Faut-il rendre coup pour coup ou faire confiance au temps ? Ce récit captivant vous aidera à voir la vengeance sous un autre angle.

Ne cherche jamais à te venger… Les fruits pourris tombent d’eux-mêmes

SOCIETE

Il y a longtemps, dans un village bordé de collines brumeuses et de forêts profondes, vivait une jeune femme prénommée Maëlys.

Fille unique d’un couple de modestes artisans, Maëlys grandit dans une maison où l’on croyait à l’honneur, au travail bien fait, et surtout à la parole donnée. On lui avait appris que le bien finit toujours par triompher. Que les gens bons étaient récompensés. Et que ceux qui faisaient le mal… finissaient par le payer.

Mais la vie, parfois, s’amuse à faire douter même les plus solides croyances.

La trahison

Maëlys avait aimé. Un amour pur, doux, presque enfantin. Il s’appelait Léo. Il était beau, un peu rêveur, et ses mots avaient ce pouvoir de consoler le pire des orages. Pendant trois ans, ils avaient partagé leurs jours, leurs nuits, leurs secrets et même leurs projets de futur. Ensemble, ils voulaient ouvrir un café-librairie au bord de la rivière.

Jusqu’à ce jour où Léo n’est pas rentré.

Il avait disparu, avec l’argent de leurs économies. Et avec lui, la meilleure amie de Maëlys.

Un double abandon. Une trahison si sourde qu’elle avait fracassé le cœur de la jeune femme.

Les premiers jours, elle avait pleuré. Les suivants, elle avait hurlé. Puis, très vite, un feu froid s’était allumé en elle : Celui de la vengeance.

Le plan

Elle avait tout envisagé. Publier des preuves. Porter plainte. Aller voir les familles. Traquer les deux fuyards sur les réseaux sociaux. Elle avait même pensé, un soir de janvier, à prendre le train jusqu’à Marseille où elle pensait les avoir localisés… Pour les confronter. Pour les détruire. Pour récupérer ce qui lui appartenait.

Mais en chemin, elle s’était arrêtée dans une vieille gare perdue entre deux collines.

Là, assise sur un banc de bois, elle avait entendu un vieil homme parler à son petit-fils, avec un accent rocailleux : « Tu sais, petit… faut jamais chercher à se venger. Les fruits pourris tombent toujours d’eux-mêmes. »

Cette phrase, tombée de nulle part, l’avait frappée comme un éclair silencieux.

Elle n’avait rien dit. Elle avait laissé passer son train. Et elle était rentrée chez elle.

La reconstruction

Il lui fallut des mois. Des mois pour guérir. Pas pour oublier – car on n’oublie jamais vraiment – mais pour se reconstruire.

Elle se forma en ligne, trouva un emploi dans une petite librairie. L’envie de créer ne l’avait pas quittée. Lentement, elle transforma sa douleur en énergie créative. Elle commença à écrire, à publier, sous des prénoms différents, comme si chaque part de son âme blessée méritait une voix propre.

À travers ses récits, elle vidait son cœur. Elle racontait la trahison, la chute, mais aussi la résilience, le pardon, la liberté.

Et un jour, sans prévenir, la vie lui rendit ce qu’elle croyait perdu.

La chute de Léo

Un lecteur l’avait reconnue. Un ancien collègue de Léo. Par un échange de messages, elle apprit que Léo avait tout perdu : Arnaqué à son tour par celle qui était partie avec lui, poursuivi pour fraude, isolé, ruiné.

Elle n’éprouva ni joie, ni triomphe. Juste un calme profond.

La vie avait tranché. Sans qu’elle n’ait eu besoin d’agir.

Le fruit pourri… était tombé.

La paix plutôt que la vengeance

Aujourd’hui, Maëlys vit paisiblement. Elle n’a jamais revu Léo, ni l’autre. Elle ne cherche plus. Elle ne veut plus comprendre. Elle préfère écrire, parler à ceux qui, comme elle, ont connu la morsure de la trahison.

Et à chaque message d’un lecteur qui lui dit : « Grâce à vos mots, je guéris. », elle sourit doucement.

Elle pense à ce vieil homme sur le banc de la gare. À sa sagesse sans âge. Et elle chuchote, pour elle-même, comme un mantra : « Ne cherche jamais à te venger… Les fruits pourris tombent d’eux-mêmes. »

Laisser un commentaire