perte lettre recommandée

La Poste perd sa lettre recommandée contenant 14 000€ de cartes Pokémon et il n’obtient que 16€ d’indemnités

SOCIETE

La mésaventure de Monsieur X, passionné de cartes Pokémon, illustre un problème que beaucoup ignorent en envoyant des objets de valeur par la Poste. En vue de mettre en vente aux enchères une collection précieuse de cartes Pokémon estimée à 14 830€, M. X a envoyé, par lettre recommandée, 100 cartes soigneusement protégées et préparées. Son envoi, toutefois, n’est jamais parvenu à destination, perdant toute trace dans les méandres du système postal. Désemparé, l’expéditeur s’est retourné vers La Poste, espérant obtenir une compensation équivalente à la valeur des objets envoyés.

Cependant, les choses se sont avérées bien plus complexes. La Poste, après une enquête, a conclu que le suivi s’interrompait mystérieusement durant le transit. Comme le prévoit sa politique en cas de perte, l’établissement a octroyé à M. X une indemnité de 16€, soit la somme associée au niveau de garantie de son envoi recommandé de type R1. Face à une somme si dérisoire comparée à la valeur de sa collection perdue, M. X a fait appel au médiateur de La Poste, Éric Moitié, pour obtenir une compensation plus appropriée. Sa requête : Un remboursement de 15 000€, tenant compte du préjudice matériel et moral subi.

Pourtant, le médiateur a rapidement clarifié la situation. Se référant aux conditions générales d’utilisation des services postaux, il a expliqué que la garantie de 16€ était, en effet, conforme au niveau d’indemnisation prévu pour un envoi R1. Il est spécifié dans l’article D2 du Code des postes et des communications électroniques que la garantie choisie doit correspondre à la valeur du contenu de l’envoi. Le médiateur, tout en reconnaissant la perte de la collection, souligne qu’il aurait été plus prudent de recourir au service de Valeur déclarée, bien plus adapté aux envois de grande valeur, pouvant assurer jusqu’à 5 000€.

Étonnamment, M. X semble avoir sous-estimé l’importance de cette distinction. En optant pour un envoi en recommandé R1 au lieu de la Valeur déclarée, il a limité la couverture de sa collection. Le médiateur déplore cette erreur de choix mais ne peut proposer de compensation supplémentaire, l’envoi en recommandé R1 étant destiné aux objets de faible valeur.

Le cas de M. X soulève une question importante pour les usagers : Bien connaître les services postaux et choisir une option d’envoi adaptée. Selon les experts, les clients doivent absolument vérifier les niveaux de garantie, surtout pour des objets de valeur. Par exemple, un envoi en valeur déclarée jusqu’à 5 000€ coûte environ 24,85€ par pli pour 500 grammes, auquel s’ajoutent 0,45€ par tranche de 100€ au-delà de ce poids. Pour une assurance équivalente aux 15 000€ de cartes Pokémon, M. X aurait dû opter pour trois envois distincts, ce qui aurait représenté un coût total d’environ 135,30€.

La Poste offre ainsi plusieurs niveaux de garantie pour ses envois recommandés, avec des indemnisations qui varient : Pour un recommandé R1, la couverture est de 16€, tandis qu’elle passe à 153€ pour un R2 et à 458€ pour un R3, avec des tarifs progressifs.

Ce cas n’est pas isolé. La Poste, chaque année, traite des milliers de réclamations liées à des pertes d’objets envoyés par des particuliers. La majorité des erreurs d’indemnisation sont dues au mauvais choix de service, souvent guidé par des tarifs plus attractifs mais inadaptés à des objets précieux.

L’affaire de M. X est aujourd’hui devenue un exemple pour sensibiliser les clients aux règles d’indemnisation. Si La Poste est responsable de la perte de la lettre, elle reste dans son droit en respectant les conditions contractuelles. Pour M. X, la leçon est amère : Bien qu’il ait fourni toutes les preuves nécessaires pour prouver la valeur de son envoi, il doit se contenter des 16€ alloués.

En fin de compte, cette mésaventure met en lumière la complexité des services postaux et la nécessité pour les expéditeurs de bien comprendre les offres de garantie. Conscient des risques, M. X espère aujourd’hui pouvoir tourner la page et, surtout, partager son expérience afin d’éviter à d’autres collectionneurs de vivre la même mésaventure.

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