« Lorsque la Ministre tourne les talons face à des enseignants en détresse, que reste-t-il de l’écoute de l’État ? » interroge Solène, une institutrice de Kawéni, confrontée à l’abandon des bidonvilles.
Une fuite qui choque la France
La scène s’est déroulée sous le soleil accablant de Mayotte, lundi 30 décembre 2024. Alors qu’Élisabeth Borne, Ministre de l’Éducation nationale, effectuait une visite au collège Kawéni 2 pour constater les dégâts causés par le cyclone Chido, elle a été interpellée par deux enseignants exaspérés. Ces derniers, représentant la voix des habitants des bidonvilles de Petite-Terre et Grande-Terre, ont exposé la réalité dramatique de leur situation. Mais alors qu’ils attendaient des réponses concrètes, la Ministre a choisi de tourner les talons, abandonnant la discussion, un geste qui a provoqué une onde de choc à l’échelle nationale.
Une réalité difficile à ignorer
« Ce que chacun doit savoir, c’est que depuis 15 jours, dans les bidonvilles, personne n’est venu. Vous pouvez dire ce que vous voulez aux informations, la réalité, elle est là », a déclaré l’un des enseignants à la Ministre. Il décrivait une situation critique : Absence d’eau potable, manque de nourriture, coupures d’électricité, et des familles entassées dans des conditions indignes.
Alors qu’Élisabeth Borne a timidement répondu en évoquant l’existence de distributions d’aide, un second enseignant a rétorqué que les habitants doivent parcourir jusqu’à dix kilomètres sous un soleil brûlant pour accéder à ces points de relais. À cela, la Ministre n’a répondu qu’un laconique « OK » avant de quitter brusquement l’échange.
Une attitude indigne d’une ministre
Ce geste, capté par les caméras, a provoqué une indignation unanime, autant chez les habitants de Mayotte que parmi les responsables politiques. La fuite d’Élisabeth Borne a été perçue comme un symbole du désintérèt de l’État pour les territoires ultramarins. « Une Ministre ne peut pas tourner les talons face à des enseignants qui décrivent une réalité aussi cruelle », a déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste. À droite comme à gauche, les critiques se sont multipliées, pointant du doigt une attitude jugée « froide et méprisante ».
Le cri du cœur des enseignants
Pour Yann Pagan, professeur d’EPS à Mayotte et témoin de la scène, la fuite de la Ministre reflète l’échec de l’État à comprendre et répondre aux besoins des populations les plus défavorisées. « Il y a des enfants qui, depuis 16 jours, vivent seuls, sans aide, sans encadrement. L’État est totalement absent de ces zones », a-t-il confié au micro de BFMTV. Ses paroles résonnent comme un appel à l’aide, non seulement pour les enseignants, mais aussi pour les habitants d’une région laissée pour compte.
Une gestion de crise controversée
Le cyclone Chido a exposé les failles d’un système d’urgence insuffisant. Malgré des promesses de soutien, les habitants des bidonvilles de Mayotte n’ont reçu qu’une aide fragmentaire et difficile d’accès. La visite d’Élisabeth Borne aurait pu être l’occasion de rétablir la confiance entre les populations locales et le gouvernement, mais son attitude a renforcé le sentiment d’abandon.
Une image qui restera gravée
En tournant le dos, Élisabeth Borne a involontairement marqué les esprits. Cette image symbolise pour beaucoup l’incapacité de certains dirigeants à affronter les critiques et à offrir des solutions concrètes. À l’heure où les territoires d’outre-mer demandent une attention accrue, cet incident met en lumière l’urgence de réévaluer la stratégie gouvernementale face aux crises.
Un appel à l’action
La situation de Mayotte, au-delà de cet incident, reflète une réalité alarmante qui appelle à une réponse immédiate. L’État doit revoir sa priorité envers les territoires ultramarins, s’assurer que l’aide parvienne aux populations les plus vulnérables et instaurer un dialogue sincère avec les acteurs locaux. Car si des enseignants, déjà épuisés par leurs conditions de travail, trouvent encore la force de porter ces messages, il est du devoir de l’État d’y répondre avec dignité et efficacité.
Rien d’étonnant à cette réaction de ce ministre hors sol. Que venait-elle faire à Mayotte ainsi que les autres ministres. Le gouvernement aurait pu missionner une seule personne compétente pour analyser la situation et recenser les besoins urgents.