Maurice : Tour de France : Comment les coureurs font-ils pipi en pleine course ?
Sur les routes interminables du Tour de France, à travers montagnes et vallées, les coureurs professionnels doivent relever des défis bien au-delà de la performance physique. Parmi eux, un sujet rarement abordé mais pourtant omniprésent : Comment gèrent-ils leurs envies pressantes ? Derrière les caméras, sous les yeux des spectateurs et malgré des horaires serrés, les cyclistes doivent trouver des solutions ingénieuses et parfois inattendues pour satisfaire ce besoin naturel.
Une question de nécessité et de stratégie
Chaque jour, les coureurs du Tour parcourent des centaines de kilomètres, souvent pendant plus de cinq heures consécutives, sans pause véritable. Sous le soleil brûlant ou sous une pluie battante, ils sont constamment surveillés par des caméras, des journalistes, et des spectateurs passionnés alignés le long des routes. Dans ce contexte, gérer une envie pressante devient un véritable casse-tête, mélangeant respect des règles, discrétion, et parfois même stratégie de course.
Mais alors, quelles sont les techniques utilisées par ces athlètes hors du commun pour répondre à ce besoin naturel sans perdre de précieuses secondes dans une compétition aussi exigeante ?
Les différentes méthodes pour gérer les pauses pipi pendant le Tour de France
👉 La pause collective : Un moment de solidarité dans le peloton
La pause collective est sans doute la méthode la plus courante et la plus organisée. Généralement, elle se déroule dans les premiers kilomètres de l’étape, lorsque le peloton roule encore à un rythme modéré. Une règle tacite entre les coureurs prévoit qu’ils peuvent s’arrêter ensemble, souvent dans un lieu discret comme une forêt ou un champ bordant la route.
Lors de ces pauses, une vingtaine, voire une cinquantaine de coureurs descendent de leur vélo et se placent côte à côte pour se soulager. Pendant ce temps, le reste du peloton respecte un code d’honneur en ralentissant ou en maintenant un rythme stable, évitant ainsi de pénaliser ceux qui se sont arrêtés.
Les caméras de télévision, quant à elles, préfèrent détourner l’attention des téléspectateurs en filmant un paysage pittoresque, un château médiéval ou une rivière scintillante.
👉 Uriner en roulant : L’agilité avant tout
Lorsque le timing est serré ou que l’étape est particulièrement compétitive, certains coureurs choisissent de ne pas s’arrêter. Ils optent alors pour une technique plus audacieuse : Uriner tout en roulant. Cette méthode demande une grande habileté et beaucoup d’entraînement. Le coureur se place généralement à l’arrière ou sur le côté du peloton, là où il peut profiter d’un moment de relative discrétion.
Philippe Gilbert, célèbre cycliste belge, avait confié que cette technique, bien que peu glamour, était une compétence nécessaire pour les professionnels. L’essentiel est de trouver le bon moment, idéalement dans une zone où il n’y a pas de spectateurs pour préserver sa pudeur.
👉 L’élimination naturelle : Une solution extrême mais efficace
Dans des conditions météorologiques particulières, certains coureurs prennent une décision qui peut sembler surprenante : Uriner sur eux-mêmes. Lorsque les températures sont glaciales, cette pratique aide parfois à réchauffer le bas du corps. À l’inverse, par temps chaud, la transpiration et l’effort intense peuvent minimiser la sensation d’inconfort.
Nicolas Vogondy, triple champion de France, a un jour expliqué que cette méthode était utilisée dans des situations extrêmes. De son côté, Romain Feillu, ancien maillot jaune du Tour, a confirmé que ce comportement était courant lorsque la pluie battante rendait les coureurs déjà trempés.
👉 Les bidons détournés : Des objets multi-usages
Certains coureurs ont trouvé une utilisation ingénieuse pour leurs bidons d’eau vides : En faire des urinoirs portables. Cette solution permet d’éviter de s’arrêter ou de se faire remarquer. Une fois utilisés, ces bidons sont ensuite jetés dans une zone sécurisée ou parfois, sans le savoir, remis à des spectateurs ravis d’avoir un souvenir unique… bien qu’ils ignorent son contenu initial.
👉 Se retenir : La méthode des leaders
Pour les cyclistes en tête de course, chaque seconde compte. Dans ces cas-là, se retenir devient souvent la seule option envisageable. Cette stratégie demande un grand contrôle de soi et peut parfois affecter les performances, mais elle est nécessaire pour rester compétitif dans des moments cruciaux.
Un enjeu de discrétion et de réglementation
Bien que ces solutions soient variées, elles doivent respecter les règles strictes imposées par l’Union Cycliste Internationale (UCI). Uriner en public est interdit et passible d’amendes allant de 50 à 150 €. Cette sanction vise à préserver l’image du sport et à éviter tout comportement indécent devant les spectateurs, parmi lesquels se trouvent souvent des familles.
Cependant, certains cyclistes ne respectent pas toujours ces règlements. En 2011, Thomas Voeckler et John Gadret ont tous deux écopé d’amendes pour avoir uriné de manière visible sur le bord de la route.
Les ruses tactiques : Quand les pauses deviennent des stratégies
Enfin, il arrive que certains coureurs utilisent la pause pipi comme une stratégie pour prendre l’avantage sur leurs concurrents. Ils feignent un besoin pressant, demandent au peloton de ralentir, puis profitent de la confusion pour attaquer et s’éloigner en tête de course. Ces ruses, bien que rares, montrent à quel point chaque détail peut être utilisé à des fins tactiques dans une compétition de ce niveau.
Des anecdotes qui humanisent les héros du Tour
Ces anecdotes sur les pauses pipi des coureurs rappellent que derrière l’aura héroïque des cyclistes du Tour de France, se cachent des êtres humains soumis aux mêmes besoins que tout le monde. La gestion de ces moments délicats, souvent invisible pour le public, révèle une autre facette de leur quotidien : Celle de la débrouillardise, de la solidarité, et parfois même de l’humour.