Chloé, une jeune journaliste passionnée, se demandait : « Pourquoi la nouvelle Miss France, censée représenter les valeurs de notre pays, choisit-elle de ne pas se prononcer sur un sujet aussi symbolique que Charlie Hebdo ? »
Le 7 janvier 2015, la France assistait, sidérée, à l’un des épisodes les plus tragiques de son histoire contemporaine : L’attaque terroriste contre la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo. Dix ans plus tard, alors que le pays commémore cet anniversaire douloureux, une nouvelle controverse surgit. Angélique Angarni-Filopon, fraîchement élue Miss France 2025, a choisi de ne pas se prononcer sur la question de la liberté d’expression et du droit au blasphème lors d’une interview sur Sud Radio. Retour sur une affaire qui divise.
Une question brûlante pour une émissaire culturelle
Le titre de Miss France ne se limite pas à une simple couronne et à des robes éblouissantes. Chaque année, celle qui représente la France porte un rôle bien plus lourd : Celui d’être une figure d’unité nationale et une ambassadrice des valeurs du pays. Angélique Angarni-Filopon, 34 ans, Miss Martinique 2024, a accédé à ce rôle en décembre dernier. Mais sa première prise de parole publique sur un sujet clé a provoqué un véritable tollé.
Invitée dans l’émission de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio, elle a été interrogée sur son soutien au journal Charlie Hebdo et sur le droit au blasphème, deux thèmes étroitement liés à l’héritage des attentats. Lorsque le journaliste lui a demandé : « Est-ce que vous êtes Charlie ? », Miss France s’est contentée de répondre : « Je ne me prononce pas.» Une réponse qui a surpris et divisé.
Une neutralité revendiquée
Face à l’insistance des journalistes, Angélique est restée sur sa position. À la question « Pensez-vous qu’en France, on a droit au blasphème ? », elle a répondu par un signe de tête désapprobateur avant d’ajouter : « Oui, je ne préfère pas me prononcer.» Ces réponses, jugées évasives, ont immédiatement suscité des réactions, allant de l’incompréhension à l’indignation.
Dans une publication sur Instagram, Miss France 2025 a cherché à clarifier sa position. Elle a expliqué que son silence était motivé par un souci de neutralité inhérent à son rôle :
« Dans ma fonction de Miss France, je me dois une neutralité sur certains sujets pour éviter tous malentendus et susciter toutes controverses. Je comprends que ma non-réaction sur ce sujet aussi sensible ait pu susciter autant de commentaires. »
Elle a toutefois ajouté : « La liberté d’expression est primordiale en France. » Une tentative d’éteindre l’incendie qui n’a pas convaincu tout le monde.
Les réactions : Entre soutien et critiques
Sur les réseaux sociaux, les avis sont partagés. Certains estiment que Miss France aurait dû s’exprimer clairement en faveur des valeurs fondamentales de la République, dont la liberté d’expression et le droit au blasphème. « Elle est censée représenter la France, pourquoi un tel silence ? », s’interroge un internaute.
D’autres, en revanche, soutiennent sa position. « Miss France n’est pas une femme politique. Elle a raison de rester neutre sur des sujets qui divisent », rétorque un autre.
La controverse a également suscité des réactions politiques. Certains défenseurs de la liberté d’expression, comme des membres de l’association Reporters Sans Frontières, ont déploré son manque de clarté. D’autres, en revanche, rappellent que l’objectif du rôle de Miss France est d’éviter toute politisation.
Une question sociétale complexe
Cette affaire soulève une question plus large : Jusqu’où une figure publique, non élue et censée représenter la nation, doit-elle s’engager sur des thèmes sensibles ?
Le droit au blasphème, bien que légal en France, reste un sujet délicat, entre revendications de liberté et respect des croyances. Dix ans après les attentats, ce débat reste plus actuel que jamais. Si Angélique Angarni-Filopon a choisi la neutralité, cette posture montre à quel point les questions de liberté d’expression et de représentation publique sont imbriquées dans le paysage français.
En conclusion, cette controverse rappelle que le rôle de Miss France, bien qu’apolitique, reste soumis à des attentes sociales fortes. Le silence ou l’évitement peuvent eux-mêmes devenir des prises de position dans une société où chaque mot est scruté. Dix ans après l’attaque contre Charlie Hebdo, le combat pour la liberté d’expression demeure central dans le débat public français.