À Lyon, la nouvelle réglementation de stationnement au poids des véhicules soulève des débats passionnés. Votée au conseil municipal du 21 mars, cette tarification progressive, entrée en vigueur le 11 juin, est considérée par certains comme une mesure écologique punitive. Mais jusqu’où ira cette nouvelle règle ? Si une personne en surpoids décide de stationner, sera-t-elle également taxée ? Une question qui illustre bien l’absurdité que certains perçoivent dans cette décision.
Depuis le 11 juin, Lyon a instauré une tarification de stationnement basée sur le poids des véhicules, une décision qui a été vivement critiquée par une partie des automobilistes. « Je trouve honteux que sous prétexte d’une écologie punitive, on vienne augmenter le prix du stationnement des voitures plus grosses« , s’insurge un propriétaire de SUV dans un reportage du JT de TF1. Pour lui, l’abonnement de stationnement passe de 20 à 45 euros par mois, tandis qu’une cycliste et propriétaire d’une petite citadine se réjouit de voir le sien diminuer de cinq euros.
Un impact variable
Pour les visiteurs, la nouvelle tarification est également progressive. Grâce aux plaques d’immatriculation, l’horodateur détermine automatiquement le tarif. Une petite voiture, comme celle de Sarah, coûte un euro de l’heure, tandis que pour les véhicules plus imposants, le tarif monte à trois euros. « C’est moins cher qu’un ticket de bus« , se félicite la jeune femme. La ville espère ainsi inciter les résidents à opter pour des véhicules plus légers, réduisant ainsi l’empreinte écologique et l’emprise au sol.
L’argument écologique
Valentin Lungenstrass, adjoint au maire en charge des mobilités, soutient cette mesure avec ferveur. « Il y a un ensemble d’études qui montre que, que ce soit en termes d’emprise au sol, de pollution de l’air, ou d’impact climatique global, les véhicules les plus lourds ont plus d’impact. » Cette initiative vise à diminuer l’usage de la voiture en ville, et surtout des SUV, qui sont particulièrement visés par cette nouvelle tarification.
Des réactions partagées
Cependant, cette mesure n’est pas sans controverse. Pour Pierre-Emmanuel, livreur à vélo, c’est une bonne nouvelle. « Pour moi, ce n’est pas une mauvaise idée de limiter les voitures en ville, et en plus les SUV en priorité. » En revanche, pour de nombreux automobilistes, c’est un sentiment d’injustice qui prévaut. « Il y en a toujours qui paient pour les autres. Ce n’est pas normal du tout« , se plaint une Lyonnaise.
Une question absurdement pertinente
Mais que dire alors de l’impact sur les personnes en surpoids ? L’absurdité de cette question souligne les critiques de ceux qui voient dans cette mesure une écologie punitive dénuée de sens pratique. Les nouvelles règles semblent stigmatiser un certain type de véhicule sans prendre en compte les nuances individuelles.
Des exceptions notables
Il est toutefois important de noter que des exceptions existent. Les familles nombreuses et les personnes à revenus modestes bénéficieront de tarifs réduits, quel que soit le poids de leur véhicule. Une mesure destinée à équilibrer les effets de cette nouvelle réglementation, mais qui ne suffit pas à apaiser toutes les tensions.
En somme, cette initiative de la ville de Lyon, bien qu’animée par des intentions écologiques, divise profondément les résidents. Reste à voir si Paris, qui suivra l’exemple de Lyon en septembre prochain, parviendra à surmonter les mêmes obstacles.
