Isabelle, restauratrice depuis 15 ans, découvre un jour que certains clients quittent son restaurant sans payer. Mais qu’est-ce qu’un « resto basket » et pourquoi ces clients fuient-ils ? Cette question la pousse à se renseigner davantage sur ce phénomène en pleine expansion.
Le phénomène du « resto basket » est aujourd’hui au cœur des préoccupations de nombreux restaurateurs en France. Mais qu’est-ce qui se cache vraiment derrière ce terme ? Que vivent réellement les gérants qui, jour après jour, travaillent dur pour satisfaire leurs clients, pour finalement se retrouver face à une addition non payée ? Plongeons dans l’histoire poignante de Béatrice Laurent, gérante d’un restaurant à Cambrai, dans le Nord, qui a été victime de cette pratique et a décidé de ne pas se laisser faire.
Le « resto basket » : Qu’est-ce que c’est ?
L’expression « resto basket » vient de l’argot et désigne le fait de partir d’un restaurant sans payer sa note. Un peu comme si l’on emportait le panier (ou « basket« ) du restaurant sans y laisser un centime, cette expression traduit bien le caractère opportuniste et furtif de cette arnaque. Elle consiste à quitter la table en prétextant une pause, une fausse excuse ou un simple moment d’inattention du personnel pour s’éclipser, la note restant impayée.
Pour les restaurateurs, cette pratique est un véritable fléau. Non seulement elle engendre des pertes financières, mais elle crée également un climat de méfiance qui peut nuire à l’ambiance conviviale que nombre d’entre eux s’efforcent de cultiver.
L’histoire de Béatrice Laurent : Un « resto basket » à 150 euros
Dimanche soir, dans le petit établissement chaleureux de Béatrice Laurent, situé à Cambrai, quatre jeunes gens s’installent pour profiter d’un dîner. La soirée est animée, l’ambiance détendue, et Béatrice, comme à son habitude, s’efforce de rendre ce moment agréable pour ses clients. Les quatre amis commandent apéritifs, entrecôtes et vin, sans ménager leurs choix.
Mais au moment où l’addition approche, ils demandent la permission de sortir fumer une cigarette. Béatrice les laisse faire, ne se doutant de rien. Pourtant, ces clients ne reviendront jamais à table. La gérante découvre avec consternation que leur note, s’élevant à 150 euros, est restée impayée.
Les preuves en images : La caméra de surveillance au secours
Dans le cas de Béatrice Laurent, un détail va cependant jouer en sa faveur : Les quatre clients avaient pris place juste en face de la caméra de surveillance de son restaurant. La vidéo enregistre leurs visages, leurs gestes, et même leur départ précipité. Indignée et en colère, Béatrice décide de ne pas en rester là. Elle poste une capture d’écran floutée sur Facebook, espérant que cela incitera les coupables à revenir.
Elle explique : « Je me suis dit, il y a peut-être quelqu’un qui va se reconnaître. Alors j’attends et je leur laisse jusqu’à jeudi. Si je vois qu’ils ne se manifestent pas, je vais aller porter plainte et je donne les photos au commissariat. S’ils reviennent payer, je ne donne pas de suite. » Béatrice, en gérante avisée, souhaite d’abord régler ce différend de manière informelle, mais elle est prête à faire appel aux autorités si nécessaire.
Le « resto basket » : Un phénomène de plus en plus courant
Si cette histoire de « resto basket » semble singulière, elle s’inscrit dans un contexte plus large de multiplication de ces incidents. Le « resto basket » peut paraître anodin, voire « facile » aux yeux de ceux qui s’y adonnent, mais il constitue une infraction punissable. Les restaurateurs comme Béatrice font face à des pertes directes et à une méfiance grandissante envers leurs clients. Cela nuit parfois aux relations chaleureuses qu’ils souhaitent entretenir dans leur établissement.
Un précédent réussi : L’espoir d’un retour à l’amiable
Ce n’est pas la première fois que Béatrice utilise cette méthode pour récupérer un paiement dû. Il y a environ six mois, elle avait publié un avertissement similaire à l’encontre d’un couple qui, également, était parti sans payer. À sa grande satisfaction, les fautifs étaient revenus le soir-même pour régler leur note. Cette expérience donne à Béatrice l’espoir que les quatre jeunes finiront par revenir pour payer.
Elle conclut, avec un brin de malice et de détermination : « Je leur laisse une chance. Mais je ne compte pas leur faire de cadeau s’ils ne se manifestent pas. Je suis prête à tout pour défendre mon établissement. »
La prévention contre le « resto basket » : Que peuvent faire les restaurateurs ?
Face à la montée de ce phénomène, plusieurs restaurateurs adoptent des solutions variées pour minimiser les risques. Certains choisissent de mettre en place des caméras de surveillance à des endroits stratégiques, tandis que d’autres demandent un acompte dans les cas de grandes tablées. En utilisant les réseaux sociaux, Béatrice a su mettre en place une forme de pression sociale qui pourrait dissuader les récidivistes, mais le combat est loin d’être gagné.
En définitive, si le « resto basket » peut sembler pour certains une manière de « s’amuser« , il constitue une perte importante pour les restaurateurs, et une violation de la loi. L’histoire de Béatrice Laurent est celle d’une gérante qui, déterminée, utilise les moyens modernes à sa disposition pour défendre son travail. Le « resto basket » est bien plus qu’un simple délit : Il reflète les difficultés rencontrées par les professionnels de la restauration dans un contexte économique parfois difficile.