Une plante peut-elle vous coûter 150 € dans le métro parisien ? Ce que vous devez savoir.

Paris : 150 euros d’amende pour avoir transporté… une plante dans le métro

CHOC

Ce mardi matin de mai 2025, Claire n’avait pas prévu de faire les gros titres. Ni même de provoquer un tollé sur les réseaux sociaux. Elle voulait juste rapporter chez elle une plante verte, un ficus lustré d’un mètre trente, qu’elle venait d’acheter au marché de Bastille. Emballée avec soin dans un sac plastique renforcé, la plante reposait contre son épaule comme un compagnon muet. Aucun feuillage ne dépassait, aucune terre ne s’échappait.

Mais à peine la rame s’était-elle arrêtée à Châtelet qu’un agent RATP en uniforme s’approcha, carnet à la main, regard sévère.

— « Madame, ceci est un objet encombrant. Vous allez être verbalisée. »

Claire n’a pas compris. Les passagers autour d’elle non plus. Aucun ne semblait gêné. Personne n’avait protesté. Pourtant, l’amende est tombée : 150 euros. Pour une plante. Dans un métro. À Paris.

Un règlement RATP flou… et tranchant

Les usagers du métro parisien l’ignorent souvent, mais la RATP possède un Règlement Public d’Utilisation strict et codifié. Dans les lignes discrètes du chapitre consacré aux objets transportés, on peut lire :

  • « Sont interdits les objets encombrants susceptibles de gêner les déplacements, la sécurité ou la visibilité des voyageurs. »
  • « Un objet peut être refusé à bord si sa longueur dépasse 2 mètres ou s’il ne peut être transporté sans gêne par une seule personne. »

Ce qui signifie que l’appréciation de l’« encombrement » dépend entièrement de l’agent RATP présent au moment des faits.

Claire, pourtant seule avec son ficus, ne s’était jamais imaginée en infraction. Elle a beau avoir porté sa plante contre elle, veillé à ce qu’aucune feuille ne touche un siège, elle n’a pas été épargnée. Et elle ne peut même pas contester l’amende : Le règlement est du côté de l’agent.

Pourquoi cette histoire a fait exploser Twitter (et pas que)

En publiant une photo de sa plante sur X (ex-Twitter), légendée par :

« 150 € pour un peu de verdure dans la grisaille urbaine. Merci la RATP ! »,

Claire a sans le savoir ouvert un débat national.

Des milliers d’internautes lui ont répondu. Certains ont partagé des images d’objets bien plus encombrants dans le métro : Poussettes XXL, vélos pliés mais dégoulinants, cartons de déménagement, instruments de musique… D’autres ont soutenu la verbalisation, invoquant la nécessité de règles égales pour tous. Mais la majorité s’est insurgée.

Un tweet a particulièrement circulé : « On verbalise une plante, mais pas les relents d’urine sur les sièges. Tout est logique. »

Des précédents ignorés… et une jurisprudence verte à venir ?

Ce n’est pas la première fois qu’un objet végétal est au cœur d’un conflit de règlement dans le métro parisien. En décembre 2018, un homme avait été expulsé d’une rame avec son sapin de Noël, pourtant enveloppé. En mars 2022, une étudiante avait été stoppée à l’entrée du métro avec un bouquet géant pour un projet photo.

Mais aucune de ces affaires n’avait débouché sur une verbalisation officielle.

Celle de Claire pourrait donc faire date.

Un paradoxe écologique à Paris

Ce qui choque le plus dans cette affaire, c’est son incohérence avec les discours municipaux. Paris veut devenir une ville verte, végétalisée, respirable. On encourage les potagers urbains, les toits plantés, les balcons fleuris. Et pourtant… on interdit de transporter une plante dans le métro ?

Claire résume le paradoxe : « Ils veulent qu’on soit écolos, mais ils nous verbalisent quand on agit sans voiture. »

Et à Marseille ? La RTM plus souple

À Marseille, les règles de la RTM (Régie des Transports Métropolitains) sont un peu plus tolérantes :

  • Objets < 80 cm : autorisés sans restriction.
  • Objets jusqu’à 2 mètres : autorisés s’ils sont portés verticalement et ne gênent pas la circulation.

Une plante bien calée, sans pot sale, ne semble pas poser problème… pour l’instant. Mais là aussi, l’appréciation reste au bon vouloir des agents.

Vers une réforme du règlement RATP ?

Face à la vague d’indignation, la direction de la RATP a promis de « clarifier le règlement dans les semaines à venir ». Mais pour Claire, le mal est fait. Elle a payé son amende, mais elle continue de militer pour une mise à jour des pratiques :

  • Badge “mobilité végétale” pour les plantes en pot de moins de 1m50.
  • Charte des objets transportables, à afficher dans les stations.
  • Sensibilisation des agents à l’écologie urbaine.

Une plante, une amende… une révolte silencieuse

Ce n’est peut-être qu’un ficus. Qu’un trajet de métro comme tant d’autres. Mais cette petite histoire dit beaucoup. Elle dit le décalage entre les règlements et les réalités. Elle dit le besoin de souplesse dans une société de plus en plus rigide. Elle dit aussi que les objets que nous transportons sont porteurs de sens.

Claire a décidé qu’elle continuerait à prendre le métro avec ses plantes. Mais la prochaine fois, elle les cachera dans un sac zippé noir.

Parce qu’à Paris, une feuille qui dépasse peut coûter cher.

2 thoughts on “Paris : 150 euros d’amende pour avoir transporté… une plante dans le métro

  1. Bonjour
    Au moins quand la RATP est en grève presque un pléonasme on ne risque pas 150 euro d’amande.
    Cette ville est la capitale mondiale de la connerie…

  2. incroyable le petit pouvoir que ces agents détiennent. Et ils en usent. L’intéressement sans doute, un pourcentage de l’amende infligée tombe dans l’escarcelle (Une Grande bourse) du verbalisateur.

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