Une redevance pour diffuser de la musique lors des enterrements : Ce qu’il faut savoir

Clémentine, bouleversée par la perte de son grand-père, souhaitait lui rendre un dernier hommage en diffusant sa chanson préférée lors de la cérémonie. Mais en préparant les obsèques, elle découvre une nouvelle redevance imposée sur la musique funéraire. Pourquoi une telle taxe, et quelles en sont les implications pour les familles endeuillées ?

Les funérailles sont un moment de recueillement où les proches rendent un dernier hommage au défunt. Pour accompagner ces adieux, la musique joue un rôle essentiel. Pourtant, une nouvelle réglementation vient impacter ces cérémonies : Une redevance a été instaurée par les Fédérations des Pompes Funèbres (FNF) en collaboration avec la Sacem, obligeant désormais les familles à payer des droits pour diffuser des morceaux lors d’un enterrement.

Une redevance sur la musique funéraire

Depuis peu, chaque morceau diffusé au cours d’une cérémonie funéraire est soumis à une redevance de droits d’auteur. Selon les informations de L’Informé et Le Figaro, cette taxe s’applique pour compenser l’utilisation de musiques protégées dans un cadre public. Concrètement, cette mesure vise à rémunérer les artistes et ayants droit des œuvres musicales choisies pour accompagner les adieux.

D’après les estimations, cette redevance permettra à la Sacem de récolter entre 700 000 et 800 000 euros par an. Les entreprises de pompes funèbres appliqueront ce coût de manière variable : Certaines factureront directement les familles qui souhaitent inclure de la musique dans la cérémonie, tandis que d’autres répartiront la somme sur l’ensemble de leurs prestations, augmentant ainsi le coût moyen des obsèques d’un euro.

Une estimation basée sur les statistiques des funérailles

L’identification précise des morceaux joués lors des enterrements étant compliquée, la FNF a dû adopter une approche forfaitaire pour évaluer le montant de la redevance. Selon leurs calculs, une cérémonie sur quatre inclut de la musique soumise à des droits d’auteur. Ce chiffre a servi de base pour établir le montant global de la taxe.

Interrogé par Le Figaro, Stéphane Vasseur, directeur réseau régional de la Sacem, a admis qu’un relevé exact des musiques diffusées restait difficile à établir. « Tout déclarer précisément est impossible, notamment en raison des changements de dernière minute opérés par les familles« , précise-t-il. Toutefois, si certaines pompes funèbres communiquent des relevés de playlists, les ayants droit pourront être rémunérés de manière plus spécifique.

Jean-Jacques Goldman en tête des hommages musicaux

Le répertoire musical choisi pour les funérailles comprend souvent des chansons empreintes d’émotion et de nostalgie. Selon une étude réalisée en 2024 par France Bleu et la coopérative « Le Choix Funéraire« , certains morceaux reviennent fréquemment lors des cérémonies. En tête de liste, « Puisque tu pars » de Jean-Jacques Goldman, un titre poignant qui résonne particulièrement dans ces moments d’adieu.

D’autres chansons, comme « Le Paradis blanc » de Michel Berger, « Mon vieux » de Daniel Guichard, « Vole » de Céline Dion ou encore « La Montagne » de Jean Ferrat figurent parmi les titres les plus diffusés. Céline Dion apparaît plusieurs fois dans ce classement avec « Encore un soir » et « Les Yeux de la mama » de Kendji Girac, qui sont également très prisés par les familles en deuil.

Une taxe qui suscite des débats

L’annonce de cette nouvelle redevance a provoqué de nombreuses réactions. Certains estiment qu’il est normal que les artistes et ayants droit perçoivent une rémunération pour l’usage de leurs œuvres, même dans le cadre d’une cérémonie funéraire. D’autres, en revanche, dénoncent une surcharge supplémentaire sur des frais d’obsèques déjà élevés.

Pour les familles endeuillées, cette taxe peut sembler être une contrainte supplémentaire dans un moment déjà difficile. Mais pour les créateurs et interprètes, elle représente une reconnaissance légitime de leur travail et de l’émotion qu’ils procurent à travers leur musique.

En définitive, cette nouvelle mesure modifie légèrement le paysage des funérailles en France. Alors que la musique restera un élément central des cérémonies d’adieu, les familles devront désormais prendre en compte ce coût supplémentaire dans l’organisation des obsèques de leurs proches.