Élodie : « Comment une simple émission de médiation a-t-elle pu dégénérer en un tel moment de tension et d’émotion sur M6 ? »
Tout semblait pourtant se dérouler comme à l’accoutumée sur le plateau ensoleillé de Ça peut vous arriver, ce jeudi 5 juin 2025. Une matinée banale, rythmée par les habituelles médiations orchestrées d’une main de maître par Julien Courbet. Les caméras de M6 étaient braquées sur lui, sur ses chroniqueurs et sur le public, fidèle au poste. Mais personne, pas même le présentateur chevronné, n’aurait pu imaginer l’explosion émotionnelle qui allait marquer cette édition d’une empreinte indélébile.
Céline Collonge, journaliste reconnue pour sa rigueur et son humanité, s’apprêtait à défendre un cas poignant : Celui d’une femme en situation de handicap, dont le véhicule spécialement aménagé était immobilisé par un garagiste peu scrupuleux. La tension était déjà palpable lorsque le téléphone retentit. Le garagiste était en ligne, bien décidé à défendre son point de vue. Mais en quelques phrases à peine, l’atmosphère vira au drame.
D’une voix rauque, ironique et provocante, l’homme lâcha des propos glaçants, visant directement la journaliste. Devant des millions de téléspectateurs, il l’affubla d’un odieux « borgne », référence cruelle et gratuite à un problème de santé dont Céline Collonge n’a jamais fait mystère.
Un frisson parcourut le plateau. Un silence pesant s’abattit. On vit alors Julien Courbet, d’ordinaire si maître de ses émotions, se redresser d’un bond, les traits tendus. Les mots fusèrent : « Je ne vous laisserai pas insulter ma journaliste ! Vous allez présenter vos excuses immédiatement ! » Le ton était monté. Le professionnel de la médiation venait de céder la place à l’homme indigné.
Céline, elle, n’avait pu contenir ses larmes. La caméra, pudique, tenta un plan large pour lui offrir un semblant d’intimité. Mais le mal était fait. Les sanglots de la jeune femme résonnaient malgré tout dans les micros, provoquant une vague de compassion immédiate sur les réseaux sociaux. Le public, lui aussi ému, applaudissait en soutien.
Dans la foulée, le garagiste tenta une minable esquive par SMS, prétextant un trait d’humour mal compris. Insulte maquillée en plaisanterie : Une ficelle trop grosse pour calmer les esprits.
Julien Courbet poursuivit l’émission, mais le cœur n’y était plus. Le hashtag #SoutienCélineCollonge déferlait déjà sur Twitter, Instagram, Facebook. Politiques, personnalités médiatiques, anonymes : Les messages de solidarité affluaient.
Dans l’après-midi, le CSA fut saisi par plusieurs associations de défense des droits des personnes handicapées et par le syndicat national des journalistes. Une enquête interne chez M6 fut ouverte pour comprendre comment de tels propos avaient pu être diffusés en direct.
Le soir même, Céline Collonge publia un message sobre mais puissant sur X (ex-Twitter) : « Je vais bien. Vos innombrables messages me réconfortent. On ne se taira jamais face à l’ignominie. »
Cet incident soulève une nouvelle fois la question de la gestion du direct en télévision et de la nécessaire protection des journalistes face à la parole décomplexée et parfois haineuse. Il rappelle surtout que derrière les écrans, les professionnels restent des êtres humains, avec leurs blessures, leur dignité.
Depuis cet événement, une véritable mobilisation est née. De nombreuses voix appellent à renforcer les règles encadrant les échanges en plateau, notamment lors d’émissions de médiation où les interlocuteurs externes ne sont pas toujours filtrés.
Julien Courbet, quant à lui, a promis d’aller jusqu’au bout pour obtenir réparation : « On ne passera pas l’éponge. Pas cette fois. » Son coup de sang restera sans doute l’un des moments les plus marquants de sa carrière, et un symbole fort dans un paysage audiovisuel souvent trop aseptisé.
Sur le plateau de Ça peut vous arriver, la vie a repris son cours, mais la trace émotionnelle de ce jeudi noir, elle, restera longtemps gravée dans les mémoires.
Soutien total à cette journaliste !