SOCIETE

Metz octroie 490 000 euros pour la construction d’une grande mosquée accueillant jusqu’à 4000 fidèles

Un projet de grande envergure

Le 15 juillet, le conseil municipal de Metz a approuvé une subvention de 490 000 euros pour la construction de la Grande Mosquée, un lieu de culte destiné à accueillir jusqu’à 4 000 fidèles lors des grands rassemblements. Avec un investissement total de plus de 15 millions d’euros, ce projet monumental est en cours depuis 2021 et est principalement financé par les dons des fidèles.

Portée par l’Association de la Grande Mosquée-Centre Cultuel, cette initiative vise à créer un édifice organisé autour de trois pôles principaux : Un pôle cultuel pour la prière et les ablutions, un pôle éducatif et culturel avec 15 salles de classe pour l’apprentissage de la langue arabe et du Coran, et un pôle de services incluant une salle de sports et un hammam. La première tranche des travaux devrait se terminer fin 2025, permettant aux fidèles de commencer à fréquenter la mosquée.

Historique et contexte

En 2013, la ville de Metz avait déjà décidé de mettre à disposition un terrain d’un peu plus d’un hectare pour ce projet, loué à une somme symbolique. Cependant, le Maire de l’époque, Dominique Gros, s’était opposé à ce que la municipalité finance l’édifice. Aujourd’hui, sous la direction de François Grosdidier, cette subvention est justifiée comme une mesure de justice et d’équité envers la communauté musulmane locale, qui manque de place dans les mosquées existantes.

Réactions et controverses

Cette décision a suscité des réactions contrastées. Grégoire Laloux, conseiller municipal du Rassemblement National (RN), a critiqué la subvention, qualifiant le projet de « communautariste« . De son côté, l’association des familles laïques de Moselle a saisi la justice pour vérifier que l’association porteuse du projet respecte bien les obligations légales locales.

Ce débat rappelle une controverse similaire survenue en 2021 à Strasbourg, où une subvention de 2,5 millions d’euros pour la construction d’une mosquée avait été approuvée. Ce projet avait été critiqué par le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en raison des liens de l’association porteuse avec la fédération Milli Görus, accusée de promouvoir un « islam politique« .

Laïcité et financement public

Le projet de la Grande Mosquée de Metz soulève ainsi des questions sur la laïcité, le financement public des lieux de culte, et l’intégration des communautés religieuses. La laïcité, principe fondateur de la République Française, implique une séparation stricte entre l’État et les institutions religieuses. Pourtant, le soutien financier aux projets religieux, bien que parfois justifié par des raisons d’équité ou de besoins communautaires, reste un sujet délicat.

Un équilibre délicat

Pour Chantal et d’autres citoyens de Metz, la question reste ouverte : Comment concilier le soutien aux projets religieux avec les principes de laïcité et d’équité ? La réponse, semble-t-il, se construit brique par brique, à mesure que la mosquée prend forme. Ce projet ambitieux et controversé continuera de susciter des débats au sein de la communauté locale, illustrant les défis persistants de la cohabitation des diversités religieuses et culturelles dans le cadre républicain français.

Yann GOURIOU

Auteur indépendant installé en Bretagne, je réalise des enquêtes et des reportages de terrain pour mon blog. J’écris avec une approche humaine, sensible et engagée, en donnant la parole à celles et ceux dont on n’entend rarement la voix.

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