Comment un simple internaute a-t-il pu déclencher une tempête judiciaire et médiatique en remettant en cause l’existence des chambres à gaz dans une vidéo virale ?
Le 5 janvier dernier, une vidéo postée par un internaute montpelliérain a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. Dans ce contenu de six minutes, l’homme, sans emploi et suivi par des dizaines de milliers de personnes, remet en question l’existence des chambres à gaz utilisées durant la Seconde Guerre Mondiale. Ses propos, choquants et infondés, ont rapidement attiré l’attention des autorités et du public.
Dans cette vidéo virale, visionnée près de 300.000 fois, l’internaute affirme sans preuve : « Après 39-45, on nous a raconté l’histoire qu’on nous a racontée, mais surtout, on nous a parlé à un moment d’un… d’un élément qui nous a tous choqués, c’est les chambres à G. La problématique, en fait, c’est que heu… les fameuses chambres à G bah heu… quand tu t’intéresses au sujet, on n’en a jamais retrouvé. »
Face à l’indignation croissante, le Maire de Montpellier, Michaël Delafosse, a rapidement signalé la vidéo au Procureur de la République. Une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie de Lodève. L’auteur de la vidéo, rapidement identifié, a reconnu être à l’origine de ces propos lors de son audition, tout en niant toute intention d’incitation à la haine. Il a tenté de se justifier en affirmant que ses déclarations avaient été « sorties de leur contexte » et que son objectif était de « susciter une réflexion globale ».
Cependant, le négationnisme est un délit en France, passible d’un an de prison et de 45.000 euros d’amende. L’internaute sera jugé en avril 2025 dans le cadre d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.
La Ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a réagi fermement, rappelant l’importance de la mémoire historique : « Aujourd’hui, 80 ans après l’horreur nazie, l’antisémitisme prend de nouvelles formes et s’exprime de plus en plus ouvertement sur Internet. » Elle a souligné que l’enseignement de la Shoah ne doit souffrir « d’aucune censure » et a mis en garde contre « la banalisation de la haine ».
Face à la montée de discours de haine sur les réseaux sociaux, ce cas illustre la nécessité de rester vigilants et de défendre la vérité historique contre toute tentative de falsification.