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Forcées à se prostituer, violées : La détresse des femmes dans les camps de migrants de Calais

CHOC

Dans les campements de fortune qui bordent le littoral nord de la France, à Calais, des femmes seules, souvent jeunes, se retrouvent prisonnières d’une violence silencieuse. Fuyant des guerres, des mariages forcés ou la misère, elles espèrent trouver un refuge en Europe ou atteindre la côte anglaise. Mais pour beaucoup d’entre elles, le chemin de l’exil se transforme en un cauchemar.

Des vies marquées par la violence

Khouloud, 26 ans, originaire de Syrie et du Koweït, a posé ses maigres bagages à Calais après des mois de périple. Avec son fils Adam, âgé de deux ans, elle se repose dans un centre d’accueil géré par le Secours Catholique. « Ici, c’est le seul endroit où je peux souffler. » Elle raconte, d’une voix basse, l’abandon du père de son enfant et les jours passés à fuir les regards menaçants dans les camps. Chaque soir, les tentes deviennent des lieux de terreur pour des femmes isolées.

Les passeurs, omniprésents dans les campements, profitent de leur détresse. « Ils se prétendent protecteurs, mais ils abusent de nous », raconte Halima, une jeune Somalienne qui semble plus fragile encore que son âge présumé de 20 ans. Violées, menacées, forcées à se prostituer, certaines femmes sont piégées dans un cycle d’humiliation qui leur permet à peine de survivre.

La prostitution forcée pour payer le passage

À Calais, les réseaux de traite opèrent dans l’ombre, ciblant particulièrement les femmes seules. Certaines, contraintes par la pression ou la peur, se retrouvent forcées de se prostituer pour financer leur traversée vers l’Angleterre. « C’est le prix à payer, disent-ils, mais pour nous, c’est un enfer », explique Mariam, une bénévole qui parcourt les camps pour aider ces exilées vulnérables.

Les témoignages se succèdent et se ressemblent : Des femmes violées, parfois par plusieurs hommes, terrorisées à l’idée de parler. Elles savent que toute rébellion ou résistance peut se solder par des violences encore plus extrêmes. Pour ces migrantes, la mer reste un espoir, mais aussi un nouveau danger.

Une traversée à tout prix

Si elles parviennent à s’embarquer, les femmes et les enfants sont souvent entassés dans les cales des bateaux de fortune. Christine, bénévole au Secours Catholique, se souvient de l’histoire d’une mère qui a vu sa fille mourir écrasée par les autres passagers durant une tentative de traversée. « Elle lui tenait la main, incapable de l’aider. »

Les humanitaires présents sur place dénoncent la militarisation croissante de la région et le manque de solutions durables. Les centres d’accueil, comme celui du Secours Catholique, sont des bulles de répit temporaires, mais insuffisantes. Chaque semaine, des centaines de femmes prennent tous les risques pour tenter d’atteindre un ailleurs qu’elles imaginent plus sûr.

Le rôle crucial des associations

Les associations jouent un rôle vital pour ces femmes vulnérables. Les maraudes permettent de repérer celles qui se cachent dans les campements. En leur offrant un toit, une écoute, et parfois une échappatoire, elles leur redonnent un peu d’humanité.

Mariam, en première ligne, raconte souvent avec émotion les histoires qu’elle entend : « Ces femmes sont des survivantes. Elles ont fui l’enfer pour en retrouver un autre ici. Mais elles continuent d’espérer. »

Pourtant, la situation semble s’aggraver. Les appels à l’aide des ONG se multiplient, mais le silence des institutions demeure assourdissant.

Une humanité à ne pas oublier

La détresse des femmes migrantes dans les camps de Calais est un cri que beaucoup refusent d’entendre. Survivant aux violences, aux abus, et à la peur quotidienne, elles continuent d’espérer un avenir meilleur pour elles et leurs enfants. Mais combien de temps encore devront-elles attendre avant que le monde ne leur tende enfin la main ?

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