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Radars : Entre records d’amendes et limites de la prévention – Le bilan alarmant de l’année 2023 sur nos routes !

FINANCE

Dans le tumulte incessant de nos vies modernes, une statistique semble émerger avec une clarté déconcertante : Les infractions routières ont atteint des sommets en 2023. Ce constat, issu des derniers rapports de la Cour des comptes, révèle une augmentation de 7% par rapport à l’année précédente. Mais derrière ces chiffres se cachent des implications bien plus profondes, entre rentrées financières records pour l’État et questionnements persistants quant à l’efficacité de notre politique de sécurité routière.

En effet, l’une des principales raisons de cette flambée d’amendes réside dans la prolifération des radars automatiques sur nos routes. Avec pas moins de 4 661 appareils déployés, contre 4 530 en 2022, ces sentinelles mécaniques ont généré à elles seules la somme impressionnante de 747 millions d’euros, soit une augmentation substantielle par rapport aux 707 millions d’euros de l’année précédente.

Pourtant, cette manne financière semble témoigner d’une réalité plus complexe. Me Rémy Josseaume, éminent spécialiste en droit de l’automobile, soulève des questions cruciales sur l’efficacité réelle de ces mesures répressives. Selon lui, malgré l’augmentation constante des recettes, la sécurité routière stagne, voire régresse. Une situation alarmante qui soulève la nécessité d’explorer de nouvelles approches pour réduire le nombre de décès sur nos routes, telles que des politiques plus strictes contre la conduite sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool, ou encore des efforts pour lutter contre la conduite sans permis.

Pire encore, la transparence semble faire défaut dans la gestion de ces fonds. La Cour des comptes relève que les amendes issues de diverses infractions, même éloignées de la sécurité routière, alimentent le même compte destiné à cette fin. Cette confusion entraîne une certaine opacité dans l’utilisation des fonds, certains étant même détournés pour le désendettement de l’État plutôt que pour des actions directement liées à la sécurité routière.

De plus, une autre révélation inquiétante émerge des rapports : Seulement 62% des crédits alloués sont réellement utilisés pour des initiatives de sécurité routière. Le reste sert à combler les brèches financières de l’État. Une réalité qui soulève des interrogations sur la gestion des ressources et le véritable engagement envers la sécurité sur nos routes.

Ainsi, derrière les chiffres vertigineux des amendes record se cachent des questionnements essentiels sur l’efficacité de notre politique de sécurité routière et sur la destination réelle des fonds perçus. Une prise de conscience nécessaire pour envisager des solutions plus efficaces et transparentes, afin de réduire véritablement le nombre de tragédies sur nos routes.

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