Perte de 27 000 € sur un Livret A : Ce que les épargnants doivent savoir
Un épargnant découvre soudainement que son Livret A, ouvert depuis des décennies, a été clôturé pour inactivité et ses économies transférées sans qu’il ne soit prévenu : Une erreur qui menace des millions de détenteurs de ce placement.
Il croyait son argent à l’abri. Depuis toujours, on lui avait répété que le Livret A était le placement le plus sûr, le plus simple, le plus rassurant. Un refuge financier, presque immuable. Pourtant, un matin ordinaire, en consultant ses comptes, il découvre l’impensable : Les 27 000 euros qu’il pensait dormir tranquillement sur son Livret A ont disparu.
Pas de virement suspect. Pas de piratage. Pas d’escroquerie visible. Juste un compte… fermé.
L’homme, quinquagénaire, n’avait jamais touché à ce Livret A ouvert dans son enfance par ses parents. Les années avaient passé, les intérêts s’étaient accumulés, le plafond avait été atteint, puis plus rien. Aucun retrait, aucun dépôt, aucune consultation régulière. Le compte semblait figé dans le temps. Trop figé.
Car ce que des millions d’épargnants ignorent encore, c’est qu’un Livret A peut devenir invisible aux yeux de son propre titulaire. Sans le moindre mouvement pendant plusieurs années, il bascule dans la catégorie des comptes dits « inactifs ». Et la loi est claire : Lorsqu’un compte est considéré comme inactif sur une longue durée, la banque est tenue de le clôturer et de transférer les fonds vers un organisme centralisateur.
Ce transfert n’est pas une saisie. L’argent n’est pas perdu immédiatement. Il est placé en attente, conservé pendant des années, parfois des décennies. Mais encore faut-il savoir qu’il a été déplacé.
Dans cette affaire, l’épargnant affirme ne jamais avoir été informé de la procédure. Aucun courrier clairement identifié. Aucun message explicite. Rien qui aurait pu alerter sur l’urgence de faire une simple opération pour maintenir le compte actif. Une omission lourde de conséquences.
Cette situation n’est pas un cas isolé. Des centaines de milliers de comptes d’épargne suivent chaque année le même chemin silencieux. Livrets A oubliés, comptes ouverts pour un enfant devenu adulte, placements jamais réactualisés après un déménagement ou un changement de situation personnelle. L’argent ne disparaît pas du jour au lendemain, mais il s’éloigne progressivement de son propriétaire.

Le paradoxe est cruel. Plus un Livret A est ancien et bien doté, plus il risque d’être négligé. Une fois le plafond atteint, certains titulaires cessent toute interaction avec leur compte, convaincus qu’il suffit de le laisser vivre sa vie. Or, cette absence totale d’activité est précisément ce qui déclenche la mécanique de l’inactivité bancaire.
Une simple action annuelle aurait suffi. Un retrait symbolique. Un dépôt minime. Même quelques euros. Ce geste, insignifiant en apparence, permet de signaler que le compte est toujours suivi et utilisé. Sans cela, le Livret A devient un compte fantôme.
Lorsque l’épargnant découvre la situation, le choc est immense. L’impression d’avoir été dépossédé, même temporairement, d’une épargne construite sur plusieurs décennies. La colère aussi, face à un système jugé opaque, administratif, déshumanisé.
Aujourd’hui, ce type d’affaire agit comme un électrochoc. Elle rappelle que la sécurité financière ne repose pas uniquement sur la nature d’un placement, mais aussi sur la vigilance de celui qui le détient. Même les produits les plus réputés pour leur stabilité exigent un minimum de suivi.
Ce récit doit servir d’avertissement. Derrière l’image rassurante du Livret A se cache une règle simple mais implacable : L’argent qui dort trop longtemps finit par voyager sans vous prévenir.
Vérifier ses comptes. Les consulter régulièrement. Effectuer un mouvement, même minime. Ces réflexes basiques peuvent éviter des années de démarches, d’angoisse et de procédures pour récupérer ce qui vous appartient déjà.
Car perdre 27 000 euros sans s’en rendre compte n’est pas une erreur exceptionnelle. C’est une réalité qui menace silencieusement des millions d’épargnants.
Le Livret A protège l’épargne, mais seulement si l’épargnant reste acteur de son propre argent.
