portant la mention « 0,0 % » garantissent une absence totale. Lire attentivement les étiquettes reste donc la meilleure manière d’éviter toute ambiguïté.
👉 Selon les données et explications recueillies par le site Santé Magazine, la vigilance s’impose pour quiconque souhaite éviter toute trace d’alcool.

Quelle bière sans alcool contient de l’alcool ?
Voici une liste non exhaustive de bières sans alcool disponibles en France (ou sur le marché européen francophone) avec, lorsque disponible, leur taux d’alcool mesuré ou déclaré.
👉 Cela illustre bien que « sans alcool » ne signifie pas toujours « 0,0 % ».
🍺 Exemples de bières sans alcool avec traces d’alcool
Marque / référence | Taux d’alcool mesuré ou déclaré | Remarques |
---|---|---|
1664 0.0 | 0,01 % vol. | Déclaré par le distributeur Carrefour. |
Heineken 0.0 | (non précisé ou très faible) | Mention « 0,0 % » mais souvent des micro-traces possibles selon les procédés de désalcoolisation. |
Krombacher Pils sans alcool | ≈ 0,49 % | Mentionné dans un comparatif de bières sans alcool. |
Grolsch Premium Lager sans alcool | ≈ 0,50 % | Même source listant les bières sans alcool avec des traces. |
Erdinger Weiss / sans alcool | ≈ 0,5 % | Dans le guide des bières sans alcool. |
Brulo 7 Hop 7 Grain IPA sans alcool | (non zéro, mais version « peu d’alcool ») | Présenté dans des classements de bières sans alcool. |
Brasserie Toussaint – Micro IPA | ~ 0,5 ° | Mentionnée dans un top caviste : cette IPA « sans alcool » affiche 0,5 °. |
⚠️ Ce qu’il faut retenir
- En France (et dans plusieurs pays européens), une boisson peut porter la mention « sans alcool » tant que son taux d’alcool est inférieur à 1,2 % vol.
- Beaucoup de bières qui se disent « sans alcool » affichent un pourcentage résiduel très faible, comme 0,01 %, 0,3 % ou 0,5 %.
- Les bières affichant « 0,0 % » visent à garantir l’absence d’alcool, mais ce n’est pas toujours garanti à 100 % selon les process de fabrication — des micro-traces peuvent subsister.
- Pour une personne cherchant à éviter toute trace d’alcool (ex. sevrage, conditions médicales, convictions personnelles), il est essentiel de vérifier l’étiquette, de consulter les fiches techniques du fabricant, ou de privilégier des bières vérifiées à 0,0 %.

🍺 Est-ce que la bière sans alcool fait monter les gamma GT ?
👉 La réponse des médecins
Les gamma GT (ou gamma-glutamyl transférases) sont des enzymes produites par le foie. Leur taux augmente notamment en cas de consommation d’alcool, mais aussi lors de certaines pathologies (hépatites, surpoids, diabète, médicaments, etc.).
Or, même si la bière sans alcool contient très peu ou pas d’éthanol, elle peut tout de même influencer légèrement les gamma GT — mais pas pour les mêmes raisons que la bière classique.
💡 Pourquoi la bière sans alcool peut impacter le foie
- Certaines bières sans alcool ne sont pas à 0,0 % : Elles contiennent parfois jusqu’à 0,9 % d’alcool, un taux faible mais non nul. Une consommation régulière et importante pourrait donc, à long terme, stimuler légèrement les enzymes hépatiques.
- Elles sont riches en sucres : Pour compenser l’absence d’alcool, les fabricants ajoutent souvent du malt ou du sucre. Une consommation excessive de sucres simples peut, elle aussi, fatiguer le foie et provoquer une élévation des gamma GT.
- Elles sont parfois très caloriques : Même sans alcool, une bière contient en moyenne 25 à 35 kcal/100 ml, ce qui peut favoriser une stéatose hépatique (foie gras non alcoolique).
⚕️ Ce que disent les médecins
Les spécialistes du foie sont unanimes :
- Boire occasionnellement une bière 0,0 % n’a aucun effet néfaste sur les gamma GT.
- En revanche, boire plusieurs bières sans alcool par jour peut avoir un impact métabolique à cause du sucre et des calories, surtout si le foie est déjà fragile.
- Et bien sûr, les bières contenant 0,5 à 1 % d’alcool doivent être considérées comme de l’alcool léger, donc à éviter en cas de sevrage ou de pathologie hépatique.
🩺 Le conseil des hépatologues
Si ton objectif est de faire baisser tes gamma GT, mieux vaut :
- Privilégier les vraies bières 0,0 % (vérifie l’étiquette),
- Limiter le sucre et les sodas,
- Boire beaucoup d’eau,
- Et espacer la consommation de toute boisson fermentée, même sans alcool.
🧾 En résumé
- 👉 Une bière sans alcool ne fait pas grimper les gamma GT si elle est vraiment à 0,0 % et consommée avec modération.
- 👉 En revanche, une consommation régulière de bières sans alcool riches en sucre ou contenant des traces d’éthanol peut ralentir la baisse des gamma GT, voire les maintenir légèrement élevés.
👉 SOURCE : Yann GOURIOU pour MyJournal.fr