Thaïs d’Escufon écartée après une seule émission avec Cyril Hanouna sur Europe 1

Marie s’interroge : Pourquoi Thaïs d’Escufon, figure controversée de l’extrême droite, a-t-elle été écartée si rapidement de l’émission de Cyril Hanouna sur Europe 1, alors qu’elle venait à peine de débuter en tant que chroniqueuse ?

Un parcours controversé avant l’émission

Thaïs d’Escufon, ancienne porte-parole du mouvement Génération Identitaire, est une figure bien connue de l’extrême droite en France. Militant pour des idées nationalistes et xénophobes, elle a régulièrement été sous les feux des projecteurs pour ses prises de position tranchées et souvent controversées. Son engagement au sein de Génération Identitaire, un groupe dissous en mars 2021 par le gouvernement français pour incitation à la haine, a marqué sa notoriété. Ce parcours militant lui a valu de nombreuses critiques, mais aussi un certain soutien dans des cercles d’extrême droite.

Lorsque Cyril Hanouna, animateur emblématique de la télévision française, l’a invitée à rejoindre son équipe de chroniqueurs sur Europe 1 pour l’émission « On marche sur la tête », beaucoup ont vu cette décision comme une nouvelle provocation de l’animateur, connu pour ses choix polémiques et ses castings audacieux. Cette émission, diffusée tous les jours de 16 heures à 18 heures, se voulait une tribune où diverses voix, parfois opposées, devaient se rencontrer pour débattre.

Un départ précipité et une émission unique

Malgré l’opportunité offerte par Cyril Hanouna, le passage de Thaïs d’Escufon sur les ondes d’Europe 1 n’aura duré qu’un instant. En effet, après une seule apparition, lundi dernier, la militante d’extrême droite a été écartée de l’émission. Un départ aussi rapide que surprenant, qui a immédiatement suscité des interrogations dans les milieux médiatiques et politiques.

C’est Thaïs d’Escufon elle-même qui a confirmé la nouvelle sur X (anciennement Twitter). Dans son message, elle n’a pas hésité à pointer du doigt ce qu’elle considère être une capitulation d’Europe 1 face aux pressions médiatiques de gauche. « Merci à Cyril Hanouna de m’avoir fait confiance pour son émission, dommage qu’Europe 1 cède aux pressions médiatiques de gauche. Bonne continuation à toute l’équipe d’’On marche sur la tête’ !« , a-t-elle écrit, exprimant à la fois sa gratitude et son amertume.

Les coulisses d’une décision éclair

Selon les informations révélées par le site Puremédias, la décision de ne pas reconduire Thaïs d’Escufon aurait été prise sous l’impulsion de Constance Benqué, directrice du groupe Lagardère, propriétaire d’Europe 1, Europe 2 et RFM. Cette décision, toutefois, ne semble pas avoir été prise à la légère. Après des discussions avec H20, la société de production de l’émission de Cyril Hanouna, il a été décidé que la militante ne conviendrait pas dans le rôle de chroniqueuse pour « On marche sur la tête ».

Un responsable de H20 a expliqué à Puremédias que cette décision avait été prise en concertation avec Cyril Hanouna lui-même. « Au même titre que lors de chaque début de saison de ‘TPMP’, Cyril Hanouna fait défiler plusieurs nouvelles personnalités dans ses émissions. Nous avons convenu après cette première de Thaïs d’Escufon qu’elle ne convenait pas dans le rôle de chroniqueuse pour ‘On marche sur la tête’ sur Europe 1« , a-t-il déclaré.

Les répercussions médiatiques et politiques

Le départ précipité de Thaïs d’Escufon n’a pas manqué de faire réagir. D’un côté, certains médias et personnalités politiques de gauche ont salué ce qu’ils considèrent comme une victoire contre la normalisation des discours d’extrême droite dans les médias. D’un autre côté, les partisans de la militante voient dans cet événement une nouvelle preuve de ce qu’ils appellent la « censure woke » qui, selon eux, règne dans les médias mainstream.

Thaïs d’Escufon, connue pour son opposition farouche aux idéologies féministes et son adhésion à la théorie du « grand remplacement« , une théorie complotiste xénophobe, n’a pas hésité à interpeller directement Constance Benqué sur X. Dans un tweet acerbe, elle s’est interrogée sur la sincérité de la réaction de la directrice du groupe Lagardère face à sa présence à l’antenne, insinuant que cette dernière pourrait être influencée par une forme de « propagande woke« .

Un contexte délicat pour Europe 1 et Cyril Hanouna

Ce rebondissement s’inscrit dans un contexte particulièrement sensible pour Europe 1 et Cyril Hanouna. L’émission « On marche sur la tête » avait déjà suscité des critiques lors de sa phase de test en juin, juste après la dissolution de l’Assemblée Nationale. L’antenne avait été mise en demeure pour un manque d’« honnêteté », notamment en raison de l’absence criante de voix contradictoires, particulièrement au détriment des partis de gauche.

Cette situation met en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés les médias aujourd’hui, tiraillés entre la nécessité d’attirer une audience diversifiée et la responsabilité de ne pas offrir une tribune à des discours extrémistes. Pour Cyril Hanouna, dont le style clivant est souvent critiqué, l’éviction de Thaïs d’Escufon pourrait être vue comme une tentative de trouver un équilibre dans une programmation qui cherche à provoquer sans pour autant franchir certaines limites.

Un avenir incertain pour Thaïs d’Escufon dans les médias ?

Thaïs d’Escufon, malgré cet épisode, ne semble pas prête à quitter la scène médiatique. Si son passage sur Europe 1 a été bref, il a néanmoins renforcé son image de figure controversée, victime d’une censure supposée. Pour Europe 1 et Cyril Hanouna, cet événement marque un nouvel épisode dans une série de polémiques qui continuent de définir leur relation avec le public et le paysage médiatique français.

Ce départ précipité pose une question plus large : Celle de la place que les figures d’extrême droite doivent ou non occuper dans le débat public. Alors que les tensions politiques et idéologiques ne cessent de croître en France, il est clair que le rôle des médias dans ces débats sera de plus en plus scruté et débattu dans les mois à venir.