« J’ai écouté les propos de Fabien Roussel sur le plateau de CNEWS, et je dois avouer qu’ils ont réveillé en moi un mélange de colère, d’incompréhension et de malaise. Peut-on réellement affirmer, en 2025, que le racisme anti-blanc n’existe pas, comme semblent le penser certains députés LFI ? Et si ce déni n’était qu’un autre visage du sectarisme idéologique qui mine notre société ? »

Fabien Roussel face aux caméras : La déclaration qui fait trembler la gauche
C’était une matinée comme tant d’autres sur le plateau de CNEWS. Le décor sobre, les échanges feutrés, les chroniqueurs rodés à l’art de faire monter la tension en direct. Et pourtant, ce jeudi 21 mars 2025, quelque chose a changé. Ce n’est pas la forme, mais le fond, qui allait faire vaciller l’édifice fragile de l’unité idéologique à gauche.
Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, invité pour réagir à divers faits de société, se voit poser une question frontale : « Existe-t-il un racisme anti-blanc en France ? » D’un ton calme, sans détour, il répond :
« Bien sûr que le racisme anti-blanc existe. Il est aussi condamnable que les autres formes de racisme. »
La phrase tombe comme une enclume. Lourde, tranchante, irréversible.
LFI explose : L’insoumission au dogme communiste
Quelques heures plus tard, les réseaux sociaux s’enflamment. Sur X (anciennement Twitter), les députés de La France Insoumise (LFI) montent au créneau. Louis Boyard dénonce une « validation du discours de l’extrême droite », tandis que Danièle Obono parle de « récupération populiste d’un concept vide ». Pour Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, les mots de Roussel sont « une honte pour la gauche républicaine ».
Car au sein de LFI, on est catégorique : Le racisme anti-blanc n’existe pas. Ou du moins, il ne mérite pas ce qualificatif. Selon eux, il s’agirait d’une « inversion victimaire » utilisée pour nier le racisme systémique dont souffriraient, toujours selon cette ligne idéologique, uniquement les minorités visibles.
La fracture idéologique : Deux gauches irréconciliables ?
Cette controverse n’est pas née ce matin-là sur le plateau de CNEWS. Depuis plusieurs années, deux conceptions de la gauche s’affrontent : L’une républicaine, universaliste, attachée à l’égalité entre tous les citoyens, l’autre indigéniste, intersectionnelle, qui hiérarchise les oppressions selon des critères ethniques, historiques ou sociaux.
Fabien Roussel incarne la première. Il refuse de céder à ce qu’il appelle « le relativisme victimaire » et prône une lecture égalitaire du racisme : Que la victime soit noire, arabe, blanche ou asiatique, le rejet de l’autre sur la base de sa couleur de peau doit être combattu avec la même vigueur.
En face, les députés Insoumis voient dans le terme « racisme anti-blanc » une construction idéologique utilisée pour disqualifier les luttes antiracistes. Ils y lisent une arme rhétorique de la droite identitaire, une manière de renverser les rapports de domination sans reconnaître les héritages coloniaux ou les discriminations structurelles.
Témoignages d’un malaise grandissant
À Roubaix, Jules, professeur d’histoire-géographie dans un lycée public, confie sous anonymat :
« J’ai déjà entendu des élèves me dire « sale blanc » en rigolant. Je ne l’ai pas pris comme une menace, mais le ton moqueur était bien là. Quand j’en parle à mes collègues, certains me disent que ce n’est pas du racisme. Mais alors, c’est quoi ? »
À Marseille, Mireille, infirmière libérale, raconte une agression verbale dans une cage d’escalier :
« Un jeune m’a crié que les Blancs n’avaient plus leur place dans le quartier. Je n’ai pas porté plainte, à quoi bon ? J’avais presque honte. »
Ces récits ne sont pas isolés. Ils révèlent une réalité plus complexe que ne veulent bien l’admettre certains responsables politiques. Le racisme, quelle que soit sa direction, existe dès lors que la couleur de peau devient un critère de rejet ou de haine.
La récupération politique : Terrain glissant
À droite comme à l’extrême droite, les propos de Roussel sont accueillis avec jubilation. Sur les plateaux télé et les tribunes en ligne, on salue enfin un responsable de gauche qui ose briser le tabou. Jordan Bardella, président du Rassemblement National, tweete en capitales :
« ENFIN UN PEU DE COURAGE À GAUCHE ! »
Ce soutien embarrasse. Car Fabien Roussel n’a rien d’un allié du RN. Il a toujours combattu l’extrême droite avec fermeté. Mais son positionnement, atypique au sein de la gauche française, le rend vulnérable aux accusations de compromission.
Et les Français, dans tout ça ?
Selon un sondage IFOP publié dans la foulée de la polémique, 62% des Français considèrent que le racisme anti-blanc existe bel et bien. 71% estiment qu’il devrait être reconnu et condamné au même titre que les autres formes de racisme. Chez les électeurs de gauche, les avis sont partagés : 45% partagent l’analyse de Roussel, 43% s’en démarquent.
Ce clivage reflète une société en mutation. Le discours antiraciste n’est plus l’apanage d’un seul courant politique. Il est question de vécu, de ressenti, de cohérence républicaine.
L’hypocrisie des silences sélectifs
Le plus troublant dans cette affaire, c’est peut-être l’absence de débat sincère au sein des partis eux-mêmes. Lorsque Roussel parle de racisme anti-blanc, il est ostracisé. Mais quand les insultes visent des Français de souche européenne dans certains quartiers sensibles, personne n’ose employer le mot « racisme ».
À trop vouloir lutter contre une forme de haine, n’en oublie-t-on pas les autres ? Le danger, c’est de créer une hiérarchie des douleurs, un classement des oppressions, qui nie la singularité de chaque victime.
Un débat nécessaire… mais piégé
Fabien Roussel a-t-il eu raison de dire que le racisme anti-blanc existe ? Les faits semblent lui donner raison. Mais en l’affirmant publiquement, il a mis le doigt sur une plaie à vif, celle de la gauche divisée, de la société fracturée, et des tensions identitaires de plus en plus explosives.
Les députés LFI, en refusant d’en discuter sereinement, risquent de renforcer ce qu’ils combattent. Car le déni n’a jamais guéri les blessures. Et dans une République qui se veut indivisible, toutes les formes de haine doivent être nommées… sans exception.
Article très intéressant, merci.