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Les convertis cachés : Le calvaire des Musulmans devenus Chrétiens

SOCIETE

Question posée par : Jeanne Durand

Un parcours semé d’embûches

Le chemin de la conversion de l’islam au christianisme est souvent jalonné de difficultés. Selon l’enquête annuelle de la Conférence des évêques de France, environ 350 adultes issus de familles de tradition musulmane ont été baptisés à Pâques en 2023. Un chiffre qui reste stable, mais qui ne reflète pas la réalité des nombreux convertis en cachette, de peur d’être rejetés par leur famille. L’islam condamnant l’apostasie, il leur est parfois difficile d’embrasser pleinement leur nouvelle foi.

Myriam, une convertie, témoigne : « Sur mes cinq enfants, deux me rejettent : Pour eux, je suis une mécréante. » Pour beaucoup, le baptême est un événement secret, comme en témoigne Chaïnez : « Je n’ai invité personne de ma famille à mon baptême, ce serait vu comme une provocation. » Cette dernière, baptisée cette année à Pâques après un cheminement spirituel de plusieurs années, a même vu certains de ses proches la rejeter. « Quand une amie musulmane a vu ma croix, elle a failli fuir », raconte-t-elle.

Le rejet et l’ostracisation

L’ostracisation des convertis est une réalité douloureuse. Nombreux sont ceux qui, après leur conversion, se retrouvent isolés, rejetés par leurs proches. Un prêtre qui accompagne de longue date les nouveaux baptisés affirme avoir récemment entendu l’une d’entre eux dire : « Si ma famille le sait, elle me tue. » Cette menace montre à quel point il est difficile pour ces néophytes d’aborder la question de leur foi avec des musulmans. Chaïnez explique : « On ne se sent toujours pas en sécurité. Beaucoup se cachent. Dans certains lieux, on se met en danger. »

La peur de la révélation

Le risque pour ces convertis ne se limite pas au rejet social, il peut aussi prendre la forme de menaces physiques. Par peur de représailles, certains changent de département pour se rendre à la messe. D’autres vivent leur foi dans la clandestinité, participant à des groupes de prière secrets ou priant seuls chez eux. La peur d’être découverts est omniprésente.

La force de la foi

Malgré ces obstacles, ces convertis trouvent dans leur nouvelle foi une force incroyable. Ils décrivent souvent leur conversion comme une renaissance spirituelle, une libération. Myriam raconte : « J’ai trouvé la paix intérieure que je cherchais depuis toujours. » Pour beaucoup, le christianisme apporte une réponse à des questions spirituelles et existentielles non résolues dans leur ancienne foi.

Le soutien des communautés Chrétiennes

Les communautés chrétiennes jouent un rôle crucial dans l’accueil et le soutien des nouveaux convertis. Ces dernières offrent non seulement un lieu de culte, mais aussi un espace de réconfort et de solidarité. Chaïnez témoigne : « Sans le soutien de ma paroisse, je n’aurais pas pu continuer. Ils m’ont accueilli comme une famille. »

Le chemin de la conversion est long et difficile pour les musulmans devenus chrétiens. Ostracisation, menaces, rejet : Les obstacles sont nombreux. Pourtant, malgré les risques, nombreux sont ceux qui choisissent de suivre cette voie, poussés par une quête spirituelle profonde et un désir de trouver la paix intérieure. Les témoignages de Myriam, Chaïnez et bien d’autres montrent la résilience et le courage de ces convertis cachés. Leur histoire est une leçon de foi et de détermination face à l’adversité.

En partageant ces récits, j’espère sensibiliser à leur situation et encourager une réflexion sur la liberté de croyance et la tolérance. Leur calvaire mérite d’être entendu et reconnu, pour qu’un jour, ils puissent pratiquer leur foi sans crainte, en pleine lumière.

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