Bâtir la société du bien vieillir

La proposition de loi « pour bâtir la société du bien vieillir » a été approuvée : Seuls les groupes PCF et LFI ont voté contre !

POLITIQUE

La récente adoption de la loi « pour bâtir la société du bien vieillir » soulève des questions cruciales sur son efficacité et son impact réel sur le quotidien des personnes âgées en France. Cette loi, approuvée par une majorité de l’Assemblée Nationale avec 116 voix pour et 31 contre, marque une étape importante dans la prise en compte des défis liés au vieillissement de la population. Cependant, les critiques ne manquent pas, notamment de la part des groupes PCF et LFI, qui ont voté contre, et du groupe LR, qui s’est abstenu.

Contexte et contenu de la loi

La loi Renaissance, conçue comme un préambule à un texte plus complet prévu pour fin 2024, vise à améliorer les conditions de vie des personnes âgées. Elle comprend des mesures telles que la lutte contre l’isolement, un dispositif pour signaler les cas de maltraitance, et la facilitation du travail quotidien des aides à domicile grâce à une carte professionnelle. Elle consacre également le droit de visite dans les Ehpad, une réponse aux difficultés rencontrées pendant la crise du Covid-19.

Un des amendements les plus notables, adopté lors des débats, oblige les Ehpad privés à réinvestir une partie de leurs bénéfices dans l’amélioration du bien-être de leurs résidents. Cette mesure fait directement écho au scandale Orpea, qui a mis en lumière des pratiques choquantes dans le secteur des soins aux personnes âgées.

Réactions et critiques

La loi a été accueillie avec un mélange de reconnaissance et de scepticisme. Des voix comme celle de la députée LFI Martine Étienne dénoncent une série de « mesurette » et de « fausses bonnes idées« , soulignant un manque d’action concrète sur la question de l’autonomie. Ian Boucart, pour LR, a exprimé sa réticence à soutenir une loi qui se limite à de bonnes intentions sans aborder les problèmes de fond.

Ces critiques suggèrent que, bien que la loi constitue un pas dans la bonne direction, elle pourrait ne pas être suffisante pour répondre aux défis complexes et urgents liés au vieillissement de la population.

Perspectives et implications

La loi « pour bâtir la société du bien vieillir » s’inscrit dans un contexte démographique où, d’ici 2030, un Français sur trois aura plus de 60 ans. Cette réalité impose une réflexion profonde et des actions concrètes pour assurer une vie digne et épanouie aux aînés. Si la loi actuelle pose certaines bases, elle soulève également des questions sur la nécessité d’un engagement plus fort et de mesures plus substantielles.

Les amendements et les critiques émises lors des débats parlementaires montrent la complexité de la question et la diversité des enjeux à prendre en compte, allant de l’amélioration des conditions de vie dans les Ehpad à la prise en charge de l’autonomie des personnes âgées.

La loi « pour bâtir la société du bien vieillir » représente un engagement significatif envers les personnes âgées en France, mais elle est aussi le reflet des défis et des limites inhérents à une telle entreprise. Alors que la population vieillit rapidement, il est impératif que des mesures plus complètes et plus efficaces soient envisagées pour garantir un avenir où le bien-être des aînés est au cœur des préoccupations sociétales.

L’approbation de cette loi pourrait donc être vue comme le début d’un processus nécessaire, mais encore insuffisant, pour bâtir une société où le bien vieillir n’est pas seulement une promesse, mais une réalité tangible pour tous.

Laisser un commentaire