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Assemblée Nationale : Un record historique de sanctions en 2023

POLITIQUE

Une année record de sanctions au Parlement Français : L’analyse de 2023

L’année 2023 restera gravée dans les annales de la Ve République comme celle ayant vu le plus grand nombre de sanctions contre les Députés à l’Assemblée Nationale. Avec 110 exclusions, ce chiffre représente une augmentation considérable par rapport aux années précédentes. La question qui se pose est de savoir pourquoi 2023 a été une année si exceptionnelle en termes de discipline parlementaire.

Une augmentation continue depuis 2017

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017, une tendance à la hausse des sanctions parlementaires a été observée. En effet, sur les 69 sanctions recensées entre 1958 et 2016, 50 ont été infligées entre 2017 et mai 2024. Cette période a été marquée par des débats particulièrement houleux et des tensions accrues entre les différents groupes parlementaires.

En 2017, un record avait déjà été établi avec un nombre de sanctions supérieur à celui des années précédentes depuis 1961. Toutefois, 2023 a surpassé tous les records antérieurs, avec 24 sanctions prononcées contre 99 Députés. Cette flambée des sanctions peut être attribuée à un contexte parlementaire extrêmement tumultueux.

Contexte parlementaire tumultueux

Deux événements majeurs ont marqué l’année 2023 à l’Assemblée Nationale, contribuant à l’augmentation des sanctions :

  • La réforme des retraites en février 2023 : Ce projet de loi a suscité des débats passionnés et souvent houleux. La tension a atteint son paroxysme lors des discussions, entraînant des comportements qui ont conduit à des rappels à l’ordre et autres sanctions.
  • La législation sur l’asile et l’immigration en décembre 2023 : Ce sujet sensible a également provoqué des débats intenses, reflétant les profondes divisions au sein de l’hémicycle.

En outre, l’arrivée de 75 Députés insoumis et de 21 Députés écologistes, en opposition aux 88 Députés du Rassemblement National, a intensifié les oppositions et les confrontations verbales, augmentant ainsi le nombre d’incidents nécessitant des sanctions.

LFI-NUPES largement sanctionné

La grande majorité des sanctions ont été infligées aux Députés de la gauche de l’hémicycle, notamment ceux de la défunte Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES). Sur les 106 sanctions recensées, 97 concernaient des Députés de cette alliance :

  • 1 communiste
  • 2 socialistes
  • 6 écologistes
  • 88 insoumis

Les Députés insoumis ont particulièrement été sanctionnés, représentant ainsi la moitié du total des sanctions émises par Yaël Braun-Pivet depuis qu’elle a pris la présidence de l’Assemblée Nationale. Parmi ces sanctions, 68 rappels à l’ordre ont été simultanément émis lors de « l’affaire des pancartes » pendant les débats sur la réforme des retraites.

L’année 2023 restera dans l’histoire comme une année de tensions et de sanctions record au sein de l’Assemblée Nationale. Les raisons de cette situation sont multiples, allant des projets de loi controversés aux dynamiques internes des groupes parlementaires. Cette augmentation des sanctions reflète un climat parlementaire particulièrement tendu, mettant en lumière les défis auxquels le Parlement Français doit faire face dans un contexte politique de plus en plus polarisé. Les impacts de ces sanctions sur le fonctionnement et la crédibilité de l’institution parlementaire seront des sujets à suivre de près dans les années à venir.

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