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Mort de Nahel : La justice relaxe une étudiante ayant tweeté « Brûlez tous les keufs »

CHOC
Tweet controverse : « Brûlez tous les keufs »

Le 27 juin 2023, la France est secouée par la mort de Nahel, un jeune homme décédé lors d’une intervention de police. Ce drame suscite une vague d’indignation à travers le pays, particulièrement parmi les jeunes. C’est dans ce contexte explosif qu’une étudiante, enragée par les circonstances, a partagé une vidéo sur le réseau social X (anciennement Twitter). Dans ce tweet, elle exprime sa frustration face à ce qu’elle perçoit comme une humiliation et des violences perpétrées par les forces de l’ordre : « La manière dont il lui ébouriffe les cheveux et lui fout une tape au visage ça me rend folle ptn (putain, ndlr) le mépris et l’humiliation qui les font bander tout en utilisant des techni (ques) meurtrières comme ça… brûlez tous les keufs ».

Une réaction instantanée mais coûteuse

Le tweet, bien que partagé seulement 13 fois et « liké » 41 fois avant d’être supprimé par le réseau social, attire rapidement l’attention. Un signalement anonyme mène à l’ouverture d’une enquête par le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH). Moins d’un mois après sa publication, l’étudiante est placée en garde à vue. La question qui se pose alors est celle de la nature de son propos : S’agit-il d’une véritable incitation à la violence ou d’une simple expression de révolte ?

Le jugement : Un cri de révolte, pas une incitation

Le tribunal de Paris, en examinant le cas, a jugé que les termes utilisés par l’étudiante étaient « tout à fait inappropriés » mais qu’ils ne pouvaient être interprétés littéralement. Le tribunal estime qu’il s’agit « davantage d’un cri de révolte et de l’expression symbolique, par une image forte, du rejet d’une police ayant recours à des actes violents ». Pour qu’il y ait condamnation, il aurait fallu que l’autrice ait eu « la volonté » ou « la conscience de créer […] l’état d’esprit propre à susciter la commission » d’une agression. En d’autres termes, aucun lecteur « moyennement avisé » ne pouvait déduire de son tweet une incitation directe à la violence contre les forces de l’ordre.

Les réactions : Entre satisfaction et controverse

L’avocat de l’étudiante, Me Kempf, a salué cette décision, affirmant qu’elle protège la liberté d’expression. Selon lui, cette liberté doit permettre d’exprimer « des critiques radicales » sans « faire l’objet d’une sanction pénale ». Cependant, cette relaxe n’a pas fait l’unanimité. Certains voient dans ce jugement un dangereux précédent qui pourrait être perçu comme une tolérance vis-à-vis des propos violents ou haineux.

Une affaire révélatrice des tensions actuelles

L’affaire de l’étudiante relaxée après avoir tweeté « Brûlez tous les keufs » reflète les tensions profondes qui traversent la société française concernant les violences policières et la liberté d’expression. Ce jugement pose des questions essentielles sur la manière dont la justice interprète et gère les propos exprimés dans des moments de forte émotion. Tandis que certains y voient une victoire pour la liberté d’expression, d’autres s’inquiètent des limites floues entre révolte et incitation à la violence. Dans tous les cas, cette affaire reste un rappel puissant des défis constants que posent les droits et responsabilités dans l’espace public numérique.

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