👉 « Comment Jean-Luc Mélenchon peut-il encore prétendre défendre le peuple quand il transforme chaque mobilisation sociale en tribune politique, alors que le Rassemblement National choisit de rester neutre le 10 septembre ? »
Le 10 septembre 2025 s’annonce déjà comme une date clé dans le calendrier social français. Ce jour-là, des milliers de citoyens sont appelés à manifester contre la flambée des prix, l’explosion des taxes et ce qu’ils considèrent comme une pression insupportable de l’État sur leurs portefeuilles. Mais derrière l’appel citoyen à une « grève de la carte bleue« et à des actions symboliques de contestation, une question brûlante divise l’opinion : Faut-il laisser ce mouvement populaire vivre de lui-même, ou le transformer en tribune politique ?
Alors que de nombreux Français expriment leur colère de manière spontanée et indépendante, Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise n’ont pas tardé à se positionner. Pour le leader de la gauche radicale, cette journée de mobilisation n’est pas seulement un cri du cœur du peuple, c’est aussi, et surtout, l’occasion de renforcer son discours politique. Une stratégie qui suscite déjà des critiques : Mélenchon est accusé de récupération politique.
En face, le Rassemblement National (RN), souvent au premier rang des dénonciations contre la vie chère, surprend par son attitude. Marine Le Pen, Jordan Bardella et leurs cadres ont choisi de se tenir à l’écart de toute tentative de récupération. Leur ligne est claire : Le RN reste neutre, il n’instrumentalisera pas le mouvement du 10 septembre.
Quand la colère populaire rencontre l’ambition politique de Mélenchon
Dans les rues, sur les réseaux sociaux, dans les cafés où l’on parle de pouvoir d’achat, le 10 septembre s’impose déjà comme une journée de contestation nationale. Des pancartes improvisées s’annoncent, des slogans circulent : « Ras-le-bol fiscal ! », « Stop au racket des Français ! », « Notre argent n’est pas à vendre ! ».
Mais au moment où le mouvement prend forme, Jean-Luc Mélenchon voit une opportunité. Fidèle à sa stratégie d’incarner la « voix du peuple« , il annonce publiquement son soutien à la mobilisation. Pour lui, cette contestation ne peut pas rester uniquement citoyenne : Elle doit devenir une vitrine politique pour amplifier son combat contre Emmanuel Macron et son gouvernement.
Or, cette posture dérange. Beaucoup de Français estiment que le leader insoumis dénature l’esprit même de la mobilisation. Ce qui devait être une journée d’unité populaire se retrouve teintée d’un drapeau partisan. Le soupçon s’installe : Et si Mélenchon utilisait la colère des Français pour servir sa propre carrière politique ?
Le choix du Rassemblement National : La neutralité
À l’opposé, le Rassemblement National a choisi une stratégie inattendue : Ne pas récupérer le mouvement. Jordan Bardella l’a affirmé dans une récente déclaration : « Le 10 septembre appartient aux Français. C’est leur voix, leur colère, leur mobilisation. Nous n’avons pas à nous en emparer. »
Ce positionnement tranche radicalement avec celui de la gauche radicale. Alors que Mélenchon parle de « convergence des luttes » et encourage ses militants à défiler, le RN se met volontairement en retrait. Pas d’appel officiel à manifester, pas de slogans récupérés, pas de tentatives de capitaliser sur la colère populaire.
Une stratégie qui pourrait bien être payante. Car nombreux sont les citoyens qui expriment un ras-le-bol des récupérations politiques. Ils veulent une mobilisation libre, sans récupération, sans leaders politiques pour tirer profit de leur colère. Dans ce contexte, l’attitude du RN apparaît presque comme un respect du peuple.
Nicolas, citoyen en colère, symbole d’une France exaspérée
Prenons l’exemple de Nicolas, un père de famille quadragénaire vivant en province. Comme beaucoup, il subit la hausse des prix, les taxes qui s’accumulent et les fins de mois toujours plus serrées. Pour lui, le 10 septembre est une manière de dire stop.
Il a entendu les propos de Mélenchon et n’a pas caché sa colère :
« On n’est pas des moutons qu’il peut mener comme il veut. J’ai l’impression qu’à chaque fois qu’on veut dire non au gouvernement, il vient nous voler notre mouvement. Ce n’est plus une voix citoyenne, c’est une banderole FI. Moi, je ne veux pas défiler pour Mélenchon, je veux défiler pour mes gosses, pour mon frigo, pour ma liberté. »
À l’inverse, il dit comprendre la posture du RN :
« Au moins eux, ils ne viennent pas récupérer le truc. Ils laissent les Français décider par eux-mêmes. C’est rare, et franchement, ça fait du bien. »
Une fracture entre deux visions de la politique
Cette opposition révèle deux manières de concevoir la politique en France :
- Mélenchon et LFI : Tout mouvement social doit servir une cause plus large, une « révolution citoyenne » dont il serait le guide.
- Le Rassemblement National : Au contraire, certains mouvements doivent rester purement populaires, sans qu’un parti s’en empare.
Cette fracture pourrait bien peser dans les semaines à venir. Car si le mouvement du 10 septembre prend de l’ampleur, il sera scruté de près par les médias, les syndicats et le pouvoir en place. Et la question restera la même : S’agit-il d’une véritable mobilisation citoyenne, ou d’une marche instrumentalisée par des partis ?
Le 10 septembre, une date à suivre
À quelques jours de l’échéance, l’incertitude demeure. Combien de Français participeront ? Les slogans resteront-ils apolitiques, ou bien prendront-ils une teinte partisane ? Le gouvernement réagira-t-il face à ce coup de semonce citoyen ?
Une chose est certaine : Le 10 septembre sera une journée de vérité. Mélenchon aura misé sur la récupération politique, quitte à froisser une partie des citoyens. Le RN aura misé sur la neutralité, quitte à passer à côté d’une opportunité médiatique.
L’avenir dira laquelle de ces stratégies était la plus en phase avec l’opinion publique. Mais pour beaucoup, une certitude s’impose déjà : Les Français n’en peuvent plus d’être pris pour des pions dans un jeu politique.
Un peuple qui réclame sa liberté
Le 10 septembre 2025 pourrait marquer un tournant. Non pas seulement contre la vie chère, mais aussi contre les récupérations politiques incessantes. Entre un Mélenchon qui cherche à transformer la colère en capital politique, et un Rassemblement National qui choisit de s’effacer pour laisser place à la voix citoyenne, les Français devront trancher.
Et peut-être, au-delà des partis, le message sera clair : La rue appartient au peuple, et au peuple seul.
SOURCE : Yann GOURIOU, Rédacteur et Responsable Éditorial de MyJournal.fr.