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Michel-Édouard Leclerc : Pourquoi l’immigration n’est pas nécessaire dans le secteur de la grande distribution

SOCIETE

Clémentine, jeune entrepreneuse dynamique et passionnée par les évolutions du marché de l’emploi, suit de près les récents débats sur l’immigration en France. Assise à son bureau, elle navigue sur internet quand une déclaration attire son attention : Michel-Édouard Leclerc, figure emblématique de la grande distribution, affirme qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à l’immigration pour combler les besoins en main-d’œuvre dans son secteur. Intriguée, Clémentine se demande pourquoi un tel avis détonne dans un discours souvent dominé par l’idée que la main-d’œuvre étrangère est indispensable à la croissance économique de certains secteurs français.

Un vivier de talents ignoré

Michel-Édouard Leclerc, président du groupe éponyme, a déclaré lors de son passage sur le plateau de LCI que la France dispose d’un véritable « vivier de talents » inexploité. Selon lui, la grande distribution, qui emploie des milliers de personnes dans tout le pays, n’a pas besoin de recourir à l’immigration pour répondre à ses besoins en recrutement. Il met en avant la possibilité d’embaucher des personnes éloignées de l’emploi, des jeunes sans qualification, ou encore des travailleurs en réinsertion. Pour Clémentine, ces propos résonnent différemment : La France a-t-elle réellement la capacité de combler ces postes vacants sans l’aide de la main-d’œuvre étrangère ?

Le président des centres Leclerc insiste sur le fait qu’il serait absurde de faire appel à l’immigration alors que tant de talents locaux ne sont pas encore mobilisés. La formation, selon lui, est l’une des clés pour redynamiser l’emploi national. Avec les bonnes initiatives, il est possible d’intégrer des jeunes sans diplôme ou des personnes en difficulté professionnelle dans le tissu économique. Ainsi, Clémentine commence à se poser de nouvelles questions : Pourquoi n’a-t-on pas davantage mis en lumière ces talents ? Est-ce simplement une question de volonté politique et d’investissement ?

Une position divergente face à d’autres grands patrons

Michel-Édouard Leclerc n’est pas seul à exprimer son opinion sur l’immigration et le travail. Pourtant, ses propos contrastent fortement avec ceux d’autres figures de l’industrie, comme Carlos Tavares, PDG de Stellantis, qui a récemment déclaré que la France avait besoin de migrants pour maintenir son niveau de richesse et soutenir son mode de vie. Cette divergence d’opinion intrigue Clémentine. Pourquoi les dirigeants de deux grands groupes français ont-ils des avis si opposés sur le sujet ?

Pour Michel-Édouard Leclerc, la solution réside davantage dans l’optimisation des ressources humaines déjà présentes sur le territoire, plutôt que dans l’importation de main-d’œuvre étrangère. Son discours s’inscrit dans une volonté de valoriser les ressources locales, et de régulariser les travailleurs étrangers déjà présents en France plutôt que d’en faire venir de nouveaux. En effet, il propose de s’occuper prioritairement des étrangers installés sur le territoire, tout en critiquant ceux qui ont créé ces flux migratoires pour les exploiter, notamment dans les secteurs du bâtiment ou de la restauration.

Le poids de l’immigration dans certains secteurs

Les propos de Michel-Édouard Leclerc ne font pourtant pas l’unanimité. Certains secteurs de l’économie française sont particulièrement dépendants de la main-d’œuvre immigrée. Clémentine se souvient avoir lu que, selon les chiffres du ministère du Travail, la France comptait en 2017 environ 2,7 millions de travailleurs immigrés. Ces derniers sont surtout surreprésentés dans des domaines comme le bâtiment, les travaux publics, l’hôtellerie-restauration ou les services à la personne, des secteurs qui peinent à recruter localement.

Si ces chiffres montrent une forte présence d’immigrés dans certains métiers, ils remettent aussi en perspective l’idée que tous les secteurs de l’économie française en ont besoin. Dans le cas de la grande distribution, Michel-Édouard Leclerc insiste sur le fait que les métiers offerts sont accessibles à une grande variété de profils locaux, avec peu de barrières à l’entrée et des opportunités de formation sur le terrain.

Un enjeu de régularisation des travailleurs étrangers

Clémentine est frappée par une autre dimension du discours de Michel-Édouard Leclerc : L’appel à la régularisation des travailleurs étrangers déjà présents sur le territoire. Le patron des centres Leclerc rappelle que certaines entreprises ont largement participé à la création de ces flux migratoires. Pour lui, il est désormais essentiel de régulariser ces personnes qui sont déjà en France, en particulier celles qui se sont intégrées, ont formé une famille et contribuent à l’économie du pays.

Leclerc met en lumière un aspect souvent ignoré : Ces travailleurs étrangers, qu’on a parfois fait venir en urgence pour combler des manques dans certains secteurs, se retrouvent aujourd’hui dans une situation précaire. Clémentine se demande si ces travailleurs, une fois régularisés, pourraient également occuper les postes vacants dans la grande distribution, comme l’espère Leclerc.

Vers un marché du travail plus inclusif ?

Les idées de Michel-Édouard Leclerc ouvrent la voie à un débat sur l’intégration des populations locales dans le marché du travail. En se concentrant sur les personnes éloignées de l’emploi, les jeunes sans diplôme ou les travailleurs en difficulté, la France pourrait en effet répondre à ses besoins sans avoir recours à l’immigration. Mais est-ce une vision réaliste à long terme ? Pour Clémentine, cette approche requiert une véritable volonté politique, des investissements massifs dans la formation et une restructuration du marché du travail pour permettre à ces talents locaux de s’épanouir.

Le secteur de la grande distribution, avec ses milliers de postes vacants, pourrait bien être un laboratoire pour tester cette stratégie. Mais pour y parvenir, il faudra surmonter de nombreux obstacles, notamment l’attractivité de ces métiers souvent jugés peu valorisants.

Mobiliser les talents locaux ou recourir à l’immigration ?

Alors que Clémentine ferme son ordinateur après avoir parcouru divers articles et réflexions sur le sujet, une chose est claire : La question de l’immigration dans le monde du travail français est loin d’être tranchée. Les opinions divergent entre ceux qui voient en l’immigration une nécessité pour soutenir la croissance économique, et ceux, comme Michel-Édouard Leclerc, qui estiment que la France a déjà toutes les ressources nécessaires pour y parvenir. Le débat reste ouvert, et il est certain que dans les années à venir, les solutions proposées par les uns et les autres seront mises à l’épreuve de la réalité du marché de l’emploi.

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