Émilie, mère de deux enfants et habitante de Gap, s’interroge : « Comment est-il possible qu’un retraité, après une vie de labeur, se retrouve privé d’une partie de ses revenus vitaux pour une erreur administrative ? »
Depuis un an, Roland vit un véritable cauchemar administratif et financier. Privé de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), communément appelée minimum vieillesse, il doit désormais survivre avec seulement 680 euros par mois. Une somme dérisoire pour couvrir les dépenses du quotidien. Sa faute ? Un Livret A contenant des économies issues de la vente d’une ancienne maison, non déclaré aux autorités compétentes. Plongé dans une précarité qu’il n’avait jamais imaginée, ce retraité courageux livre un combat pour retrouver une vie décente.
Une vie bouleversée par une omission administrative
Tout a basculé lorsque la Caisse d’assurance retraite et de santé au travail (Carsat) a découvert l’existence de son Livret A. Cet oubli a entraîné la suspension de son Aspa, soit environ 500 euros par mois, une somme essentielle pour compléter sa petite pension. Ce coup dur n’a laissé à Roland que ses 680 euros de retraite mensuelle pour subvenir à ses besoins.
Désormais, son quotidien se résume à des journées monotones, marquées par l’ennui et les privations. « Je me lève, je fais la cuisine et je m’installe sur le canapé devant la télévision. J’ai l’impression de vivre en prison« , confie-t-il au micro de BFM DICI. Souffrant de la maladie de Crohn, une pathologie chronique invalidante, ses activités sont limitées et ses espoirs s’amenuisent.
La solidarité familiale pour survivre
Heureusement, Roland peut compter sur le soutien de ses proches. La mère de ses enfants lui apporte parfois de la nourriture, et sa fille, aujourd’hui âgée de 22 ans, se dit prête à l’accueillir chez elle si la situation empire. « Ma fille m’a dit : ‘Tu viendras vivre avec nous.’ Heureusement qu’elle est là« , confie-t-il, ému.
Cependant, ce soutien moral et matériel ne suffit pas à masquer la honte qu’il ressent lorsqu’il doit demander de l’aide. « Je suis allé une fois au Secours Populaire, mais je n’y retourne pas, car j’ai honte« , avoue-t-il avec dignité.
Un remboursement qui aggrave la précarité
Non seulement Roland a perdu son allocation, mais il doit également rembourser 5 941,68 euros à la Carsat, montant correspondant aux sommes perçues à tort entre 2018 et 2023. Cette dette est prélevée directement sur ses maigres revenus, à raison de 60 euros par mois jusqu’en 2032. Une double peine qui le laisse exsangue.
Pourtant, Roland insiste sur sa bonne foi : « Cet argent sur mon livret A, c’était pour mes enfants. J’ai payé les études de ma fille en Espagne, ses frais de route, l’achat de sa voiture, la cantine de mon fils, et des vêtements. La Carsat considère que je pouvais vivre avec cet argent, mais il est déjà parti. » Ces économies, bien que conséquentes, n’étaient pas destinées à améliorer son confort, mais à soutenir ses enfants dans leurs projets de vie.
Un retour à l’activité envisagé
Face à l’impasse, Roland envisage de reprendre une activité pour compléter ses revenus. « Je pense préparer des planches d’apéritif en cuisine. Ce n’est pas trop pénible, sinon je ne pourrais pas le faire. Vous savez, je suis courageux, quand il faut y aller, on y va« , affirme-t-il avec détermination.
Cette perspective, bien que loin de ses aspirations pour une retraite paisible, témoigne de sa volonté de s’en sortir malgré les obstacles. Cependant, à 72 ans et avec des problèmes de santé, cette solution pourrait s’avérer difficile à maintenir sur le long terme.
Une situation qui interroge
La Carsat, contactée par les médias, a indiqué qu’elle appliquait la législation en vigueur et délivrait tous les droits auxquels Roland a droit. Pourtant, ce cas illustre les failles du système, où des retraités se retrouvent pénalisés pour des erreurs administratives ou des situations complexes.
La suspension de l’Aspa, souvent indispensable aux retraités les plus modestes, peut plonger des individus dans une précarité extrême. Selon plusieurs associations d’aide aux seniors, des milliers de personnes âgées en France sont confrontées à des situations similaires chaque année.
Le cri d’alarme d’un retraité
Roland Fernandez espère que son histoire pourra éveiller les consciences sur les réalités vécues par les retraités modestes. « C’est dur de se retrouver comme ça alors que j’ai travaillé toute ma vie« , confie-t-il. Son cas met en lumière une problématique sociale plus large : Comment assurer une retraite digne à tous, sans que des erreurs ou des malentendus administratifs ne viennent ruiner des années de labeur ?
À Chorges et ailleurs, de nombreux retraités attendent des réponses. Mais pour Roland, le temps presse : Il ne peut plus se permettre d’attendre une solution qui tarde à venir.
Vers une réforme nécessaire pour une retraite digne
Cette histoire poignante est un témoignage édifiant des défis que rencontrent certains retraités en France. Entre lutte administrative, solidarité familiale et efforts pour subsister, le parcours de Roland Fernandez appelle à une réflexion sur la gestion des allocations et la prise en charge des seniors en situation de précarité.
En espérant que la situation de ce retraité courageux inspire des réformes justes et équitables pour protéger les plus vulnérables.
Je trouve l’attitude de nos administrations scandaleuses. Qui paiera ses obsèques s’il doit vivre avec son livret A ?