Un soir d’hiver glacial, en attendant le dernier métro sur le quai désert, une question m’est venue en tête : Que se cache-t-il derrière ces portes closes, ces couloirs oubliés que l’on devine dans l’obscurité du réseau parisien ? Les stations fantômes du métro, celles que l’on ne voit jamais, existent-elles vraiment ? Quels secrets recèlent-elles, et pourquoi ont-elles disparu de nos trajets quotidiens ?
Saviez-vous que le réseau parisien cache un secret bien gardé ? Parmi les 303 stations en activité, douze sont des stations dites « fantômes », fermées ou jamais ouvertes au public. Ces lieux mystérieux, souvent inconnus des Parisiens eux-mêmes, renferment des histoires fascinantes liées à des erreurs d’urbanisme, des aléas historiques ou des usages insolites. Aujourd’hui, nous vous emmenons explorer ces stations et découvrir leurs anecdotes surprenantes.
Les 12 stations fantômes du métro Parisien
- Croix-Rouge (Ligne 10)
Fermée depuis 1939, cette station se trouve près de Sèvres-Babylone et a été abandonnée en raison de sa proximité avec d’autres stations. - Saint-Martin (Lignes 8 et 9)
Située sur les Grands Boulevards, elle a fermé en 1939. Aujourd’hui, elle est utilisée par l’Armée du Salut pour accueillir des sans-abris. - Arsenal (Ligne 5)
Fermée en 1939 pour des raisons de rationalisation, elle se situe entre les stations Quai de la Rapée et Bastille. - Champ-de-Mars (Ligne 8)
Abandonnée en 1939, elle sert désormais de hangar technique. - Porte Molitor (Lignes 9 et 10)
Conçue pour desservir le Parc des Princes, cette station n’a jamais été ouverte au public. Elle est aujourd’hui utilisée par la RATP pour des essais techniques. - Haxo (Correspondance projetée entre les lignes 3 bis et 7 bis)
Jamais ouverte, cette station était prévue pour être une correspondance. Elle est utilisée occasionnellement pour des essais. - Porte des Lilas-Cinéma (Ligne 3 bis)
C’est la plus célèbre des stations fantômes, utilisée pour des tournages de films comme Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain. Accessible au public uniquement lors des Journées du Patrimoine. - Gare du Nord USFRT
Ancien terminus, cette station est devenue un centre de formation pour les conducteurs de métro. - Martin Nadaud (Ligne 3)
Absorbée par la station Gambetta en 1969, elle reste visible pour les curieux. - Varenne (ancienne extension)
Partie désaffectée de la ligne 13, elle servait d’extension temporaire. Fermée depuis des décennies. - Élysée-La Défense
Une station prévue pour desservir le CNIT à La Défense, mais jamais ouverte. - Olympiades (partie non aménagée)
Certaines portions de la station Olympiades restent inutilisées depuis l’ouverture de cette ligne.
Pourquoi ces stations ont-elles fermé ?
Plusieurs raisons expliquent leur abandon :
- Erreurs de tracé : Certaines stations se trouvent trop proches d’autres points d’arrêt, rendant leur ouverture superflue.
- Conflits historiques : Pendant la Seconde Guerre Mondiale, des stations furent fermées pour économiser des ressources, et certaines ne rouvrirent jamais.
- Manque de fréquentation : Des arrêts comme Arsenal étaient peu utilisés, ce qui en rendait le maintien coûteux.
Des usages insolites pour les stations fantômes
Malgré leur fermeture, ces stations ne restent pas inactives :
- Voies d’essai : Porte Molitor et Haxo sont régulièrement utilisées pour tester du nouveau matériel.
- Tournages de films : Porte des Lilas-Cinéma accueille entre 5 et 10 tournages par an.
- Centres de formation : Gare du Nord USFRT prépare les futurs conducteurs à leurs missions.
- Actions sociales : Saint-Martin héberge les sans-abris sous la gestion de l’Armée du Salut.
Une exploration inédite
Lors des Journées du Patrimoine, la RATP ouvre exceptionnellement Porte des Lilas-Cinéma au public, offrant une plongée fascinante dans l’histoire du métro parisien. Ces lieux, empreints de mystère, sont également le cadre idéal pour les cinéastes cherchant une ambiance unique.
Les fantômes du métro, entre histoire et légendes
Les stations fantômes du métro parisien sont bien plus que de simples lieux désaffectés. Elles témoignent d’une époque, de choix urbains parfois hasardeux, et continuent de vivre à travers des usages modernes. Si vous êtes amateur de mystères, pourquoi ne pas participer à une visite guidée lors des Journées du Patrimoine ? Ces stations vous offriront un voyage hors du temps, entre passé et présent.