« Léa, auriez-vous imaginé qu’un homme ivre pousse la police à bout… pour mieux se livrer lui-même à Chatou ? »
Dans les couloirs étroits des centres d’appels de Police-Secours, les journées se suivent mais ne se ressemblent jamais. Pourtant, le week-end du samedi 9 août au dimanche 10 août 2025, les opérateurs de la police nationale des Yvelines ont vécu l’un de ces épisodes qui marquent durablement une carrière.
Leurs écrans affichaient sans relâche un même numéro. Au bout du fil ? Tantôt un silence pesant, tantôt un flot d’insultes. Un harcèlement téléphonique poussé à l’extrême : 540 appels en moins de 48 heures.
Une obsession alcoolisée
Selon Le Parisien, l’homme à l’origine de cette avalanche de coups de fil avait 50 ans et se trouvait en état d’ivresse. Chaque appel au 17, au lieu d’un signalement d’urgence, devenait une provocation : Injures ciblant les forces de l’ordre, moqueries et, parfois, un silence volontairement appuyé, comme pour tester les nerfs des opérateurs.
Les premières sonneries sont arrivées samedi 9 août, vers 17H15. Très vite, le rythme s’est emballé : Des dizaines d’appels par heure, à toute heure, jusque dans la nuit, puis encore le lendemain. Les policiers comprenaient qu’ils avaient affaire à un individu décidé à monopoliser leur ligne.
L’erreur qui change tout
Ce qui aurait pu durer des jours a pris fin à cause d’un détail que seul l’intéressé a eu l’audace – ou l’imprudence – de provoquer. Lors d’un appel, il fixe aux policiers un rendez-vous à Chatou, plus précisément à la Maison pour tous, rue du Général-Leclerc.
Les agents n’hésitent pas : Une patrouille discrète se rend sur place. Quelques minutes plus tard, l’homme arrive, titubant, ignorant encore qu’il vient de tendre lui-même le piège qui allait se refermer sur lui.
Une interpellation sans suspense
Sur le trottoir, les policiers l’arrêtent. Aucun incident majeur : L’individu se laisse menotter, surpris mais encore bravache. Direction la garde à vue pour appels malveillants et outrages à agents.
Les enquêteurs compilent alors les enregistrements : 540 appels en moins de deux jours, tous émanant du même téléphone, tous documentés. La preuve est irréfutable.
Des lignes d’urgence saturées
Si l’affaire prête presque à sourire par son issue, elle soulève un problème grave : Monopoliser les lignes du 17, c’est risquer de retarder la prise en charge de véritables urgences. Chaque appel inutile est une seconde perdue pour une victime, un témoin ou une personne en danger.
Les policiers des Yvelines, eux, ont dû jongler entre ce flot incessant et les interventions prioritaires. Une patience mise à rude épreuve, et une démonstration, une fois encore, que l’alcool et la provocation peuvent conduire droit en cellule.
Leçons d’un week-end mouvementé
L’homme, désormais connu des services, devra répondre de ses actes devant la justice. Les sanctions pour ce type de comportement peuvent inclure des amendes lourdes, voire des peines de prison en cas de récidive.
À Chatou, les habitants qui ont vu la scène s’étonnent encore : « On ne pensait pas qu’il viendrait lui-même », confie un riverain amusé. Mais derrière l’anecdote, les policiers rappellent : Le 17 n’est pas un jouet.