Mur Frontalier Haïti-République Dominicaine

« Quand ils ont démoli ma maison, je me suis évanouie » : Le mur érigé entre la République Dominicaine et Haïti s’étend !

SOCIETE

Le mur frontalier Haïti-République Dominicaine : Controverses et conséquences sur les populations locales

Au cœur de l’île d’Hispaniola, une nouvelle réalité se dessine, façonnée par le béton et les politiques sécuritaires. La construction du mur frontalier de 160 km entre Haïti et la République Dominicaine soulève des questions cruciales sur son impact sur les communautés locales. Ce projet, initié en février 2022 par le président dominicain Luis Abinader, vise à endiguer l’immigration clandestine et à sécuriser le pays contre les gangs haïtiens. Mais quelle est la véritable portée de ce mur sur la vie des résidents frontaliers ?

Une frontière qui divise

La République Dominicaine et Haïti, deux nations partageant la même île mais divisées par des histoires et des économies contrastées, se trouvent désormais séparées par un mur imposant. Cette barrière de béton n’est pas seulement un symbole physique de séparation; elle représente également une fracture sociale et économique. Les habitants, autrefois voisins, se retrouvent désormais isolés, fragmentant davantage une île déjà marquée par des différences prononcées.

Le prix de la sécurité

Les intentions sécuritaires du mur sont claires, mais à quel prix ? Les expropriations et les démolitions, comme celles observées dans le bidonville de La Mara, ont eu des répercussions dévastatrices. Des familles entières se sont retrouvées déplacées, leurs maisons réduites en décombres. L’indemnisation, bien que promise par le ministère de la Défense, s’avère souvent insuffisante pour couvrir le coût d’un nouveau départ. Le cas de Leocadio Guzman est éloquent : Déplacé et indemnisé de manière inadéquate, il représente l’expérience de nombreux Dominicains et Haïtiens dont les vies ont été bouleversées par ce projet.

Des communautés en mutation

La construction du mur entraîne également des changements significatifs dans la dynamique sociale des communautés frontalières. Les marchés transfrontaliers, essentiels pour l’économie locale, sont désormais entravés, affectant les moyens de subsistance des deux côtés. Les interactions culturelles et sociales, jadis courantes, sont maintenant limitées, engendrant une isolation accrue.

Une perspective humaine oubliée ?

Au-delà des arguments politiques et sécuritaires, une question demeure : Les droits et les besoins humains ont-ils été suffisamment pris en compte dans ce projet d’envergure ? Des voix s’élèvent pour dénoncer un manque d’empathie et de compréhension envers ceux qui subissent directement les conséquences de cette construction. Quisqueya Estevez, par exemple, dont la maison a été partiellement détruite, incarne l’angoisse et le désarroi de ceux qui se sentent abandonnés et négligés.

Le mur entre Haïti et la République Dominicaine est plus qu’une simple construction, il est un symbole de divisions profondes et de choix politiques contestés. Tandis que les autorités mettent en avant la nécessité de sécurité, les récits des personnes affectées racontent une histoire différente, marquée par la perte, le déplacement, et un avenir incertain. Il est crucial de reconnaître et de comprendre ces impacts humains pour évaluer pleinement les conséquences de telles initiatives.

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