Emma, une habitante de Longjumeau, s’interroge : « Après un drame aussi terrible, comment expliquer l’absence d’une marche blanche en hommage à la petite Louise ? »
L’annonce a surpris, bouleversé et parfois même choqué. À Longjumeau, commune de l’Essonne où résidait la jeune Louise, la mairie a pris une décision inhabituelle : Il n’y aura pas de marche blanche en hommage à la fillette assassinée. Pourtant, ces rassemblements silencieux sont devenus des traditions dans des drames similaires, où la communauté exprime son soutien à la famille endeuillée. Alors, pourquoi cette décision ?
Un drame qui secoue l’Essonne
Le vendredi 9 février, en fin d’après-midi, Louise, 11 ans, quitte son collège d’Épinay-sur-Orge. Elle est attendue chez elle, à Longjumeau, mais n’y arrivera jamais. Son absence est rapidement signalée, et les premières recherches s’organisent. Quelques heures plus tard, dans la nuit de vendredi à samedi, son corps sans vie est retrouvé dans un bois des Templiers, un secteur isolé d’Épinay-sur-Orge.
Le choc est immense. La population locale est abasourdie par cette disparition qui s’est transformée en tragédie. Dès le lendemain, les enquêteurs se mobilisent. Deux suspects sont interpellés, mais ils sont relâchés sans poursuites. Puis, ce lundi 10 février, une nouvelle avancée a lieu : Un jeune homme de 23 ans et sa mère de 55 ans sont placés en garde à vue. Lui est soupçonné du meurtre, elle de ne pas avoir dénoncé les faits.
Un besoin de recueillement dans l’intimité
Face à cette onde de choc, beaucoup s’attendaient à l’organisation d’une marche blanche, un geste souvent observé pour rendre hommage aux victimes et montrer une solidarité collective. Mais ce lundi, la mairie de Longjumeau a fait une annonce qui a surpris de nombreux habitants : « Aucune marche blanche ne sera organisée, afin de permettre à la famille de faire son deuil dans la plus stricte intimité. »
Cette déclaration, qui a suscité incompréhension et interrogations, souligne la volonté des proches de Louise de se recueillir loin de l’agitation médiatique. Une décision difficile, mais compréhensible. Car au-delà de l’émotion publique, il y a une famille brisée qui doit affronter un deuil insoutenable.
Une décision respectée mais controversée
Les marches blanches sont devenues une forme d’hommage populaire, où la tristesse et la colère s’expriment au sein de la communauté. Elles permettent souvent d’apaiser une partie du chagrin collectif, en partageant un moment d’unité. Pourtant, elles ne sont pas toujours souhaitées par les familles endeuillées, qui peuvent craindre une récupération médiatique ou politique.
Dans le cas de Louise, la municipalité a donc préféré offrir un cadre plus discret pour le recueillement. Deux salles ont été ouvertes pour permettre aux habitants de rendre hommage à la fillette. La salle Brassens, à Longjumeau, et la salle Guilquinière, à Épinay-sur-Orge, sont accessibles du 11 au 14 février, de 14h à 18h. Un espace de recueillement plus intime, à l’image du souhait de la famille.
Une enquête toujours en cours
Pendant ce temps, l’enquête se poursuit. Les forces de l’ordre cherchent à établir le rôle exact des suspects interpellés et à comprendre le déroulement de ce drame insoutenable. Le jeune homme placé en garde à vue a été arrêté à Rouen, au domicile de sa mère, à plus de 150 kilomètres du lieu du crime. Les enquêteurs s’interrogent sur la façon dont il aurait pu commettre cet acte et sur le degré d’implication de sa mère.
Le parquet d’Évry précise que des « vérifications sont en cours afin de déterminer leur éventuelle implication dans la commission de ces faits ». Rien n’est encore tranché, et l’affaire continue de mobiliser les enquêteurs.
Une ville sous le choc
À Longjumeau et Épinay-sur-Orge, l’émotion reste palpable. Des parents, bouleversés, se demandent comment protéger leurs propres enfants après une telle tragédie. Certains habitants comprennent la décision de la famille, d’autres regrettent de ne pas pouvoir exprimer leur douleur à travers une marche silencieuse.
Quoi qu’il en soit, la mémoire de Louise reste au cœur de toutes les pensées. Le temps du deuil et de la justice devra permettre d’éclaircir les circonstances de cette affaire tragique et d’apporter des réponses à tous ceux qui pleurent aujourd’hui la disparition de cette enfant innocente.