suppression jour férié France

Supprimer un jour férié pour éponger la dette de la France : Une solution viable ou un sacrifice injuste ?

SOCIETE

La dette publique est un sujet de préoccupation pour de nombreux pays, et la France ne fait pas exception. Récemment, le gouvernement a envisagé une solution surprenante : Supprimer un jour férié pour combler la dette. Une mesure potentiellement lourde de conséquences pour les travailleurs, qui rappellerait l’instauration de la journée de solidarité du lundi de Pentecôte. Mais quels en seraient les impacts réels, et pourquoi cette idée suscite-t-elle autant de débats  ?

Une dette qui ne cesse d’augmenter : Quels enjeux ?

La dette publique française, qui s’accroît chaque année, a récemment atteint des niveaux préoccupants, surtout après la crise du COVID-19 et les investissements massifs du « quoi qu’il en coûte« . Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a lancé l’idée de supprimer un jour férié pour favoriser la création de richesse et alléger les dépenses publiques. Cette proposition, qui s’inspire de la journée de solidarité du lundi de Pentecôte, vise un objectif : Permettre au gouvernement de récupérer environ 2,4 milliards d’euros par an, en transférant les bénéfices d’une journée travaillée vers la Sécurité Sociale.

La journée de solidarité : Un précédent controversé

La journée de solidarité a été instaurée en 2004, transformant le lundi de Pentecôte en jour travaillé pour soutenir les personnes âgées et en situation de handicap. Si certains y voient une mesure nécessaire, d’autres estiment que la suppression d’un jour férié, sans compensation pour les salariés, représente une perte de pouvoir d’achat, une ponction injuste dans les droits acquis des travailleurs. Vingt ans après, cette mesure suscite toujours des critiques, et l’idée de reproduire ce modèle fait grincer des dents.

Les travailleurs réagissent : Perte de pouvoir d’achat et sentiment d’injustice

Les salariés et syndicats se sont rapidement exprimés contre cette proposition. Pour eux, supprimer un jour férié revient à diminuer indirectement le pouvoir d’achat des travailleurs. Un technicien de maintenance en Isère, Stéphane, exprime ainsi son mécontentement : « On l’a déjà fait une fois avec le lundi de Pentecôte. Si je suis en déficit, je ne peux pas augmenter mon salaire, je dois réduire mes dépenses. Pourquoi ne pas en faire de même pour la dette publique ? »

De son côté, Ramzy, chauffeur-routier à Marseille, souligne le manque de reconnaissance envers les travailleurs : « Les jours fériés ne servent plus vraiment à honorer la mémoire de nos anciens, mais ils sont des respirations précieuses pour les salariés. Supprimer un jour férié ne va pas résoudre la dette, c’est simplement faire travailler gratuitement des gens qui méritent d’être payés pour leurs efforts. »

Une nouvelle ponction sur les salaires : L’opinion des syndicats

Les syndicats, notamment la CGT, dénoncent cette mesure comme une attaque contre les droits des travailleurs. Denis Gravouil, responsable du dossier emploi et chômage à la CGT, affirme que « faire payer aux salariés, y compris les plus pauvres, une journée supplémentaire de travail gratuit est scandaleux. » Pour lui, cette suppression d’un jour férié ne ferait qu’accentuer les inégalités et la précarité. Cette mesure, bien que présentée comme un effort de solidarité, serait en réalité, selon lui, une atteinte directe au pouvoir d’achat.

Les alternatives à une journée de travail non rémunérée

Si le besoin de réduire la dette est indiscutable, d’autres solutions pourraient être envisagées avant d’imposer un jour de travail supplémentaire. Plusieurs experts et économistes suggèrent des pistes alternatives, telles que la réduction des dépenses de l’État dans certains secteurs non essentiels, ou une meilleure gestion des ressources publiques. Certains avancent également l’idée d’une contribution progressive, où les entreprises les plus prospères seraient mises à contribution plutôt que de toucher aux jours de repos des salariés.

Une suppression des jours fériés : Une solution à double tranchant ?

La suppression d’un jour férié reste une solution risquée. Elle pourrait générer un mécontentement social et déclencher des grèves et des mouvements de protestation, alors même que le climat social est déjà tendu. En outre, cela pourrait affecter la productivité des travailleurs, déjà éprouvés par les récentes réformes. D’autres pays, comme l’Allemagne, ont également envisagé de telles mesures pour alléger leur dette, mais avec des résultats mitigés.

Que retenir ? Une décision lourde de conséquences

La suppression d’un jour férié pour combler la dette de la France apparaît comme une solution à court terme, mais à quel prix ? Les travailleurs y voient une nouvelle ponction dans leurs droits, une perte de pouvoir d’achat, et une mesure qui pourrait s’avérer inefficace sans un cadre plus global de réformes. Le débat est loin d’être clos, et la décision finale du gouvernement sera scrutée de près, tant par les syndicats que par les citoyens, qui refusent de sacrifier leur repos sans garanties d’une véritable amélioration de la situation économique.

1 thought on “Supprimer un jour férié pour éponger la dette de la France : Une solution viable ou un sacrifice injuste ?

  1. Ticket modérateur encore augmenté, franchises diverses retenues sur les remboursements, la sécurité sociale va bénéficier de ces mesures. C’est le contribuable moyen imposable qui va y participer.

    2,4 Mds, une goutte d’eau comparativement aux euros investis dans les JO 2024 (+ l’épuration de la seine) et les futurs JO 2030, près de 500 Ms engagés par Macron pour le budget 2025.

    Le quoi qu’il en coute devait être mieux maitrisé Il fallait dire » stop » bien plus tôt. . Les professionnels de santé, se sont largement gavés pendant la covid.

Laisser un commentaire