Lucas, 34 ans, se demande : « Peut-on vraiment vivre sans smartphone dans un monde où tout semble dépendre de lui ? Comment fait-on pour gérer une entreprise sans cet outil devenu indispensable ? »
Il y a dix ans, Olivier Thomas a fait un choix radical. Un soir d’automne, alors qu’il rentrait chez lui après une longue journée de travail, son téléphone sonna une énième fois. C’était un appel sans importance, mais il décrocha quand même, machinalement. Ce geste, aussi banal soit-il, allait changer sa vie. Quelques secondes plus tard, un gyrophare bleu se refléta dans son rétroviseur. Contrôle routier. Trois points en moins sur son permis. Sans réfléchir, devant les gendarmes interloqués, il ouvrit la fenêtre et jeta son smartphone dans le fossé. Un geste de colère ? Peut-être. Un acte libérateur ? Sans aucun doute.
Une décision irréversible
De retour chez lui, il aurait pu racheter un téléphone dès le lendemain. Mais cette fois-ci, quelque chose en lui avait changé. « Et si je n’en avais tout simplement plus besoin ? » se demanda-t-il. Cette question anodine s’est transformée en une véritable philosophie de vie. Olivier dirige un garage automobile en Haute-Loire. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne pas avoir de smartphone ne l’a jamais empêché de gérer son entreprise efficacement.
Comment vivre sans smartphone en étant chef d’entreprise ?
Aujourd’hui, on imagine mal un entrepreneur sans téléphone. Prises de rendez-vous, gestion des clients, communication instantanée… Pourtant, Olivier a trouvé une autre façon de fonctionner. « Je fais confiance à mon équipe. Ils savent ce qu’ils ont à faire et moi aussi. » explique-t-il avec un sourire. Au garage, ses employés gèrent les appels sur le téléphone fixe. Les rendez-vous sont pris à l’avance, et tout fonctionne sur la base de la rigueur et de l’organisation.
Et quand il est en déplacement ? « Il m’arrive de devoir demander mon chemin, comme avant, quand le GPS n’existait pas. Mais je m’y retrouve toujours !« , plaisante-t-il. Plutôt que d’être joignable à toute heure, Olivier préfère anticiper ses journées. Un carnet de notes remplace ses notifications, et il lit la presse papier au lieu de consulter un fil d’actualité infini.
Un impact sur sa vie personnelle
Vivre sans smartphone ne change pas seulement la gestion d’une entreprise, cela modifie aussi les relations personnelles. Betty, sa femme, a dû s’adapter. « Au début, c’était compliqué, confie-t-elle. Il fallait tout gérer pour lui, répondre aux appels, prendre des messages… Mais avec le temps, on s’y fait. » Elle admet tout de même que certaines choses deviennent difficiles, comme payer son stationnement dans certaines villes où tout passe désormais par des applications mobiles.
Le couple partage pourtant un avis commun : Leur vie est plus apaisée sans cette connexion permanente. « Le soir, on discute vraiment. On n’est pas chacun sur son écran. On se regarde, on parle, et ça change tout« , confie Olivier.
Peut-on réellement vivre sans smartphone aujourd’hui ?
De nos jours, tout est fait pour que nous soyons connectés en permanence. Les démarches administratives, les courses, les paiements, la navigation… Tout semble dépendre de nos téléphones. Pourtant, Olivier prouve qu’il est encore possible de s’en passer. « Je ne dis pas que c’est facile. Il faut être organisé. Mais c’est largement faisable« , affirme-t-il.
Certains le voient comme un marginal, d’autres comme un visionnaire. Ce qui est certain, c’est qu’il a trouvé une forme de liberté que beaucoup envient. « On a oublié ce que c’est que d’attendre sans être distrait, de marcher sans regarder un écran, de s’ennuyer même. Mais l’ennui, c’est important, ça permet de réfléchir. »
Et si on essayait ?
Olivier ne cherche pas à convaincre qui que ce soit. Il partage simplement son expérience. « Ce que j’aimerais, c’est que les gens essayent. Une journée, un week-end, une semaine… Juste pour voir ce que ça fait. » Beaucoup ont déjà tenté l’expérience, ne serait-ce que le temps d’un week-end, et plusieurs d’entre eux témoignent d’un bien-être retrouvé.
Alors, seriez-vous prêt à laisser votre téléphone de côté, ne serait-ce qu’une journée ? Peut-être que, comme Olivier, vous découvrirez un autre rythme de vie, loin des notifications incessantes et des écrans omniprésents.