Propos chocs sur le racisme dans la police : Gabrielle Cathala, députée LFI, fait face à la riposte judiciaire de Bruno Retailleau. Article complet sur LePoint.fr.

« Il y a un racisme généralisé dans la police » : Bruno Retailleau porte plainte contre la députée LFI Gabrielle Cathala

POLITIQUE

Elle s’appelle Gabrielle Cathala. Elle a 33 ans. Elle est députée. Elle est féministe, engagée, directe. Et aujourd’hui, elle est dans la ligne de mire du ministre de l’Intérieur.

Ce 1er août 2025, c’est LePoint.fr qui lève le voile sur une affaire explosive qui secoue les bancs de l’Assemblée Nationale. Une plainte déposée personnellement par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, à l’encontre de Gabrielle Cathala, élue LFI du Val-d’Oise, après ses propos tenus quelques jours plus tôt sur RMC :

« Il y a un racisme généralisé dans la police, des gens ne peuvent pas porter plainte parce qu’ils sont noirs ou arabes ».

Des mots forts. Sans filtre. Des mots qui claquent comme une gifle dans le paysage politique. Des mots que Retailleau n’a pas laissé passer.

L’ascension d’une députée à contre-courant

Gabrielle Cathala n’est pas une politicienne comme les autres. Elle n’a pas grandi dans les couloirs dorés des grandes écoles de la République. Elle a étudié le droit international et pénal à Bordeaux, avant de rejoindre les missions humanitaires en Haïti ou en République démocratique du Congo. Des zones de chaos, des lieux où le droit vacille mais où l’engagement prend tout son sens.

C’est en 2019 qu’elle entre dans le sillage de La France Insoumise. Conseillère parlementaire, puis secrétaire générale du groupe, elle tisse ses réseaux dans l’ombre. Jusqu’au jour où elle se lance : Élections législatives de juillet 2024. Elle est élue députée de la 6e circonscription du Val-d’Oise avec 43,64 % des voix au second tour.

Dans l’Hémicycle, elle intègre la commission des lois. Un endroit stratégique pour celle qui n’a jamais cessé de croire que la justice est un levier de transformation sociale.

Une voix engagée pour la Palestine… et contre les abus policiers

Quelques semaines après son élection, Gabrielle embarque sur la flottille de la liberté Handala, un convoi maritime militant censé briser symboliquement le blocus imposé à Gaza par Israël. Le 20 juillet 2024, son nom circule déjà dans les médias. Cette députée tout juste élue n’a pas peur de l’image, ni du risque.

Mais c’est en juillet 2025, sur les ondes de RMC, que l’affaire éclate. Invitée à s’exprimer sur les discriminations, Gabrielle déclare sans détour :

« Le racisme est généralisé dans la police. Des jeunes, des femmes, des personnes racisées n’osent même plus aller porter plainte… car elles ne se sentent ni protégées ni considérées. »

La phrase fait l’effet d’un séisme. À droite comme à l’extrême droite, on crie au scandale. Chez les syndicats policiers, l’indignation est immédiate. Mais c’est Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, qui donne à cette déclaration une tournure inédite : Il dépose plainte en son nom et « au nom de tous les policiers de France ».

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Retailleau contre Cathala : Duel idéologique

Retailleau n’est pas un inconnu. Président du groupe LR au Sénat avant d’être nommé à l’Intérieur en 2024, il incarne une droite conservatrice, attachée à l’autorité, aux institutions, à l’ordre. Pour lui, accuser la police d’un racisme généralisé revient à jeter l’opprobre sur des milliers de fonctionnaires.

Il évoque une « généralisation inacceptable », un « dénigrement systématique » de l’institution policière. Dans sa plainte, transmise au parquet de Paris, il vise des propos publics portant atteinte à l’honneur de la police nationale.

Dans l’entourage de la députée, la contre-offensive s’organise. On dénonce une tentative de museler la liberté d’expression, d’intimider les élus qui osent dénoncer les discriminations systémiques. Certains voient dans cette plainte un précédent dangereux pour la démocratie.

L’humanité contre l’institution ?

Derrière cette bataille judiciaire se joue un combat idéologique plus vaste. Gabrielle Cathala porte une parole qui gêne : Celle de ceux qui ne se sentent plus en sécurité face aux forces censées les protéger. Elle parle des quartiers, des contrôles abusifs, des interpellations musclées, des jeunes qui ne portent plus plainte car ils savent « que ce sera contre eux que ça se retournera ».

Dans une interview sur X (ex-Twitter), elle déclare :

« Ce n’est pas attaquer la police que de vouloir la réformer. C’est au contraire lui rendre sa légitimité. »

Mais ses adversaires politiques ne l’entendent pas de cette oreille. Certains demandent une sanction disciplinaire à l’Assemblée Nationale, d’autres appellent à l’exclusion du groupe LFI.

Et maintenant ?

L’affaire est désormais entre les mains de la justice. Gabrielle Cathala risque-t-elle une condamnation ? Une amende ? Une suspension ? Personne ne le sait. Mais une chose est sûre : Le débat sur le racisme au sein des institutions ne fait que commencer.

Et dans cette France fracturée, où chaque mot devient une arme politique, la voix d’une députée de 33 ans, nourrie par les douleurs du monde et portée par un idéal de justice, pourrait bien rebattre les cartes.

📌 Source principale : LePoint.fr – « Qui est Gabrielle Cathala, députée LFI, dans le viseur de Bruno Retailleau ? », publié le 1er août 2025.

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