« Ce jour-là, alors que je suivais d’un œil curieux le procès retentissant de l’ancien président Nicolas Sarkozy, je n’aurais jamais imaginé que le véritable scandale surgirait non pas du banc des accusés… mais d’une mystérieuse femme en robe noire. Qui était-elle réellement ? Et comment a-t-elle pu tromper tout le monde pendant plusieurs jours ? »
Paris, 27 mars 2025. Le brouhaha habituel du tribunal correctionnel se mêle à la solennité pesante des affaires d’État. Au programme : Une nouvelle audience du procès de l’ancien président Nicolas Sarkozy dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007. Les avocats se pressent en robe noire, les journalistes s’installent en silence, les magistrats prennent place. Tout semble parfaitement ordonné. Du moins, en apparence.
Ce que personne n’avait encore vu venir, c’est qu’au sein même de cette assemblée de professionnels du droit, se cachait une usurpatrice. Une silhouette discrète, qui portait fièrement la toge réglementaire des avocats, saluait ses « confrères » d’un sourire entendu… et rôdait, en réalité, à la recherche de sacs à dérober.
Une présence étrange, plusieurs jours avant la révélation
Il faut revenir quelques jours en arrière pour comprendre la finesse de l’imposture. À l’intérieur du tribunal judiciaire de Paris, mais aussi à celui de Bobigny, plusieurs avocats font remonter des signalements troublants : Des effets personnels disparus, des portefeuilles envolés, des sacs fouillés.
Personne ne se doute encore que la responsable est bien présente dans leurs rangs. Elle se tient à côté d’eux dans les files d’attente, s’assoit derrière eux dans les salles d’audience, échange des banalités sur la météo ou l’avancement des affaires en cours. Une trentaine d’années à peine, visage lisse, attitude professionnelle. Rien ne trahit la supercherie. Elle connaît les lieux, les usages, les horaires. Elle a étudié son rôle avec précision.
Mais une habitude va la trahir.
La main dans le sac
Ce jeudi, dans la salle d’audience bondée du procès Sarkozy, elle est de nouveau là. Vêtue de sa robe noire, elle se mêle au groupe d’avocats. L’un d’eux remarque une présence suspecte : « Je l’ai vue fouiller dans un sac. Pas le sien. Celui d’une autre avocate assise à quelques mètres. » Le témoignage est clair, net, irréfutable.
C’est une avocate des parties civiles qui donne l’alerte. Rapidement, la sécurité intervient. L’audience est momentanément suspendue. Les policiers interpellent la fausse avocate dans un couloir adjacent. Il ne lui faut que quelques secondes pour passer du rôle d’actrice crédible à celui d’accusée.
Dans son sac, on retrouve plusieurs objets volés appartenant à de véritables professionnels du barreau.
Une robe noire pour couvrir un dessein criminel
L’enquête révèle rapidement que la suspecte n’est pas avocate. Elle n’a jamais prêté serment, ne figure sur aucun tableau de l’Ordre. Elle n’est qu’une excellente comédienne, une imitatrice des codes de la justice, une voleuse méthodique ayant trouvé le moyen d’infiltrer l’un des lieux les plus surveillés de la République.
Porter une robe d’avocat sans y être autorisée est un délit en soi. Mais l’accusation va bien au-delà : Tentative de vol, usurpation de qualité, et surtout — fait aggravant — utilisation d’un costume réglementé par l’autorité publique pour faciliter la commission d’un délit.
L’affaire prend une ampleur nationale. Tous les médias en parlent. Les questions fusent : Comment a-t-elle obtenu la robe ? Comment a-t-elle pu passer les contrôles de sécurité ? Depuis combien de temps sévissait-elle ? Et surtout : Était-elle seule ?
Une faille dans le système judiciaire ?
Le scandale met en lumière une réalité dérangeante : Les tribunaux, malgré leurs procédures strictes, reposent aussi sur la présomption d’appartenance. Une personne qui a « l’air d’être à sa place », qui en maîtrise les codes, peut parfois passer entre les mailles du filet.
La fausse avocate avait compris cela. Elle savait qu’en enfilant la robe, en tenant un dossier d’audience, en adoptant la posture, elle serait acceptée. Et elle a utilisé cette faille pour commettre ses méfaits.
Les avocats, indignés, demandent des mesures immédiates. Le bâtonnier du barreau de Paris prend la parole : « C’est une attaque symbolique contre notre profession. Nous exigeons plus de contrôles à l’entrée des tribunaux. »
Et Sarkozy dans tout ça ?
L’ironie de la situation n’échappe à personne. Alors que Nicolas Sarkozy comparaît pour des soupçons de financement illicite venus de Libye, c’est une inconnue, déguisée en avocate, qui détourne l’attention générale. Comme si le destin avait voulu rappeler que la vérité n’est jamais là où l’on croit la trouver.
L’ancien président, lui, reste impassible. Il n’a pas réagi publiquement à l’événement. Mais dans les couloirs, certains évoquent « une farce judiciaire dans la farce judiciaire ».
L’identité de la suspecte encore floue
Au moment de son interpellation, la fausse avocate n’avait pas de papiers sur elle. Elle a refusé de décliner son identité et n’a prononcé que quelques mots en français approximatif. Une enquête plus approfondie est en cours pour déterminer qui elle est, d’où elle vient, si elle a déjà été condamnée.
Les enquêteurs n’excluent pas qu’elle appartienne à un réseau plus large spécialisé dans le vol en milieu judiciaire.
Une peine de prison encourue
Selon le Code pénal, le port illégal d’un costume réglementé par l’État, lorsqu’il sert à commettre un délit, est passible de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende. À cela s’ajoutent les chefs de vol, d’intrusion dans un lieu protégé, et potentiellement, d’usurpation d’identité.
Le parquet de Paris a d’ores et déjà ouvert une information judiciaire. La suspecte, elle, a été placée en garde à vue puis présentée à un juge d’instruction.
Une affaire symptomatique de notre époque
Dans une société où l’apparence prime trop souvent sur la légitimité, où les signes extérieurs d’autorité peuvent faire illusion, cette affaire résonne bien au-delà des murs du tribunal. Elle pose la question de la confiance dans les institutions, de la vulnérabilité des systèmes fondés sur la reconnaissance visuelle, et de l’incroyable audace de certains individus.
Ce qui aurait pu n’être qu’un fait divers anecdotique devient un symbole : Celui d’une justice qu’on peut infiltrer, le temps d’un vol, d’un costume… ou d’une supercherie.