Accord Algérie France 1968

Immigration : L’Assemblée Nationale s’oppose à supprimer l’accord de 1968 entre la France et l’Algérie !

POLITIQUE

L’accord de 1968 entre la France et l’Algérie représente un jalon significatif dans l’histoire postcoloniale des deux nations. L’Assemblée Nationale Française, le 7 décembre 2023, a été le théâtre d’un débat vibrant sur la proposition de résolution déposée par Les Républicains pour remettre en question cet accord.

Cet article vise à offrir une analyse exhaustive de cet accord, en soulignant son contexte historique, ses implications juridiques et sociales, et les dynamiques politiques récentes qui l’entourent.

L’origine de l’accord de 1968

  • Contexte historique

L’accord Franco-Algérien de 1968 fut signé dans un contexte historique marqué par les répercussions de l’indépendance de l’Algérie en 1962. Ce traité bilatéral visait à réguler les conditions de séjour et de travail des ressortissants algériens en France. Ce statut unique offrait des facilités d’installation et d’emploi, se distinguant des politiques appliquées aux autres communautés étrangères.

  • Provisions clés

L’accord instaurait des certificats de résidence pour les Algériens, facilitant leur établissement en France et l’accès à diverses professions. Cette facilitation d’accès aux titres de séjour longue durée se différencie nettement du régime général applicable aux autres immigrants.

La proposition de résolution en 2023

  • Enjeux politiques

La proposition de résolution déposée par Les Républicains, et soutenue par le Rassemblement National, visait à dénoncer cet accord, le qualifiant de source de « droit automatique à l’immigration« . Leur argument principal reposait sur l’idée d’une nécessaire uniformisation des politiques d’immigration.

  • Réaction de l’Assemblée

Avec une majorité de députés votant contre la résolution (151 contre 114), le rejet du texte a mis en lumière des divisions politiques significatives. Les députés de gauche et certains membres du camp présidentiel ont défendu l’accord, soulignant les relations historiques et humaines uniques entre la France et l’Algérie.

Accord de 1968 entre la France et l’Algérie

Perspectives divergentes

  • Arguments des Républicains

Les Républicains et leurs alliés ont fait valoir que l’accord créait un déséquilibre dans la politique d’immigration française, accordant aux Algériens des privilèges non justifiés. Ils ont plaidé pour une approche plus uniforme et réglementée.

  • Contre-arguments

Des voix comme celle de l’écologiste Sabrina Sebaihi et de la communiste Soumya Bourouaha ont contesté cette vision, affirmant que l’accord reflète les liens historiques et les responsabilités découlant de la période coloniale. Ils ont souligné que l’accord n’était pas un privilège mais une reconnaissance d’une histoire commune.

Implications et conséquences

  • Sur la communauté Algérienne en France

L’accord a des implications profondes pour la communauté algérienne en France, leur offrant une certaine sécurité et facilité dans leurs démarches administratives. Sa remise en question pourrait entraîner une incertitude juridique et sociale pour de nombreux résidents.

  • Relations Franco-Algériennes

La proposition de résolution, si elle avait été adoptée, aurait pu générer des tensions diplomatiques, affectant les relations bilatérales étroites entre la France et l’Algérie.

L’accord de 1968 demeure un symbole fort des liens spéciaux entre la France et l’Algérie. Le débat à l’Assemblée Nationale souligne la complexité des questions d’immigration, imbriquées dans les fils de l’histoire, de la politique et des relations humaines. Le rejet de la proposition de résolution reflète un choix de préserver un pan de l’histoire commune franco-algérienne, tout en soulignant la diversité des perspectives politiques contemporaines.

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