Sébastien Delogu

Le député LFI Sébastien Delogu suggère de confier la vente de cannabis aux dealers en cas de légalisation

POLITIQUE

L’absurdité d’une idée qui défie la logique républicaine

Lorsqu’il s’agit de propositions politiques, certaines font réfléchir, d’autres suscitent la controverse, mais rares sont celles qui atteignent des sommets d’absurdité comme celle émise par le député LFI Sébastien Delogu. Invité de l’émission marseillaise « Où va le monde ? », diffusée sur Twitch, cet élu de la 7ème circonscription des Bouches-du-Rhône a proposé de confier la vente de cannabis, en cas de légalisation, à des dealers condamnés. Une suggestion qui, à la fois, intrigue et indigne.

Une proposition déconcertante

« Si on demande la légalisation du cannabis et que l’acheminement soit bien géré par l’État français, pourquoi ne pas donner cette mission à ceux qui ont été pénalisés auparavant ? », explique le député. Selon lui, cette mesure permettrait d’éviter que les dealers se tournent vers d’autres drogues ou qu’ils restent dans la marginalité. Une démarche qui s’inspirerait de l’état de New York, où les licences de vente de cannabis sont en priorité attribuées à d’anciens trafiquants.

Pourtant, transposer un modèle étranger à la situation française est loin d’être aussi simple. Les différences culturelles, juridiques et sociales rendent cette proposition non seulement peu réaliste, mais aussi dangereusement absurde.

La réaction de la droite : « Irresponsable et incohérent »

Sylvain Souvestre, maire LR des 11ème et 12ème arrondissements de Marseille, a rapidement dénoncé cette idée comme « irresponsable ». Pour lui, valoriser des individus condamnés pour trafic de drogue revient à bafouer les principes de l’État de droit. En d’autres termes, comment justifier cette clémence envers ceux qui ont enfreint la loi face à des citoyens honnêtes qui respectent les règles ?

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a également fustigé cette proposition sur X (anciennement Twitter), décrivant les idées de Sébastien Delogu comme un « délire pro-drogues ». Il a ironisé : « Dans le monde idéal de Monsieur Delogu, le dealer devient un fonctionnaire honorable. Dans le mien, il est en prison. »

Des critiques également à gauche

L’idée ne fait pas l’unanimité au sein de la France Insoumise. Antoine Léaument, député LFI de l’Essonne, a rappelé que des propositions similaires avaient été évoquées dans un rapport parlementaire de 2021. Cependant, il souligne que toute mesure de légalisation doit être encadrée strictement et accompagnée de prévention.

Le décalage avec la réalité

Au-delà des discussions politiques, cette proposition semble déconnectée de la réalité des trafics. Des dealers interrogés par BFM Marseille Provence ont exprimé leur scepticisme : « Pourquoi on donnerait notre argent à l’État ? On gagne bien plus dans l’illégalité. » Cette réaction illustre un point fondamental : La légalisation ne suffit pas à résoudre les problèmes liés au trafic de drogue.

Vers une réflexion plus responsable

Si la légalisation du cannabis est un débat complexe et pertinent, elle ne doit pas être l’occasion de propositions simplistes ou provocantes. L’enjeu réside dans une politique équilibrée, alliant prévention, éducation et répression. La suggestion de Sébastien Delogu, loin de proposer une solution viable, met en lumière l’urgence de traiter ce sujet avec sérieux et responsabilité.

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