Match sous tension à Sabadell : un joueur russe sort de ses gonds, insulte l’arbitre et risque la suspension.

Tennis : « Suce-moi ! », l’énorme craquage d’un joueur russe contre l’arbitre dans un tournoi ITF

SPORT

Le soleil frappait durement les gradins du petit court numéro 3 à Sabadell, en Catalogne. Ce n’était pas Roland-Garros, ni même Barcelone. C’était un tournoi ITF, modeste mais essentiel dans la vie des jeunes joueurs. Des visages dans le public ? Quelques familles, des curieux, un ou deux agents à lunettes fumées. Et lui : Svyatoslav Gulin, 22 ans, originaire de Moscou. Un revers cinglant, une frappe sèche, le regard noir. Sur le papier, tout le monde parlait d’une étoile montante. Sur le terrain, ce jour-là, il allait devenir autre chose. Un symbole de ce que le tennis ne veut jamais voir : Le débordement absolu.

Le match qui aurait dû être ordinaire

En face, Alejo Sanchez Quilez, Espagnol, local de l’étape, classé bien plus bas. Gulin menait 4 jeux à 0 dans le dernier set. L’affaire semblait pliée. On se disait que le Russe n’était plus qu’à quelques minutes de son prochain tour. Mais le sport, parfois, déraille sans prévenir.

Un échange long. Une balle qui frôle la ligne. L’arbitre descend de sa chaise, s’approche, et donne le point à l’Espagnol. Erreur ? Peut-être. Injustice ? Aux yeux de Svyatoslav, sans le moindre doute. Il proteste, d’abord calmement. Puis la voix monte. Puis le corps se crispe. Puis…

« Suce-moi ! » : La phrase de trop

Dans un espagnol hésitant, teinté d’un accent russe encore prononcé, il hurle à l’arbitre : “¡Tú! ¡Chúpame! ¡Chúpame la polla!” avant de revenir à sa langue maternelle, le russe, pour ajouter des injures plus violentes encore. La scène est captée en vidéo. On voit le visage du juge, figé. On voit les bras de Gulin mimer des gestes obscènes. On voit les spectateurs se lever, choqués.

Mais ce n’est pas tout.

Quelques secondes plus tard, l’annonce tombe : Disqualification immédiate. Un officiel s’approche. Gulin explose de plus belle. Certains témoins affirment qu’il a saisi le col de l’arbitre, sans le frapper, mais avec une violence sourde. Les agents de sécurité interviennent. Gulin quitte le court sous les huées. Et le silence tombe.

L’après-match : Amende, suspension, regrets

L’ITF (Fédération Internationale de Tennis) n’a pas tardé : 2 000 euros d’amende et enquête disciplinaire ouverte. Une suspension provisoire du circuit est sur la table. Les images tournent en boucle. Le nom de Gulin passe de l’anonymat à la notoriété virale, pour les mauvaises raisons.

Dans une déclaration publiée sur son compte Instagram, Gulin écrit :

« Je n’ai pas su contrôler mes émotions. Je présente mes excuses au juge, à mon adversaire, et à tous ceux qui ont vu cette scène. Ce n’est pas moi. Ce n’est pas ce que je veux devenir. »

Mais le mal est fait.

Un passé trouble, un tempérament explosif

Selon plusieurs anciens entraîneurs, le tempérament du jeune joueur était connu. “Il avait une rage incroyable, raconte un coach qui l’a suivi deux ans à Saint-Pétersbourg. Il pouvait pulvériser trois raquettes par session. Mais il avait du talent. Et dans ce sport, parfois, on laisse passer.”

Un autre évoque une enfance difficile : “Il a grandi dans une banlieue grise, entre alcoolisme paternel et compétition permanente. Il s’est forgé une carapace. Peut-être trop solide.”

Un symbole de la pression invisible

Ce qui s’est joué à Sabadell n’est pas seulement l’histoire d’un joueur qui insulte un arbitre. C’est le miroir d’un sport devenu fournaise. Là où les jeunes espèrent tout, misent tout, et explosent quand le rêve s’effrite. La solitude, les sponsors absents, les billets d’avion payés par la famille, les chambres d’hôtel partagées, les sacrifices… Et cette idée fixe : Réussir ou disparaître.

Gulin n’a pas disparu, mais il a vacillé.

L’arbitre, silencieux mais marqué

L’homme insulté n’a pas porté plainte, mais selon une source proche du tournoi, il aurait évoqué un « geste qui aurait pu mal finir« . Depuis, il n’a pas repris de match officiel. Il ne souhaite pas s’exprimer. Il sait que dans quelques jours, on parlera d’autre chose. Mais lui, il n’oubliera pas.

Et maintenant ?

Gulin est rentré en Russie. Suspendu provisoirement, il attend. Il continue de s’entraîner. Il dit vouloir revenir “plus fort, plus humble, plus calme”. Mais dans un circuit où l’image compte autant que le classement, son nom reste associé à une injure devenue virale.

Un tournoi ITF, un soleil écrasant, une décision d’arbitre contestée. Et une explosion. Voilà comment une carrière peut basculer. Voilà comment Svyatoslav Gulin est passé de l’ombre à la lumière, pour de mauvaises raisons.

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