Peut-on être licencié à cause d’un like sur les réseaux sociaux ? Découvrez comment vos interactions en ligne peuvent impacter votre emploi et quelles précautions prendre.

Attention aux likes sur les réseaux sociaux : Votre patron peut-il vous virer ?

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Une démission qui fait parler

Ce mardi 28 janvier 2025, Philippe Carli, à la tête du groupe de presse Ebra depuis 2017, a été contraint de quitter ses fonctions sous pression. La raison ? Ses activités sur LinkedIn. L’ex-patron avait « aimé » des dizaines de comptes et de personnalités d’extrême droite, provoquant une levée de boucliers parmi les salariés du groupe. Face à la controverse grandissante, il a choisi de démissionner, une décision saluée par l’actionnaire unique d’Ebra, le Crédit Mutuel-Alliance fédérale.

Cet épisode soulève une question cruciale : Peut-on être licencié à cause de nos activités sur les réseaux sociaux ?

Liberté d’expression et droit du travail : Un équilibre fragile

En France, la loi ne prévoit pas explicitement qu’un employé puisse être licencié en raison de son activité sur les réseaux sociaux. Pourtant, dans les faits, les entreprises imposent souvent des règles internes via des chartes de bonne conduite. Comme l’explique Emilie Méridjen, avocate en droit du travail, ces chartes ne sont pas des interdictions, mais plutôt des recommandations visant à préserver l’image de l’entreprise.

D’un point de vue légal, la liberté d’expression est un droit fondamental protégé par la Constitution et le Code du travail. Cependant, cette liberté peut être encadrée si elle entre en conflit avec l’image de l’entreprise.

Quand la liberté d’expression est-elle restreinte ?

Il existe des exceptions où l’employeur peut sanctionner un employé en raison de son activité en ligne.

  • La clause de neutralité : Certaines entreprises imposent à leurs employés une obligation de neutralité dans leurs prises de parole publiques.
  • Le trouble objectif caractérisé : Un employeur peut agir si un employé nuit à la réputation de l’entreprise par ses publications ou interactions en ligne.
  • L’atteinte à l’image de l’entreprise : L’employé représente son entreprise, surtout sur un réseau professionnel comme LinkedIn.

Le rôle du réseau social utilisé

La gravité des faits varie en fonction du réseau social concerné. LinkedIn, réseau professionnel où les identités sont publiques, expose davantage l’employé que Facebook, où l’anonymat et la restriction des publications sont possibles. Plusieurs arrêts de Cour d’appel ont confirmé que des licenciements pouvaient être justifiés lorsque l’image de l’entreprise était atteinte.

Comment se protéger ?

Afin d’éviter toute mauvaise surprise, voici quelques conseils pour naviguer prudemment sur les réseaux sociaux tout en préservant votre emploi :

  1. Paramétrer ses comptes : Utilisez les paramètres de confidentialité pour restreindre la visibilité de vos publications.
  2. Réfléchir avant d’interagir : Un simple like ou commentaire peut être interprété comme un soutien à des idées polémiques.
  3. Éviter les sujets sensibles : Religions, politiques, propos discriminatoires… Préférez rester neutre sur ces thématiques.
  4. Lire la charte de votre entreprise : Certaines sociétés ont des règles claires sur l’usage des réseaux sociaux.
  5. Ne pas critiquer son employeur publiquement : Cela peut être considéré comme une faute grave.

Un usage prudent des réseaux sociaux

Aimer, partager ou commenter une publication peut avoir des conséquences réelles sur le plan professionnel. Même si la loi protège en théorie la liberté d’expression, la réalité du monde du travail impose une vigilance accrue. Avant de cliquer sur « J’aime », il est donc préférable de réfléchir aux potentielles conséquences sur sa carrière.

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