Célia : « Comment un élu comme Ugo Bernalicis peut-il se retrouver accusé de menaces pour avoir simplement exigé de la transparence dans les votes, alors qu’il tente de défendre une proposition d’abrogation de la réforme des retraites face à un camp Présidentiel qui semble prêt à tout pour l’empêcher ? Les tensions politiques n’ont-elles pas franchi un point de non-retour dans notre démocratie ? »
Ce jeudi 28 novembre, l’Assemblée Nationale a été le théâtre de vifs échanges lors de la défense par La France insoumise (LFI) d’une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites portée par le gouvernement d’Élisabeth Borne. Un débat marqué par des tensions croissantes entre députés Insoumis et membres du camp Présidentiel, culminant avec les déclarations du député Ugo Bernalicis.
Le contexte d’un débat houleux
Dans le cadre de la niche parlementaire, LFI a fait de l’abrogation de la réforme des retraites une priorité. Ce texte, porté par le député Ugo Bernalicis en tant que rapporteur, visait à revenir sur des réformes controversées ayant suscité une opposition massive dans le pays. Cependant, les débats n’ont pas pu atteindre leur objectif, notamment en raison de la stratégie déployée par le camp Présidentiel.
Face à des centaines d’amendements déposés, l’objectif du camp Présidentiel semblait clair : Prolonger les débats au maximum pour empêcher le vote du texte dans les délais impartis. Une manœuvre parlementaire classique, mais qui a suscité de vives réactions dans les rangs de LFI.
Ugo Bernalicis : Des paroles interprétées comme une menace
Lors de son intervention, Ugo Bernalicis a averti ses collègues en ces termes :
« Faites attention, vos votes seront publics sur le site de l’Assemblée, il y aura vos noms. »
Cette déclaration a immédiatement provoqué une levée de boucliers parmi les députés du camp Présidentiel, certains y voyant une forme de menace à leur encontre. Naïma Moutchou, Présidente de la séance, est intervenue pour demander l’arrêt de ce qu’elle a qualifié de « pressions« .
Sylvain Barrios, député Les Républicains, a également condamné ces propos, les qualifiant d’inadmissibles. Pour lui, le débat parlementaire ne peut se dérouler sous le joug de menaces implicites ou explicites.
La réaction du groupe LFI
Mathilde Panot, Présidente du groupe LFI, a pris la parole pour défendre son collègue et condamner les pratiques du camp Présidentiel. Elle a dénoncé une atteinte à la « souveraineté populaire », soulignant que ces manœuvres privent les citoyens d’un débat démocratique transparent.
Elle a également rappelé que la transparence des votes des députés est une règle démocratique fondamentale et qu’elle ne devrait pas être perçue comme une menace, mais comme une exigence de responsabilité envers les électeurs.
Un échec pour LFI, mais un débat qui reste ouvert
Malgré l’énergie déployée par LFI et les débats intenses qui ont agité l’Hémicycle, le groupe Insoumis n’a pas réussi à faire voter son texte. Cette journée parlementaire restera cependant marquée par les tensions croissantes et les désaccords sur les méthodes employées pour faire avancer ou bloquer les discussions.
La question de la réforme des retraites, bien qu’elle n’ait pas été abrogée ce jour-là, continue de cristalliser les clivages politiques et de mobiliser l’opinion publique.
Enjeux futurs pour LFI et le gouvernement
Cet épisode souligne les limites des niches parlementaires pour les groupes d’opposition face à une majorité déterminée à verrouiller le débat. Pour LFI, l’enjeu sera de continuer à mobiliser l’opinion publique et à chercher des alliances au sein de l’Hémicycle pour contourner ces blocages institutionnels.
Pour le camp Présidentiel, ces stratégies risquent de renforcer l’image d’un gouvernement sourd aux revendications sociales, un point qui pourrait peser lourd lors des prochaines échéances électorales.