👉 Nicolas Sarkozy a-t-il réellement tourné la page de la politique française ou reste-t-il une figure influente en coulisses ?
Né le 28 janvier 1955 à Paris, Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa, plus connu sous le nom de Nicolas Sarkozy, a marqué la vie politique française par son ascension fulgurante, ses réformes audacieuses et ses affaires judiciaires retentissantes. Avocat, maire, ministre puis président de la République, son parcours mêle ambition, pouvoir, passions et polémiques.

Des origines mêlées et une enfance marquée par le divorce parental
Nicolas Sarkozy grandit dans le 17e arrondissement de Paris. Son père, Pál Sarkozy de Nagy-Bocsa, est un immigré hongrois venu en France après la Seconde Guerre mondiale. Sa mère, Andrée Mallah, est issue d’une famille française d’origine juive séfarade par son père.
Le jeune Nicolas vit une enfance modeste après le départ de son père. Il suit ses études au lycée Chaptal, puis au cours Saint-Louis de Monceau, avant d’obtenir son baccalauréat B en 1973. Il poursuit à l’université Paris X Nanterre où il décroche une maîtrise de droit privé et un DEA de sciences politiques. En 1980, il obtient le CAPA lui permettant d’exercer comme avocat.
Les débuts d’un avocat ambitieux
Dès 1981, Nicolas Sarkozy prête serment et intègre le barreau de Paris. En 1987, il fonde son propre cabinet, Leibovici-Claude-Sarkozy, spécialisé dans le droit des affaires. Cette activité lui permet de se constituer un solide réseau parmi les milieux économiques et politiques.
Mais l’ambition du jeune avocat dépasse déjà les prétoires. À 22 ans, il est élu conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, marquant le début d’une longue carrière politique.
De Neuilly à l’Assemblée Nationale : La montée en puissance
En 1983, Nicolas Sarkozy devient maire de Neuilly-sur-Seine, l’une des communes les plus riches de France. Il n’a alors que 28 ans. Son style énergique, direct et médiatique attire rapidement l’attention.
Élu député des Hauts-de-Seine en 1988, il s’impose comme l’un des jeunes espoirs du Rassemblement pour la République (RPR). Sa proximité avec Édouard Balladur l’amène au gouvernement en 1993 comme ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.
C’est à ce poste qu’il se distingue, notamment lors de la prise d’otages de Neuilly en mai 1993, où il négocie personnellement avec le preneur d’otages. L’épisode le propulse sur le devant de la scène médiatique.

Le soutien à Balladur : La rupture avec Jacques Chirac
Lors de la présidentielle de 1995, Nicolas Sarkozy choisit de soutenir Édouard Balladur contre Jacques Chirac, son mentor. Une erreur stratégique qui le marginalise plusieurs années.
Mis à l’écart, il patiente jusqu’au retour de la droite au pouvoir en 2002, où Jacques Chirac lui confie le poste de ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Raffarin.
Ministre de l’Intérieur : Le tournant sécuritaire
À partir de 2002, Nicolas Sarkozy s’impose comme le ministre le plus populaire du gouvernement. Sa politique est axée sur la sécurité, la lutte contre la délinquance et le terrorisme, avec la loi sur la sécurité intérieure de 2003.
Son franc-parler et son style direct séduisent une partie de l’opinion, tandis que ses détracteurs dénoncent une communication trop personnelle et clivante.
En 2004, il devient ministre de l’Économie et des Finances, puis, la même année, président de l’UMP, qu’il transforme en machine électorale.
L’élection présidentielle de 2007 : La conquête du pouvoir
Porté par la droite unie, Nicolas Sarkozy remporte la présidentielle de 2007 face à Ségolène Royal avec 53,1 % des voix.
Son discours volontariste et son slogan « Travailler plus pour gagner plus » séduisent une France fatiguée par l’immobilisme.
Le 16 mai 2007, il devient le sixième président de la Ve République. Sa présidence s’annonce comme celle du changement, de l’énergie et de la rupture.

Un quinquennat sous tension : Réformes et crises mondiales
Le début du quinquennat est marqué par la loi TEPA (Travail, Emploi, Pouvoir d’Achat), la création du RSA, et la mise en place du statut d’auto-entrepreneur.
Mais dès 2008, la crise financière mondiale frappe la France. Nicolas Sarkozy tente d’y répondre par des plans de relance et des réformes structurelles. Il fait aussi voter la réforme des retraites de 2010, impopulaire mais symbolique de sa politique de rigueur.
En politique étrangère, il s’implique dans la crise géorgienne de 2008, la guerre en Libye et la crise de la zone euro, affichant un volontarisme rarement vu depuis De Gaulle.
De la gloire à la défaite
Peu à peu, la popularité du président s’effrite. Ses prises de position jugées trop directes, sa vie privée très médiatisée et la fatigue du pouvoir entraînent un recul de son image.
Le 6 mai 2012, il est battu par François Hollande, recueillant 48,4 % des suffrages. C’est la fin d’un quinquennat dense, marqué par les réformes, les crises et les polémiques.
Après l’Élysée : Entre affaires et influence
Devenu membre de droit du Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy s’essaie au retour politique en 2014 en reprenant la présidence de l’UMP, rebaptisée Les Républicains. Il échoue à la primaire de la droite en 2016 face à François Fillon, puis se retire de la vie politique active.
Mais son nom reste omniprésent dans l’actualité judiciaire : affaire Bygmalion, affaire Bismuth, et surtout affaire du financement libyen de 2007, pour laquelle il a été condamné en appel à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, en 2025.
Premier ancien président condamné à de la prison ferme, Nicolas Sarkozy reste une figure complexe : respectée par certains, détestée par d’autres, mais toujours influente dans la vie politique française.

Vie privée et famille : Un homme sous les projecteurs
Nicolas Sarkozy a été marié trois fois. Avec Marie-Dominique Culioli, il a deux fils : Pierre et Jean. Avec Cécilia Ciganer-Albéniz, il a un autre fils, Louis. Enfin, depuis 2008, il partage sa vie avec Carla Bruni, chanteuse et ex-mannequin, avec laquelle il a une fille, Giulia, née en 2011.
Sa vie sentimentale a souvent nourri les colonnes de la presse people, mais aussi renforcé son image d’homme moderne, à la fois puissant et sensible.
L’héritage d’un président clivant
Nicolas Sarkozy aura profondément marqué la Ve République. Réformateur pour les uns, populiste pour les autres, il reste l’un des dirigeants les plus marquants du début du XXIe siècle en France.
Son influence, directe ou indirecte, continue d’agiter les cercles politiques, tandis que son parcours fascine par sa complexité : celle d’un homme pressé, ambitieux, passionné, et indomptable.
Héritage d’un président entre lumière et zones d’ombre
La vie de Nicolas Sarkozy illustre à elle seule la complexité du pouvoir en France : un mélange de réussite éclatante, de réformes historiques, mais aussi de dérives et de procès médiatiques.
Une trajectoire complète, documentée et vérifiable, à découvrir dans le détail sur Wikipédia.