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Décès d’un proche : Qu’en est-il du compte bancaire du défunt ?

FINANCE

Lorsqu’un proche décède, la tristesse et le deuil s’accompagnent souvent de nombreuses démarches administratives. L’une des plus importantes concerne les comptes bancaires du défunt. Que se passe-t-il après un décès ? Quelles sont les démarches à entreprendre pour les héritiers ? Cet article vous guide dans les étapes essentielles à suivre pour gérer les comptes bancaires d’un proche décédé.

L’importance de prévenir la banque rapidement

Dans les jours qui suivent un décès, il est primordial de contacter la ou les banques où le défunt possédait un ou plusieurs comptes. Les héritiers doivent transmettre à la banque une copie de l’acte de décès. Cela permet de bloquer les comptes et d’éviter que des opérations automatiques, comme des prélèvements ou des virements récurrents, ne continuent à se réaliser, ce qui pourrait engendrer des complications financières.

Pourquoi cette démarche est-elle cruciale ? 

Tout simplement parce que la banque ne prendra aucune mesure tant qu’elle n’aura pas officiellement connaissance du décès. Pour éviter toute gestion chaotique des finances et sécuriser le patrimoine du défunt, cette formalité doit donc être effectuée au plus vite.

Le blocage des comptes individuels

Lorsqu’il s’agit d’un compte individuel, c’est-à-dire un compte détenu uniquement par le défunt, la banque est tenue de le bloquer dès qu’elle est informée du décès. Cette mesure s’applique à tous les types de comptes : Compte courant, livret d’épargne, plan d’épargne logement (PEL), livret A, comptes titres, etc.

Ce blocage a-t-il un impact immédiat ? 

Oui, il a pour effet d’interrompre toute transaction, qu’il s’agisse de dépôts ou de retraits. Toutefois, cela ne signifie pas que le compte est clôturé. La clôture ne pourra avoir lieu qu’au moment du règlement de la succession, une fois que les droits des héritiers auront été établis et que les dettes éventuelles du défunt auront été payées.

Pendant cette période, certaines opérations peuvent encore être réalisées. Par exemple, les virements déjà programmés par le défunt avant son décès pourront être exécutés. De plus, si le compte est rémunéré, les intérêts continueront de s’accumuler jusqu’à la clôture finale.

Frais funéraires et prélèvements autorisés

Une exception existe toutefois : Pour faire face aux dépenses immédiates liées au décès, les héritiers ont le droit de prélever jusqu’à 5 000 euros sur les comptes du défunt, sous réserve que cette somme soit disponible. Ce montant est destiné à couvrir les frais funéraires, les soins apportés au défunt avant son décès ou encore les impôts impayés. Cette mesure permet d’éviter que les proches se retrouvent dans une situation financière difficile pour honorer les obligations immédiates liées au décès.

Le cas des comptes joints et indivis

La situation devient plus complexe lorsque le défunt partageait des comptes avec d’autres personnes, notamment dans le cas des couples qui détiennent souvent un compte joint ou un compte indivis.

Compte joint : Une gestion simplifiée

Un compte joint est un compte partagé entre deux personnes (généralement les conjoints), qui peuvent librement y effectuer des opérations. Ce type de compte porte souvent la mention « Monsieur ou Madame X« , et les deux titulaires sont donc co-responsables des fonds qui s’y trouvent.

Au décès de l’un des cotitulaires, le compte joint reste en principe accessible à l’autre personne, sauf si les héritiers s’y opposent. Cependant, il est important de noter que les sommes détenues sur ce compte sont présumées appartenir à parts égales aux deux cotitulaires. La part du défunt sera donc intégrée à la succession et partagée selon les dispositions du testament ou le régime matrimonial en vigueur.

Compte indivis : Une gestion rigide

Le compte indivis est plus complexe à gérer. Contrairement au compte joint, où chaque cotitulaire peut agir librement, les opérations sur un compte indivis nécessitent l’accord de tous les cotitulaires. Ce type de compte porte généralement la mention « Monsieur et Madame X« . Au décès de l’un des cotitulaires, il est automatiquement bloqué et aucune transaction n’est possible, que ce soit des retraits, des dépôts ou des virements.

Le compte indivis étant conçu pour des projets communs (investissements, placements), il est préférable de ne pas l’utiliser pour les dépenses courantes. En cas de décès, il est donc conseillé que le conjoint survivant ait un autre compte personnel à disposition pour continuer à gérer ses finances quotidiennes sans interruption.

Le rôle de la banque dans la succession

Le règlement des comptes bancaires est une étape essentielle du processus de succession. La banque du défunt est chargée de dresser l’inventaire des avoirs détenus au jour du décès. Cet inventaire inclut non seulement les soldes des comptes courants et des livrets d’épargne, mais également les placements financiers, tels que les comptes titres ou les assurances-vie.

Une fois l’inventaire réalisé, la banque attendra que les héritiers aient obtenu l’acte de dévolution successorale, qui prouve leur qualité d’héritiers, pour procéder à la répartition des fonds. Selon les montants en jeu et la complexité de la succession, cette démarche peut prendre plusieurs mois.

Anticiper pour faciliter la gestion des comptes

La gestion des comptes bancaires d’un défunt peut s’avérer complexe et nécessite une bonne organisation. En informant rapidement la banque du décès, les héritiers permettent de sécuriser le patrimoine et d’éviter des complications administratives. En outre, pour faciliter ces démarches, il peut être utile d’anticiper en informant ses proches de l’existence de tous ses comptes bancaires. Enfin, pour des cas plus complexes (comme les comptes indivis), il est conseillé de consulter un notaire qui saura guider les héritiers dans le processus de succession.

En résumé, la gestion des comptes bancaires après un décès est une étape sensible mais indispensable pour assurer une succession ordonnée et sécuriser les avoirs du défunt. Qu’il s’agisse de comptes individuels, joints ou indivis, chaque situation a ses particularités et nécessite des démarches précises que les héritiers doivent accomplir dans les meilleurs délais.

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