« Gabriel Attal incarne-t-il le courage politique face à l’accord franco-algérien de 1968 ou est-il prisonnier de ses propres contradictions ? » – se demande Sarah, une étudiante en droit intriguée par les récents débats sur ce sujet complexe.
Gabriel Attal, figure politique reconnue pour son éloquence et sa fermeté apparente, a récemment suscité un vif débat en critiquant publiquement l’accord franco-algérien de 1968. Cet accord, qui régit les conditions de séjour et de travail des Algériens en France, est devenu un sujet de discorde politique, mais aussi un symbole des contradictions qui entourent la trajectoire de l’ancien Premier Ministre.
Un discours incisif qui divise
Dans une tribune publiée dans Le Figaro, Gabriel Attal dénonce l’accord de 1968 en le qualifiant de « filière d’immigration à part entière ». Selon lui, cet accord facilite le regroupement familial et l’installation en France de personnes « sans qu’elles aient à connaître notre langue ou montrer leur intégration ». Ces propos résonnent avec une partie de l’opinion publique inquiète des conséquences de l’immigration sur la cohésion nationale.
Pourtant, cette posture tranche avec les choix politiques qu’il a faits lorsqu’il occupait des postes stratégiques, notamment celui de Premier Ministre. Pourquoi n’a-t-il pas agi pour abroger cet accord lorsqu’il était aux commandes de l’État ? Pourquoi cette question, essentielle selon lui aujourd’hui, n’a-t-elle pas été abordée lorsqu’il était Ministre de l’Éducation nationale, alors même que le nationalisme algérien y était évoqué comme un outil de séparatisme ?
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Un parcours politique semé de contradictions
Gabriel Attal semble pris dans un jeu de contradictions. En octobre 2024, il émettait de vives réserves sur une nouvelle loi immigration. Quelques mois plus tard, il propose l’abrogation de l’accord de 1968, un renforcement des contrôles sur les visas algériens et la remise en cause des privilèges des passeports diplomatiques.
Cette volte-face laisse perplexe. Comment expliquer qu’il s’oppose d’abord à des mesures pour ensuite les soutenir ouvertement ? Cette posture, perçue comme un énième exercice de « en même temps », a de quoi dérouter une partie des électeurs.
Une perte de confiance à droite
Les chiffres ne trompent pas. Selon un sondage Ifop de décembre 2024, Gabriel Attal obtient 46% d’opinions favorables, contre 49% en juin de la même année. Chez les sympathisants de droite, cette chute est encore plus marquante, passant de 73% à 53%. En cherchant à concilier des positions antagonistes, il semble avoir déçu ceux qui voyaient en lui un représentant de la fermeté et de l’autorité.
Son appel à soutenir des candidats de La France Insoumise pour faire barrage au Rassemblement National lors des dernières élections législatives n’a fait qu’accentuer cette fracture. Ce geste, interprété comme une trahison par certains, contraste avec son discours républicain et laïc affirmé lorsqu’il a interdit l’abaya dans les établissements scolaires.
Une communication soignée mais insuffisante
Gabriel Attal, connu pour son talent oratoire et son sens de la mise en scène, a su imposer un style moderne et combatif. Entouré d’une équipe dynamique, il a cultivé une image d’efficacité et de détermination. Cependant, cette communication millimétrée semble insuffisante face à une perception croissante d’opportunisme.
La comparaison avec Bruno Retailleau est évocatrice. Ce dernier incarne une ligne politique claire, authentique et ferme, contrastant avec les choix stratégiques parfois opaques d’Attal. Dans ce contexte, la capacité de Gabriel Attal à convaincre durablement s’érode.
Un avenir politique incertain
Gabriel Attal se trouve à une croisée des chemins. S’il continue à osciller entre des positions contradictoires, il risque de perdre encore plus de crédibilité, tant à droite qu’à gauche. Pour rebondir, il devra abandonner les calculs politiciens et se recentrer sur une vision cohérente et durable.
Son talent est indéniable, mais seul un changement profond de cap pourrait lui permettre de regagner la confiance des Français. Désormais, c’est une question de clarté et d’authenticité qui se pose à lui. Sera-t-il capable de relever ce défi ? L’avenir nous le dira.
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